Des postes vacants en hausse en 2018 mais l’armée belge peine toujours à attirer

Affiche de recrutement pour 2018

En 2018, l’armée belge va recruter 1570 nouveaux militaires soit près de 35% de places ouvertes en plus par rapport à 2017. Le ministre de la Défense Steven Vandeput a lancé officiellement aujourd’hui à Heverlee la nouvelle année de recrutement avec la présentation des postes vacants. Mais l’armée belge peine toujours à attirer et atteindre ses objectifs de recrutement pour pallier aux différents départs et répondre aux besoins.

Les Composantes Terre et Marine principalement concernées par le manque de personnel

Selon les syndicats CGSP-Défense et PROdef.be, les postes vacants de 2017 n’ont pas été remplis et ceux de 2018 ne seront pas suffisants. Si toutes les Composantes sont concernées par le manque de militaires, les Composante Terre et Marine le sont principalement. Ce n’est pas étonnant si on considère par exemple que la Composante Terre est la plus importante avec 12.000 hommes.  William Testaert, porte-parole du syndicat PROdef.be explique aussi ce phénomène par une implantation trop à l’Est des unités de la Composante Terre, notamment à Marche-en-Famenne et Bourg-Léopold. Avec la réforme des pensions dont le dossier est toujours en cours et en phase de négociations, la CGPM prévoit que l’armée perdrait un quart de ses effectifs en 2028. Si le recrutement est en hausse, les départs le sont également et la vision stratégique prévoit bien de passer de 30.000 à 25.000 hommes. Mais ce n’est pas la seule raison car la Défense peine à attirer, un paradoxe alors que les militaires belges sont visibles dans la rue depuis maintenant plus de deux ans et demi.

Perte d’attractivité pour le métier de militaire

Le métier de militaire est loin d’être attractif. « Régime des pensions revu, mission Vigilant Guardian qui n’en finit pas, risque de fermeture de casernes, carrière courte proposée sans solution pour après, perte de reconnaissance des diplômes obtenus à la défense, non reconnaissance du statut BDL (Beperkte Duur-Durée limitée) par le milieu bancaire. Où est l’attractivité ? », explique Patrick Cansse, délégué permanent de la  CGSP-Défense. « Le recrutement n’est pas toujours tout-à-fait honnête avec une certaine façon de décrire les choses ne correspondant pas à la réalité avec entre autre des promesses de missions extérieures plutôt du type  » tourisme actif », rajoute William Testaert. L’année dernière, certaines unités ont patrouillé dans les rues environ 200 jours sur 365. Les nouvelles recrues des deux dernières années n’ont connu en grande majorité que Vigilant Guardian. « La pression est trop grande sur les unités de combat, dont le nombre est trop réduit, à cause de l’opération Vigilant Guardian. Aucune unité n’a son complément de personnel complet », explique-t-il. Mais pour le porte-parole de PROdef.be, la Défense belge peine à s’adapter à l’évolution de la jeunesse actuelle.

Une difficulté adaptation à l’évolution de la jeunesse

« La Défense est encore aligné sur une conception ancienne qui préconise une « vie militaire » très monastique. Le commandement a une peur absolue des moyens de communications modernes considérés comme étant loin de la stature du militaire mais faisant absolument complètement partie de la vie des jeunes de notre époque », analyse-t-il. On a pu sentir ces derniers mois une volonté de la Défense de numériser un peu plus sa communication (compte Twitter, magazines en ligne) même si ce n’est pas toujours un franc-succès comme le live-chat sur Facebook sur le métier de militaire qui a réuni à  peine dix personnes. Les Composantes Air et Marine sont les plus actives sur les réseaux sociaux pour mettre en valeur leurs actions. La Composante Terre est plus à la traîne à part quelques unités: 12/13 de Ligne, Chasseurs Ardennais via la Fraternelle, bataillon Libération-5 de Ligne. Pour la nouvelle année de recrutement, la Défense belge a décidé de mettre en place un site uniquement dédié au recrutement avec un design rajeuni http://travailleraladefense.be/. Cette création, qui manquait jusqu’ici, a le mérite de permettre aux potentiels candidats d’avoir tout de suite les renseignements sous la main sans chercher partout sur le site de la Défense. Un premier pas vers une meilleure communication numérique.

Absence d’une vision claire sur l’avenir, micro-management et économies sans fin, manque d’intérêt et de considération de la part des politiques sont autant de raisons qui ne poussent pas les jeunes à s’engager sous les drapeaux malgré les efforts de ces dernières années. Surtout  l’armée belge peine à retenir ses recrues avec un taux d’attrition de 32,59 % entre 2008 et 2015 selon un chiffre fourni par le ministre Steven Vandeput en janvier 2017, un chiffre qui serait plus élevé selon les syndicats. Pourtant l’armée belge est ouverte aux volontaires étrangers européens mais ce n’est pas suffisant.

 

2 commentaires

  1. Le public cible visé par ce recrutement se fait sans doute mal, constat, mais on campe sur les mêmes choses. Maximum 26 ans, sans option d’avenir possible. C’était déjà lourd avant, c’est encore pire maintenant. Aucune remise en question, aucun programme évolutif à venir. Les unités de combat sont en effectif réduit et sont à l’agonie depuis des années car on recrute pas assez et mal, certaines unités ne sont plus opérationnelles ou en passe de l’être pour cette raison, comme si c’était une volonté de laisser aller! Augmenter le budget de la défense en réduisant la masse salariale… Mes anciens camarades partent tous dans le civil, plus de missions, plus de moyens, ou dans les rues ou enfermés dans les quartiers à attendre un miracle… Modèle B? vous voulez aller là où ça bouge un peu? « Indispensable au Rgt »… Triste de voir la manière dont ça tourne! Le recrutement? une belle compagne, beau coup de pub, mais derrière, sur un peloton de 50 pris à Stockem, 4 seront réellement breuvetés Codo… Certains sortent au bout de quelques jours d’instruction… Alors que d’autres derrière ont certainement un caractère de fer et du mordant, nécessité dans le métier, mais on recrute des formats sociaux.

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