Pourquoi la Corée du Sud a offert des masques à des vétérans militaires belges

La Corée du Sud a offert 20.000 masques aux vétérans militaires belges de la guerre de Corée (crédit-photo Vincent Bordignon/BE Défense)

Rappel historique de la participation militaire belge à la guerre de Corée. 

À quelques semaines de l’anniversaire des 70 ans du déclenchement de la guerre de Corée (25 juin 1950), l’actualité liée au Coronavirus nous permet d’y repenser un peu en avance. En effet, le 12 mai dernier, la Défense a reçu de la part de la Corée du Sud, via son ambassadeur en Belgique, un lot de 20.000 masques FFP2, et autant de flacons de gels pour les mains, à destination des vétérans belges de la guerre de Corée. Ces 20.000 masques font partie du million que la Corée du Sud va fournir aux vétérans de l’ensemble des pays qui ont combattu il y a 70 ans pour la libération du pays. Par exemple, les États-Unis ont reçu 500.000 de ces masques le même jour. Les vétérans belges ont déjà annoncé que la moitié de ses masques serait offerte à la Défense.

Le 27 août 1950, le gouvernement belge annonce que la Belgique se joint à la coalition menée par les États-Unis pour défendre la Corée du Sud et ce en accord avec la résolution 84 du Conseil de Sécurité des Nations-Unies. Dès la seconde moitié du mois de juillet toutefois, trois DC-4 de la SABENA avait été affectés au Military Air Transport Service américain pour assurer la liaison entre le Japon et la Corée.

Le 28 août, l’annonce de la création d’un bataillon de volontaires (en opposition aux miliciens qui ne peuvent être déployés à l’étranger) est publiée. Au total, 2.000 personnes se porteront volontaires mais seuls 700 seront finalement incorporés et rejoindront le camp de Bourg-Léopold pour suivre leur entrainement. L’unité reçoit le 7 octobre la dénomination de « Corps de Volontaires pour la Corée » et ses membres sont les premiers à porter le béret brun, qui est toujours aujourd’hui celui des unités d’infanterie. Un peloton d’infanterie luxembourgeois rejoint également le bataillon. L’unité embarque en décembre 1950 pour la Corée, où elle arrive à la fin du mois de janvier 1951.

Jusqu’à la fin de la guerre, ce sont 3170 militaires belges et 89 luxembourgeois qui participeront à la guerre de Corée au sein du Corps de Volontaires et s’y distingueront. Parmi ceux-ci, 106 Belges et 2 Luxembourgeois n’en reviendront pas. Le bataillon restera en Corée bien après l’armistice de Panmunjeom qui marque la fin de la guerre, le 27 juillet 1953. La plus grande partie de l’unité, 450 hommes, quittera définitivement le pays le 27 décembre 1954. Le reliquat de 200 hommes entamera son retour le 15 juin 1955 qu’il achèvera le 15 juillet, juste à temps pour participer au défilé du 21 juillet.

Le 27 juillet 1955, par arrêté royal, le 3 Bataillon de Parachutistes reçoit en héritage le drapeau du Corps de Volontaires pour la Corée ainsi que ses traditions et emblèmes. La caserne du 3 Bataillon Para de Tielen porte le nom du capitaine Pierre Gailly, tué durant son déploiement en Corée alors qu’il commandait la compagnie armes lourdes du bataillon lors de la bataille de Chatkol.

7 commentaires

    • Ce vieux monsieur reposera en Corée du Sud désormais:
      https://fr.yna.co.kr/view/AFR20221104002300884

      Nous sommes allés en Corée pendant la guerre de 1950-1953, rien ou presque n’y a changé pour la dynastie au nord alors que la Corée du sud vient tailler des croupières à l’Allemagne conquérante même dans son pré carré européen.

      Au sortir de la guerre, la Corée avait le même indice de développement humain que le Mali.

      Vu les souvenirs rapportés, des personnages d’une telle trempe que nous avons délibérément oubliés tellement ils font de l’ombre aux successeurs…

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