Les chiffres contrastées du recrutement de la Défense en 2018

Des recrues du bataillon Carabiniers Prince Baudouin-Grenadiers s’entraînent à Bergen-Belsen avec leurs collègues (photo Brigade Médiane)

Le nouveau site de la Composante Terre a publié la semaine dernière les chiffres officiels du recrutement au sein de la Défense en 2018. Un bilan contrasté.

En 2018, la Défense belge avait ouvert 1.581 postes soit près de 35% de places ouvertes en plus par rapport à 2017. En tout 1.724 militaires (182 officiers, 645 sous-officiers et 897 volontaires) ont été incorporés. Comme l’avait expliqué dernièrement le ministre de la Défense Didier Reynders dans une réponse à une question écrite de la députée socialiste Julie Fernandez Fernandez sur le recrutement, la différence de chiffres entre les postes ouverts et les incorporations est due à la prise en compte des données statistiques d’attrition des autres années ainsi que des doubles postes vacants. La Défense applique donc une certaine marge.

Si les chiffres globaux sont excellents pour la Défense, ils le sont moins si on regarde plus spécifiquement comme l’armée l’explique elle-même. Ainsi les postes vacants pour officiers ont tous pu être remplis (68 francophones et 114 néerlandophones) mais certaines fonctions ne sont que partiellement remplies. Il s’agit de fonctions à la Marine, de postes pour dentistes, pharmaciens et contrôleurs aériens, ainsi que de places vacantes d’ingénieur industriel dans la construction et dans le monde CIS. Il en est de même pour les sous-officiers avec le plein pour les fonctions non-techniques  contre seulement 78% pour les fonctions techniques. La Défense a d’ailleurs un besoin plus important de profils techniques pour les sous-officiers avec 250 postes vacants sur les 500 postes vacants de techniciens.

Le syndicat ACMP-CGPM n’a pas manqué de souligner le contraste de ces chiffres. « La Défense n’a trouvé aucun candidat dentiste pour l’ERM et du côté du recrutement spécial, les places d’informaticien, de médecin spécialiste ou d’ingénieur industriel sont restées désespérément vides. Chez les sous-officiers, on cherche encore des électroniciens pour la Marine, des chefs de chantier pour la Composante Terre ou des spécialistes en avionique à la Composante Air. Quant aux soldats, personne n’est devenu électromécanicien systèmes. Et ce n’est pas étonnant : il faudrait être fou pour exercer ce métier pour 1.940€ brut par mois… », s’insurge le syndicat dans un communiqué. Le syndicat estime aussi qu’avec une perte de 1.142 militaires au cours de 2018 et un taux d’attrition élevé, la Défense aurait dû recruter presque 4.300 jeunes pour arrêter l’hémorragie en 2018.

La Défense a décidé d’accentuer ses efforts dans le recrutement et la formation des candidats. Le développement de formation régionale au sein de l’unité d’incorporation est une des nouveautés mise en place ainsi que la multiplication des jobdays.

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