Le Special Operations Regiment belge ne sera pas déployé en Afghanistan

La Défense continuera de déployer jusqu’à la fin de l’année un détachement multisensor de 54 hommes en Afghanistan (crédit-photo Ritchie Sedeyn/BE Défense)

Le nouveau Special Operations Regiment n’ira pas en Afghanistan.

Le ministre de la Défense Didier Reynders l’avait laissé entendre en mai dernier mais le Special Operations Regiment n’ira pas en Afghanistan le mois prochain selon des informations que nous avons pu recueillir. Le plan des opérations 2019 envisageait l’envoi d’un contingent de 135 hommes avec des éclaireurs et des instructeurs plus un détachement de Forces Spéciales à partir de septembre. Ces informations nous ont été confirmées par la Défense. « La situation en Afghanistan est en train de changer. L’OTAN et les Américains sont dans un contexte de négociations. On s’oriente vers une diminution des troupes américaines  ainsi que de la présence de l’OTAN. On avait proposé l’apport d’éléments de nos forces spéciales mais il n’y avait pas d’opportunité du côté de l’OTAN pour un tel déploiement », nous a expliqué le capitaine de vaisseau Carl Gillis, responsable de la Division Opérations de la Défense. La Défense belge se focalise désormais sur le Sahel et en particulier le Niger.

Depuis 2017, les Forces Spéciales belges sont sur place par petites équipes. Avec les autres pays partenaires, dont les Etats-Unis et l’Allemagne, elles ont établi un programme d’instruction identique en tenant compte des spécificités de l’armée nigérienne. De leur côté, le 2ème bataillon de commandos et le 3ème bataillon de parachutistes seront également impliqués dans la formation des forces armées nigériennes. Il s’agira de petits détachements, composés d’officiers, de sous-officiers et de soldats-spécialistes, qui tourneront et qui seront déployés selon un plan pré-établi avec les autres partenaires. Il ne sera pas question de l’envoi d’un gros contingent de cent hommes. A partir de septembre, un détachement de 40 militaires sera ainsi chargé de former une unité d’intervention des forces armées nigériennes à Maradi durant cinq mois. Selon les derniers chiffres officiels de la Défense, 13 militaires participent actuellement à l’opération New Nero au Niger. La mission au Niger se poursuivra en 2020.

Les forces spéciales belges ont entamé une formation de militaires nigériens sur le long terme depuis 2017 (crédit-photo SF Gp)

D’ailleurs la Défense va faire appel à un prestataire externe pour assurer l’appui médical de cette mission dans le futur via la location d’une Emergency Response Capability. Un marché public a été lancé par le gouvernement à la mi-juillet. « Le déploiement militaire au Niger ou à un autre endroit dans le Sahel ou en Afrique centrale doit être appuyé qualitativement médicalement. L’appel temporaire à un prestataire de service médical externe civil pour l’Emergency Response Capability est la seule solution pour parcourir la chaîne médicale dans son ensemble pour ce déploiement militaire », explique le communiqué du gouvernement. Le contrat est pluriannuel pour la période 2020-2023 ce qui laisse entendre que la Belgique entend prolonger sa présence militaire au Niger pour quelques années et peut-être dans les pays voisins. En juillet, le site Forces Operations Blog indiquait sur son compte Twitter que la société Starlite Aviation Operations avait été choisi par l’armée pour fournir une capacité TACEVAC du détachement qui sera déployé à partir du mois de septembre. L’armée belge ne peut pas assumer cette mission en totale autonomie. 

Le plan des opérations pour l’année prochaine doit bientôt être présenté et approuvé par le gouvernement en affaires courantes. On devrait rester dans la continuité des opérations en cours. L’armée belge poursuivrait ainsi sa mission au sein de la MINUSMA à Gao au Mali en 2020 voire en 2021.

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