La Défense met en place un sas d’adaptation pour des militaires de retour du Mali

Les militaires belges de retour du Mali passeront pas un sas d’adaptation (crédit-photo IPR bataillon ISTAR)

Des militaires de retour du Mali bénéficieront d’un sas d’adaptation.

La Défense a annoncé vendredi qu’un sas d’adaptation serait mis en place pour 57 militaires belges qui reviendront prochainement du Mali. Ce sas d’adaptation sera dans un lieu neutre, hors de la zone opérationnelle et encadré par une équipe spécialisée. La Défense ne souhaite pas communiquer sur l’endroit et les dates pour des raisons de sécurité. « L’objectif est de prévenir les problèmes d’adaptation et les séquelles traumatiques après le retour de mission et de conserver l’opérationnalité mentale et le bien-être psychosocial des militaires. Ce moment de transition n’est pas organisé de façon systématique mais il a été organisé pour ce détachement-ci après une analyse multidisciplinaire basée sur la situation stressante vécue par celui-ci », explique la Défense dans un communiqué. Effectivement, le détachement, qui est arrivé en fin d’année 2019, a été victime de deux attaques à l’IED (engin explosif improvisé), qui a fait cinq blessés dont un rapatriement. Le Sas MALI fait partie intégrante de l’engagement opérationnel global pour le détachement et n’engendrera donc aucun retard sur son retour, a précisé la Défense.

L’armée belge a déjà testé le fonctionnement de sas d’adaptation ou décompression. Sous le gouvernement Di Rupo, un sas belge de décompression à Paphos à Chypre, sous la forme d’un “test case” avait été proposé par l’état-major pour une centaine de militaires qui revenaient d’Afghanistan. Le projet n’avait pas été pérennisé par le ministre Pieter De Crem. A partir de septembre 2017 et jusqu’en décembre, les pilotes de l’opération Desert Falcon mais aussi le personnel de l’équipe de la Red Card Holder, chargée de donner le feu vert ou pas de chaque frappe aérienne belge, avaient bénéficié d’un sas d’adaptation (SAS) de 24H à Amman ou à Doha avant leur retour en Belgique. Chaque session SAS consistait en une discussion de groupe avec deux membres de l’équipe psychosociale et de courts moments de repos. En tout, six ont eu lieu.

D’autres armées européennes utilisent un sas de décompression pour les militaires en opérations. Après 2008 et le traumatisme de l’embuscade d’Uzbin, l’armée française a mis en place un sas de fin de mission à Chypre puis en Crète pour son personnel sur le modèle anglo-saxon. Le dispositif s’est élargi et a perduré pour les autres missions. La Défense néerlandaise a également mis en place un suivi de chaque militaire après son retour d’opération.

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