La Belgique prendra la tête du C-SOCC entre 2028 et 2032

La Belgique sera à la tête du Composite Special Operations Component Command à partir de 2028 (crédit-photo C-SOCC)

La Belgique prendra la tête du C-SOCC entre 2028 et 2032.

Dans un article pour la Revue Militaire Belge, le colonel Bart Verbist, commandant-adjoint du Special Operations Regiment (SOR) et chef d’état-major au sein du C-SOCC, fait le point sur le C-SOCC (Composite Special Operations Component Command) et le rôle que joue la Belgique.

Le C-SOCC a été lancé en juin 2018 par la Belgique, le Danemark et les Pays-Bas. En octobre 2019, le C-SOCC atteignait l’IOC (Initial Operational Capability). En février 2020, les trois pays participants se réunissaient pour la première fois à Aalborg au Danemark pour lancer officiellement le quartier-général. Le C-SOCC a suivi une série d’exercices en 2020 pour se certifier. En décembre dernier, il a été déclaré pleinement opérationnel après l’exercice Steadfast Jupiter Jackal qui a eu lieu au Danemark. En 2021, il fait partie de la Force de réaction de l’OTAN (NRF).

Le C-SOCC est commandé actuellement par le général danois Peter Boysen jusqu’à la fin de cette année. Son commandement sera assuré par les Pays-Bas à partir de 2023 puis la Belgique prendra le dernier tour en 2028 jusqu’à fin 2031. En 2032, le Danemark reprendra à nouveau le commandement du C-SOCC.

Les trois pays fournissent des effectifs à part égale sur les 125 militaires qui le composent. S’y rajoutent 20 officiers d’état-major provenant de six pays: la Bulgarie, l’Allemagne, la Lituanie, la Pologne, la Roumanie et la Grèce. Le personnel belge provient du SOCOM et du Special Operations Regiment, complété avec des éléments des autres Composantes Air, Marine et Médicale: un peloton de Force Protection et un Rôle 1.

Structure du C-SOCC en 2021 (crédit-photo colonel Bart Verbist)

Si l’auteur de l’article souligne que la participation de la Belgique au C-SOCC contribue à augmenter la crédibilité de la capacité SOF belge, il ne manque pas d’insister sur le fait que la Belgique devra augmenter ses investissements dans le domaine. « D’ici 2027, l’OTAN demandera également à la Belgique de fournir de manière autonome un QG SOCC pour une Small Joint Operation Minus [SJO(-)]. Cela implique des investissements supplémentaires pour la Belgique, y compris dans un réseau CIS sécurisé et interopérable avec les pays partenaires, et dans des infrastructures adéquates pour pouvoir former et déployer le SOCC SJO(-) sur le sol national, ainsi que pour pouvoir utiliser ce QG à titre expéditionnaire », explique-t-il. Les forces spéciales belges vont ainsi se renforcer dans le domaine aérien et maritime mais aussi médicale avec les Special Operations Surgical Teams (SOST). Le SOR devra aussi se doter d’une cellule de renseignement des opérations spéciales (SOIC).

Le problème du personnel revient également car le SOCOM belge reste de taille limitée par rapport à ses homologues. « Cependant, la Belgique devra fournir le commandant adjoint (DCOM) puis le commandant (COM) C-SOCC pour les prochaines rotations, ainsi que les fonctions essentielles nécessaires. Cela doit être anticipé. Il est donc important d’identifier et de préparer dès maintenant les candidats potentiels à ces postes clés. Cela peut se faire en participant à des cours et à une formation internationaux spécialisés, en occupant des postes sélectionnés au sein du QG international et en participant à des exercices majeurs de l’OTAN », précise l’auteur. L’autre défi majeur sera de garantir l’opérabilité du C-SOCC entre les deux rotations d’où l’importance de réfléchir à la planification du personnel.

Dans le cadre du développement de sa capacité SOF maritime, la Belgique a l’intention de proposer avec les Pays-Bas un Composite Special Operations Maritime Task Group pour Force de réaction de l’OTAN (NRF) en 2026.

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