Mis en avant avec le coronavirus, les chiens de la Défense seront moins nombreux en 2030

La Défense étudie la possibilité d’utiliser ses chiens pour faire des tests-COVID-19 (crédit-photo Gert-Jan D’haene/BE Défense)

Mis en avant avec le coronavirus, les chiens de la Défense seront moins nombreux en 2030.

Douze équipes de chiens pour détecter les personnes porteuses du coronavirus

La Défense belge étudie la possibilité d’utiliser ces chiens pour détecter les personnes porteuses du coronavirus sur le modèle de projets pilotes actuellement en cours en France, en Allemagne et aux États-Unis. D’ici fin décembre, elle pourrait avoir douze équipes (chien et maître chien) opérationnelles. « Les premiers résultats sont déjà positifs et montrent que, dans certains cas, la fiabilité est supérieure à celle des tests PCR. C’est pourquoi la Belgique envisage également que la Défense et les universités réalisent une étude approfondie sur ce sujet. Si les recherches montrent que les chiens détecteurs d’explosifs peuvent également aider à détecter le coronavirus, les quadrupèdes de la Défense et de la police fédérale peuvent constituer un outil supplémentaire important dans la lutte contre la Covid-19 », explique la Défense. Pourtant la vision stratégique envisage de fortement diminuer le nombre des chiens d’ici 2030.

La Composante Air a entraîné ses chiens en 2018 à s’habituer à des situations de combat et notamment aux détonations (crédit-photo Jurgen Braekevelt/BE Défense)

Quelle utilisation pour les chiens de la Défense ?

En 2017, la Défense possédait 258 chiens. Ces derniers dépendent d’une unité unique: l’Unité Cynologique Interforces. Ils peuvent être engagés en opérations soit pour la détection d’explosifs (EDD), notamment avant des gros événements, soit pour la surveillance des quartiers militaires (PD). La Police Militaire s’en sert dans l’exécution de ses tâches pour un effet dissuasif. La Composante Air utilise des chiens pour la recherche d’individus disparus (TD) ou bien pour l’interception d’intrus sur les bases aériennes (ID). Ce nouveau concept d’intervention dogs développé par la Force Protection de la Composante Air a vu le jour à la fin de l’année 2019. Les chiens des Forces Spéciales offrent une double capacité comme chien explosif et d’intervention.

La Police Militaire a ses propres chiens (crédit-photo Daniel Orban/BE Défense)

Une répartition entre les différentes unités

Les 49 chiens EED sont répartis entre le service de déminage (SEDEE),  les deux bataillons de Génie (le 4 d’Amay et le 11 de Burcht), le 1er Wing de Beauvechain, le 2 Wing Tactique de Florennes et le 10 Wing Tactique de Kleine-Brogel. Les autres 187 chiens PD sont mis à disposition de la garde professionnelle. « Suite aux attentats de mars 2016 à Bruxelles, les équipes EDD de la Défense ont été déployées quotidiennement dans le cadre de l’opération Vigilant Guardian en soutien à la police fédérale, pour effectuer la détection préventive et réactive des explosifs. Cette mission a pris fin pour l’UCI le 3 septembre 2019 », expliquait dernièrement le ministre Philippe Goffin dans une réponse écrite au député N-VA Michael Freilich. Actuellement aucun chien n’est déployé en opérations ni à l’étranger ni sur le territoire national.

Avec le recours massif à l’outsourcing pour le gardiennage des quartiers, le nombre de chiens au sein de la Défense va diminuer (crédit-photo Erwin Ceuppens/BE Défense)

Une forte baisse prévue par la vision stratégique

La vision stratégique prévoit de passer de 258 chiens à 80 à l’horizon 2030. En décembre 2019, le ministre parlait cependant d’environ 130 chiens, un chiffre en légère hausse par rapport à ce qui était prévu, dans une réponse écrite au député socialiste André Flahaut. Cette baisse s’explique par le recours à l’outsourcing pour le gardiennage des quartiers et la fermeture de certains quartiers. « Un maximum de synergies sera recherché avec d’autres services publics qui utilisent également des chiens (Police, Douanes, Protection civile) et d’autres partenaires, tant au niveau national qu’international, dans le but d’organiser et de soutenir aussi rationnellement que possible la capacité nationale du chenil militaire », précise la vision stratégique. L’objectif de rationalisation à tous les étages de la Défense est bien connu et l’UCI n’est pas épargnée.

Des chiens ont été utilisés le jour des attentats du 22 mars afin de rechercher des explosifs (crédit-photo Ritchie Sedeyn/BE Défense)

Une coopération renforcée avec la Police fédérale

Les chiens explosifs militaires ainsi que ceux de la police fédérale sont formés en étroite collaboration avec la Direction d’appui canin de la police fédérale (DACH) à Neerhespen. Les formations sont données conjointement par des instructeurs militaires et policiers. La formation de base est donnée en commun, puis chacun est responsable d’assurer une formation complémentaire selon ses propres spécificités. De cette façon, les chiens militaires peuvent appuyer efficacement la police dans le cadre de missions sur le territoire national comme cela a été le cas avec l’opération Vigilant Guardian. Le ministre Philippe Goffin explique dans sa réponse que les attentats du 22 mars ont montré l’importance d’une coopération étendue en plus de ce qui se faisait déjà avec les équipes formées.

Une coopération sera davantage renforcée avec la Police Fédérale (crédit-photo Police BE)

« La coopération actuelle pour la formation est le résultat d’un test (octobre 2019 à mars 2020) et des échanges déjà existants au cours des dix dernières années. Elle a été officialisée dans une coopération interministérielle entre la Défense et l’Intérieur », détaille le ministre Philippe Goffin. La police militaire a développé un projet en 2016 pour créer une nouvelle capacité canine. Après un premier test en 2017, il a été décidé de former ces équipes au sein de la DACH. Les deux premières équipes canines ont été brevetées en février 2020. Cette formation était organisée par la DACH, avec un renfort ponctuel d’instructeurs de la Défense.

L’année dernière, le budget consacré aux chiens de la Défense était de 290.000 euros. L’actuelle crise de la COVID-19 montre que l’utilisation de chiens militaires a encore un bel avenir. C’est une nouvelle contribution, déjà très diversifiée, de la Défense pour faire face au coronavirus.

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