Sollicitée sur le territoire national, la Composante Terre quitte l’opération enhanced Forward Presence

En 2020, la Composante Terre ne déploiera aucun détachement dans les Pays Baltes (crédit-photo Vincent Bordignon/BE Défense)

En 2020, la Composante Terre ne participera pas à l’opération enhanced Forward Presence.

Depuis 2017, la Belgique participait à l’opération enhanced Forward Presence, une force de dissuasion de l’OTAN dans les Pays Baltes face à l’action de la Russie en Ukraine. Elle avait d’abord apporté une contribution logistique sur toute une année. En 2018, elle avait fait le choix d’envoyer une compagnie de manœuvre de 230 hommes durant un semestre. En 2019, la Composante Terre avait consenti à un gros effort en déployant toute l’année une compagnie de manœuvre de 250 hommes avec deux rotations. Arrivés en Lituanie en septembre dernier, les militaires du bataillon Libération – 5 Ligne de Bourg-Léopold sont rentrés en Belgique ce week-end, mettant fin à une contribution sans discontinuité depuis trois ans.

Même si les efforts sont principalement axés vers le Sud et l’Est selon la Défense, la Composante Terre ne sera effectivement plus présente au sein de l’opération enhanced Forward Presence de façon significative à part le déploiement d’un spécialiste en communication stratégique autant dire rien du tout. Sous tension et sollicitée, la Défense belge a dû faire des choix opérationnels pour 2020. Le général Peter Devogelaere, chef de cabinet du ministère de la Défense, a indiqué aux députés qu’il ne serait pas possible de déployer du personnel terrestre en Lituanie en raison de l’opération Spring Guardian, qui mobilise toujours une trentaine de militaires pour la garde de centrales nucléaires, et d’autres priorités. La Défense sera toujours présente à l’Est grâce à la Composante Air qui déploie 4 F-16 depuis le mois de septembre en Lituanie pour une durée de huit mois dans le cadre de l’opération Baltic Air Policing.

La nouvelle Direction de la Sécurisation, qui doit reprendre les missions des militaires belges sur le territoire national, a a repris en octobre 2018 la garde de la centrale nucléaire de Tihange puis celle de Fleurus en janvier 2019. Alors que l’opération Spring Guardian devait cesser, elle continue de se poursuivre car la DAB n’est pas en mesure de reprendre la sécurité des autres sites nucléaires ceux de Doel et Mol-Dessel en Flandre, là où la DAB peine à recruter et à remplir ses effectifs. Sur les 900 policiers que compte la DAB, environ 130 sont chargés de la surveillance des centrales nucléaires. Les sites nucléaires font partie des priorités du DAB.

Dans les faits, la Composante Terre va axer ses efforts sur le Sahel avec 120 militaires déployés au sein de la Minusma et pratiquement autant au Niger. En Afghanistan, la contribution reste stabilisée à une centaine d’hommes. Plus globalement, l’Est va devenir un théâtre d’opérations secondaire pour la Défense et plus réellement prioritaire en tout cas pour l’année 2020.

3 commentaires

  1. Il est quand même remarquable ici de constater que nos Forces Belges ne disposent donc plus d’ effectifs suffisants et qualifiés pour protéger sa Population qui est pourtant en droit d’en bénéficier de par la Constitution . Avant la création de l’ Armée de métier il y avait bien des Unités de Force de l’ Intérieur , ce n’est donc plus le cas alors que nous en avons cruellement besoin surtout lorsque nos services de Police sont dépassés par de événements comme nous en avons connus . Notre Armée ne doit pas servir UNIQUEMENT pour l’extérieur mais AUSSI pour sa population sur place !

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  2. Bonjour. Bien d’accord avec Mr Georges. Je suis un officier de réserve hors cadre et ai fonctionné de 1983 à 2005 au sein d’une unité de reconnaissance légère appartenant à la DMT (Défense Militaire du Territoire). La DMT s’est muée par la suite en régiments territoriaux, uniquement composés de réservistes. Ces régiments (UN par province et UN pour Bxl) avaient deux composantes : une composante « reconnaissance » dont les missions étaient axées sur la protection des lignes de communication et la composante « infanterie légère » dont les missions étaient axées sur la protection (surveillance, garde, défense, dégagement) des points sensibles (centrales nucléaires, noeuds de communications, gares, métros, antennes et pylônes de télé-com, etc.) Malheureusement, les 10 régiments territoriaux ont été dissous en 2005, le cadre devenant trop vieux, puisque non renouvelé depuis la suspension du service militaire en 1993. Dommage ! Nous étions très motivés et bien entraînés. Ces forces n’ont jamais été remplacées. A savoir également : tant que la Gendarmerie existait, celle-ci, via la Légion Mobile, avait pour mission d’assurer la DMT dans tout le pays. Nous avions mission de travailler de concert avec la Gendarmerie. D’ailleurs, il était conseillé de fixer les PC de nos compagnies et escadrons dans les brigades de Gd locales. C’était le temps où la Belgique avait encore une armée (+/- 100.000 hommes), et non pas une Force Publique (+/- 25.000).

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  3. Quelques rôles de garde, quelques centaines d’hommes et une poignée d’avions en opération extérieure et l’armée belge tire la langue, écrasée par ces engagements trop lourds pour elle … Quelle tristesse, quelle déchéance… J’ai fait mes études à l’ERM dans les années 80 et on avait encore alors un semblant de crédibilité. Que dire maintenant… effectifs en chute libre, matériels dont le choix est discutable mais surtout un manque cruel de reconnaissance. Tant que j’étais occupé en Belgique, mon parcours était considéré comme sans intérêt. Le militaire est pour beaucoup un alcoolique, un fainéant, un crétin…Une fois en contact avec des recruteurs anglo saxons, j’ai vu toute la considération que ceux-ci accordent aux vétérans, aux anciens militaires, aux élèves d’académies militaires comme West Point ou Sandhurst. Mon CV était devenu attractif…

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