Marie-Madeleine Courtial

Tour d’horizon des principaux investissements du plan STAR pour la Cyber et l’appui opérationnel

Le cyber est une nouvelle composante en pleine construction (crédit-photo BE Défense)

Un tour d’horizon des principaux investissements du plan STAR pour la Cyber et l’appui opérationnel.

Avec la création d’une Composante Cyber à l’horizon 2025, les investissements dans la dimension capacitaire Intelligence – Cyber – Influence sont juste en dessous de la barre du milliard. Elle recevra une enveloppe de 955 millions d’euros. Il est intéressant de constater que la DG Stratcom bénéficiera aussi d’investissements à hauteur de 10 millions d’euros avec notamment l’achat de systèmes d’analyse et de gestion de l’information.

La Belgique mettra en place un Joint C4ISR (Command, Control, Communications, Computers, Intelligence, Surveillance & Reconnaissance) pour disposer d’informations à jour, fiables, objectives et complètes et avoir une bonne connaissance de la situation pour aider à la prise de décision.  » Le nombre (quantité) et l’évolution technologique (qualité) des capteurs ISR fournissent une énorme quantité d’informations qu’il faut collecter, stocker, analyser et exploiter. Le modèle C4ISR garantit que la couche « Sensor », la couche « Command & Control » (C2) et la couche «Effector91 » (cinétique ou non cinétique) sont connectées entre elles par un système de réseau sécurisé », précise le document. Le Joint C4ISR sera utilisé pour soutenir les opérations intérieures ou la protection de sommets internationaux importants sur le territoire belge, par exemple dans le cadre de la mission Joint Umbrella. L’investissement est de 213 millions d’euros.

L’achat d’un système MQ-9 SkyGuardian supplémentaire en fait partie comme déjà évoqué lors de notre article sur la Composante Air.

Dans le domaine de l’appui opérationnel, les investissements restent très mineures pour la Composante Médicale, dont la grande réorganisation a déjà été actée dans la Vision stratégique de 2016, avec 93 millions d’euros. Le plan STAR confirme l’appel à l’externalisation: « Dans le cadre de la rationalisation du stockage et de la distribution dans le secteur des ressources matérielles, le soutien logistique médical sera en partie externalisé, mais avec la garantie qu’une mission opérationnelle de la Défense ne soit pas mise en danger », peut-on lire dans le document. Parmi les achats, on note des conteneurs de décompression au profit de la Marine pour 2 millions d’euros mais aussi des ambulances.

Le plan STAR met aussi l’accent sur le système intégré autour du soldat avec des investissements dans l’équipement individuel pour faire face notamment à l’augmentation du recrutement. Les achats se feront surtout dans le domaine de la vision nocturne et les moyens d’observation thermique. Le dernier dossier comprend des acquisitions en matière de véhicules, de moyens pour les camps d’entraînement, de moyens de camouflage ou de moyens de contrôle d’accès pour compléter.

Afin de pouvoir exploiter tous ces systèmes, le plan STAR revient sur ce qui avait été décidé dans la Vision stratégique avec la baisse du personnel de 30.000 à 25.000 hommes. En 2030, la Défense devrait compter au minimum 29.100 hommes, dont 3.800 civils. Les efforts de recrutement sont significatifs avec le recrutement de 2.500 militaires par an jusqu’en 2025 et ensuite 2.800 jusqu’en 2030.

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17 commentaires

  1. Madame Courtial,

    J’ai lu vos articles sur l’apport du plan Star dans les différentes composantes de l’armée . Tout cela est très intéressant et a dû vous demander pas mal de travail.Bravo.
    On va dans le bon sens mais comme on dit en tennis , on continue à jouer petit bras : c’est à dire trop peu et beaucoup trop tard. Ce qui sera fait en 2030 devrait être fait au plus tard en 2024.
    Au point de vue de l’augmentation des effectifs de l’armée (29000 hommes en 2030), ce sont encore des chiffres hilarants. L’OTAN reclame un effectif de 300000 hommes dans les pays de l’Est très vite et de 500000 par la suite et certainement avant 2030.Donc la Belgique doit passer à 50000 hommes dans les 2 ans pour y répondre. Que le gouvernement se débrouille pour y parvenir même si le délai est court, la Belgique n’avait pas qu’à laisser aller l’armée à un tel délabrement.
    Avez vous lu l’article de l’Echo d’il y a 2 jours sur la dernière réunion de l’OTAN. Il est très éloquent sur la façon dont les Belges y sont consédérés .On nous considére comme les passagers clandestins de l’OTAN c-à-d des écornifleurs de première et comme des gens peu fiables en n’ayant pas respecté nos engagements de 2% en 2024 (engagements datés de 2014).On y parle de pression diplomatique intense sur la Belgique. Les sources sont des diplomates belges ainsi qu’un professeur de la VUB.
    J’en ai marre aussi qu’on prenne les citoyens pour des couillons en donnant des noms ronflants à tous ces plans et qu’on parle de budget à l’horizon 2030 ou 2035 , histoire de gonfler les chiffres pour impressionner les plus naîfs. Les Néerlandais investissent 30 milliards cette année dans une armée en bon état (ce qui n’est pas le cas de la Belgique).Cela a le mérite d’être clair. La norme OTAN est le budget sur l’année et pas sur des horizons plus ou moins lointain.
    Je plaide également pour que les plus « grandes vedettes » dans les ministres de la Défense de ces dernières années (depuis la chute du mur de Berlin) aient à répondre de leurs actes devant une commision parlementaire.
    La guerre en Ukraine est loin des préoccupations des Belges paraît-il, je suis peut-être le dernier à defendre certaine valeur mais j’en suis fier.
    Léopold 2 (personnage controversé pour la colonisation) avait un regard critique sur la Belgique qui n’était pas toujours sans fondement :
    1) je suis le roi d’un petit pays et de petites gens
    2) le Belge n’a pas de sens national (en comparaison des Français et des Britanniques)
    A méditer

    Un défenseur de l’honneur des militaires bien courageux de subir les caprices des gouvernements belges à longueur d’année.

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