Quand la N-VA soutenait la fin de l’opération Vigilant Guardian…

En 2018, la N-VA soutenait la fin de l’opération Vigilant Guardian…le discours a changé en 2020 (crédit-photo Marie-Madeleine Courtial/A l’Avant-Garde)

Quand la N-VA soutenait la fin de l’opération Vigilant Guardian…

En plein mois d’août 2018, le ministre de la Défense N-VA Steven Vandeput créait la cacophonie et l’imbroglio sur le retrait des militaires des rues. Il annonçait un retrait progressif à partir du mois de septembre sur la VTM avant de se rétracter et de préciser qu’il n’y avait aucune date définitive. Il avait été recalé par le Premier ministre Charles Michel. La N-VA avait réagi immédiatement sur son compte Twitter pour remercier les militaires, un beau coup de communication. Aucun autre parti ne l’avait fait. En l’espace de quelques jours, les militaires avaient fait l’ascenseur émotionnel. Deux ans après, l’opération est toujours au même point de statu quo, le nombre de militaires déployés dans les rues belges étant stable. Le nouveau gouvernement souhaite y mettre fin progressivement. La N-VA, désormais dans l’opposition, met en garde et change son fusil d’épaule.

En commission de la Défense à la Chambre, le député de la N-VA Theo Francken a donné le ton cette semaine. Le parti flamand est décidé à attaquer le gouvernement sur sa politique de Défense alors qu’il n’a guère fait mieux quand il était aux affaires. « Je peux comprendre que beaucoup de militaires préféreraient ne pas accomplir ce genre de mission, mais si nous abandonnons la surveillance de ces installations et un incident survient, l’exécutif devra assumer une responsabilité politique écrasante. Nous ne pouvons pas prendre ce risque », a-t-il lancé avant d’ajouter toutefois qu’il espérait qu’un accord avec la police serait trouvé. La réponse à ce « revirement » est encore une fois à trouver à Anvers, fief électoral de la N-VA.

Theo Francken ne s’en est pas caché. Anvers ne doit pas être abandonné par le gouvernement. « Que la zone de police locale à Anvers hérite tout simplement de la mission ne va pas de soi. Elle est déjà engagée dans une « guerre à la drogue ». La sécurité prime pour nous. La sécurité des sites nucléaires, des synagogues et des écoles juives a la priorité. Le gouvernement doit sécuriser ces lieux », a-t-il expliqué à la ministre Ludivine Dedonder. A l’Avant-Garde avait déjà consacré un article sur le cas particulier d’Anvers qui bloque la fin de l’opération depuis maintenant deux ans. Des sites d’informations israéliens ont relayé l’inquiétude des juifs d’Anvers si l’armée venait à se retirer. Faut-il cependant comprendre qu’en deux ans aucune solution n’a pu être trouvé dans cette zone locale de police pour que l’armée, touchée elle-même par une pénurie de personnel, pallie le manque de personnel policier ? La commission de la Défense mènera des auditions la semaine prochaine sur une proposition de résolution de l’Open Vld et du sp.a visant à mettre fin à l’opération Vigilant Guardian. Sans surprise, Serge Muyters, chef de zone de police d’Anvers, fera partie des personnes auditionnés. L’audition s’annonce intéressante.

L’opération Vigilant Guardian a depuis longtemps perdu un caractère militaire pour devenir un enjeu politique et une variable d’ajustement sans aucune vision claire. La question en suspens, en janvier 2021 les militaires seront-ils toujours dans les rues pour une sixième année ?

6 commentaires

  1. En somme cela revient à dire que tous les partis traditionnels sont d’accords sur un point : la Police tous services confondus n’est pas //plus capable d’assumer ses missions . C’est donc à l’ Armée de combler les vides ! En a t’elle les moyens et lui donne t’on seulement l’autorisation d’œuvrer comme elle l’entend dans les règles de l’ Art militaire et non plus Policier puisque ?

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  2. Des militaires qui assument des mission de police, des militaires capable de combler des vides ou d’assumer des missions que la police (locale) n’est pas à même d’exécuter ça existait avant, cela s’appelait la Gendarmerie.
    Non ?

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