Le Luxembourg juge « irréaliste » et « irréalisable » d’atteindre les 2% du PIB

Le ministre de la Défense luxembourgeois François Bausch a fait le point sur les investissements luxembourgeois au sein de l’OTAN (crédit-photo LU Direction de la Défense)

Le Luxembourg juge « irréaliste » et « irréalisable » d’atteindre les 2% du PIB.

Le ministre de la Défense luxembourgeois, François Bausch, a présenté une analyse de l’effort de défense du Luxembourg au sein de l’OTAN lors d’une conférence de presse le 28 mars suite à la guerre en Ukraine. Le budget actuel de la Défense luxembourgeoise est de 464 millions d’euros, dont 35% (163 millions d’euros) sont destinés au Fonds d’équipement militaire. Le budget de la Défense luxembourgeoise est passé de moins de 0,4 % du PIB en 2013 à 0,6% du PIB en 2022. Le Luxembourg vise le 0,72% du PIB avec un budget de 558 millions d’euros pour 2024.

Le budget de la Défense luxembourgeoise 2022

Le ministre François Bausch critique cet indicateur de 2% du PIB, qui est la base pour calculer les efforts de Défense au sein des pays de l’OTAN. Ce chiffre est « irréaliste » et « irréalisable » et ne prend pas en compte les spécificités luxembourgeoises selon le ministre. « Si le Luxembourg affichait le même PIB que la Belgique, notre budget actuel de 464 millions nous conférait un effort de défense d’1,5% (ndlr: un chiffre que la Belgique compte atteindre pour 2030), et en comparaison avec les Pays-Bas, la Défense néerlandaise, avec un PIB équivalent au nôtre, devrait investir 25 milliards d’euros pour son effort de défense au lieu des 11,5 actuels pour maintenir un taux d’1,47% », a-t-il illustré pour appuyer ses propos. Une augmentation à 2% du PIB signifie que le budget annuel de la Défense devrait augmenter de plus ou moins 1.100 millions d’euros comparé à la planification de 0.72%, ce qui équivaudrait à tripler le budget actuel.

Pour répondre aux critères de l’OTAN, le Luxembourg devrait également avoir une armée terrestre avec des capacités lourdes (chars, artillerie etc…), une force aérienne plus conséquente ainsi qu’une force navale. Constat du ministre: nos investissements sont élevés mais nos frais d’opérations et d’exploitation sont proportionnellement trop bas.

Le ministre François Bausch a réaffirmé toutefois le maintien des engagements luxembourgeois au niveau de l’OTAN et a assuré une croissance continue, soutenable et soutenue, mais dans la limite des ressources disponibles, en misant notamment sur des partenariats (A400M ou MRTT) et en fournissant des capacités qui font défaut au sein de l’OTAN. Par exemple, la mise en place du bataillon belgo-luxembourgeois de reconnaissance pour 2028 en fait partie et nécessitera l’engagement de ressources importantes (RH avec 120 hommes supplémentaires et finances) pour la Défense luxembourgeoise.

 

3 commentaires

  1. Je trouve les propos du ministre luxembourgeois de la défense tout simplement scandaleux. L’OTAN est basé sur la solidarité de ses membres avec le système de pourcentage (2% du PIB). Les pays Baltes par exemple, sont pauvres et n’ont par conséguent pas d’aviation. Le Luxembourg , pays le plus riche du monde avec ses 100000 $ de PIB par habitant , arrive évidemment avec ce mécanisme à un chiffre élevé en valeur absolue. En 44-45 , les Luxembourgeois ont été bien contents d’être libérés par l’armée du général Patton. Maintenant , ils ont le culot d’être les derniers de la classe! Bravo.

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