La Défense belge a envisagé la réintroduction d’une capacité de chars

La capacité de chars de l’armée belge a définitivement disparu en 2014 (crédit-photo Jürgen Braekevelt/BE Défense)

La Défense belge a envisagé la réintroduction d’une capacité de chars. 

Le 10 septembre 2014 lors d’une cérémonie officielle à Bergen-Hohne en Allemagne, un dernier obus était tiré depuis un char Léopard belge mettant fin à cette capacité au sein de la Composante Terre. Si d’autres pays ont choisi de retirer cette arme, certains l’ont depuis réintroduit comme les Pays-Bas. Cela fait partie des obligations OTAN. Ce n’est pas le cas de la Belgique et une telle éventualité semble difficile à réaliser malgré une certaine volonté. C’est ce qu’indique Michel Péters, conseiller Défense à la Cellule Stratégique de l’ancien premier ministre Charles Michel. L’idée a été réfléchie lors de l’élaboration de la Vision Stratégique en coopérant soit avec l’Allemagne (Léopard 2) soit avec la France (Leclerc) mais cela n’a pas pu aboutir. « L’Armée de Terre française n’a pas de char Leclerc à louer », a précisé le colonel Manuel Monin, ancien officier responsable du contrat CaMo au sein de la Composante Terre et actuellement auditeur de la 70ème session du Centre des hautes études militaires en France. Aujourd’hui, la réactivation d’une telle capacité demanderait des ressources humaines que n’a pas la Composante Terre.

Le constat est simple. La réduction des effectifs et les problèmes de recrutement rendent la réalisation compliquée mais surtout les compétences se sont perdues. « C’était encore réalisable avec un escadron francophone et un néerlandophone en 2016, maintenant l’expertise est pensionnée. Pour l’artillerie antiaérienne, ils ont réagi juste à temps », constate Michel Péters toujours sur Twitter. « Je ne pense pas que notre Composante soit en état d’acquérir une capacité supplémentaire (ni au niveau opérationnel ni au niveau logistique). Concentrons nous sur les défis d’aujourd’hui et planifions pour qu’en cas de succès nous puissions rapidement croître à nouveau ! », abonde dans le même sens le colonel Manuel Monin. La triste réalité d’une baisse d’ambition politique ces dernières années qu’il sera difficile de combler aussi facilement.

Tant pour Michel Péters que le colonel Manuel Monin, la Belgique doit désormais s’intéresser au programme MGCS, le projet de char franco-allemand qui doit remplacer le Leclerc et le Léopard 2 à l’horizon 2035. C’est là que se trouve l’avenir tout en étant une opportunité pour l’industrie de défense belge.

40 commentaires

  1. Budget, hommes avec des compétences et du matériel avec tout ce qui va autour (bâtiments, outillage et pièces détachées) :
    http://forcesoperations.com/que-sont-devenus-les-chars-de-combat-belges/

    C’est compliqué de retrouver tout cela lorsqu’on l’a lâché, voir les ennuis français récents:
    http://www.opex360.com/2020/10/27/scorpion-la-renovation-des-chars-leclerc-risque-detre-beaucoup-plus-couteuse-que-prevue/

    Même pour des engins plus légers:
    http://www.opex360.com/2020/10/21/dans-lattente-des-jaguar-la-disponibilite-des-chars-amx-10rc-sera-structurellement-en-difficulte/

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  2. Encore faut-il pouvoir financer autre chose que juste l’achat du char, mais aussi tout ce qui va avec !
    Les chars Leclerc en France font les frais des jongleries budgétaires, ce qui a pour conséquence un temps d’entraînement réduit pour leurs équipages en 2021.

    Ce temps d’entraînement devrait passer de 20.000 heures en 2019 à seulement 13.000 heures l’an prochain.

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  3. Vu létat des Léopards 1A5BE, je reste dubitatif sur une autre solution que le ferraillage:

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