Entre largages humanitaires sur Gaza et exercices, le mois d’août aura été chargé pour la flotte belgo-luxembourgeoise A400M.

Du 1er au 19 août, la Défense belge a déployé en Jordanie un A400M accompagné d’un détachement d’environ 50 militaires pour des largages humanitaires au-dessus de Gaza dans le cadre de l’opération Cerulean Skies 2.0. Le détachement belge était composé de personnel du 15 Wing de Melsbroek et de la section de ravitaillement aérien (RavAir) du Centre d’entraînement des parachutistes de Schaffen. Il comprenait également cinq militaires luxembourgeois. La Belgique faisait partie d’une coalition multinationale de 12 pays dirigée par la Jordanie. L’A400M belge a effectué en tout 12 largages soit 190 tonnes de denrées alimentaires, réparties sur 198 palettes, représentant à lui seul 18 % de l’ensemble des largages de la coalition. Lors de la première opération Cerulean Skies 1, en mars 2024, la Défense belge avait largué un total de 164,3 tonnes d’aide humanitaire sur Gaza.

A la mi-août, un A400M belge participait à un exercice de l’OTAN sur la plage de Lakolk, au Danemark, aux côtés d’autres pays tels que le Danemark, l’Allemagne, la Norvège et la Suède. Cet exercice s’inscrit dans le cadre de l’Agile Combat Employment (ACE), un concept permettant aux avions de l’OTAN d’opérer depuis des zones d’atterrissage alternatives, y compris des plages, des autoroutes et des pistes éloignées, garantissant ainsi la continuité des missions même si les bases aériennes traditionnelles sont compromises. « La piste est réduite à la longueur minimale que nous pouvons tolérer et utiliser avec un avion de transport. Nous volons ensuite à des vitesses inférieures à la normale, et l’objectif est d’atterrir dans une zone délimitée de seulement 500 pieds de long », a expliqué le commandant Geir Magnussen de l’Armée de l’Air norvégienne. Ce n’est pas la première fois que la Force Aérienne belge participe à ce genre d’exercice. Cela a déjà été le cas en 2019 et 2023.

Au même moment, un autre A400M belge participait à un exercice organisé par l’EATC (European Air Transport Command) sur la base aérienne allemande de Wunstorf aux cotés de l’Allemagne, du Luxembourg et du Royaume-Uni. Trois pilotes, un belge, un luxembourgeois et un anglais, ont été entraînés par un instructeur allemand à bord de l’A400M belge. « Grâce au tanker de la German Air Force, ils ont pu réaliser des opérations de ravitaillement en vol de jour comme de nuit. Il s’agissait d’une première, puisque le ravitaillement en vol a été effectué entre deux A400M (tanker allemand et receiver BeLux) », a précisé la Force Aérienne belge.

Interrogé dans une question écrite par le député Mathieu Michel (MR) en avril dernier sur le développement de la flotte A400M, le ministre Theo Francken avait indiqué que son utilisation était optimisée par l’European Air Transport Command (EATC) et le Movement Coordination Centre Europe (MCCE). « Cela permet de traiter les pics de demandes belges et de combiner les besoins de transport pour une planification de vol plus efficace, qu’il s’agisse d’une mission nationale, de l’OTAN ou de l’Union européenne », avait-il précisé. La Belgique et le Luxembourg maintiennent deux appareils en stand-by pour l’OTAN ou l’Union européenne. Les autres demandes sont traités au cas par cas. Dans le cadre d’opérations d’évacuation de civils (NEO ou non-combatant evacuation operation), le 15 Wing de Melsbroek veille à avoir 4 avions disponibles dans les délais prévus.

En 2025, la Force Aérienne fournit une force de stand-by A400M pour un total de 500 heures de vol sous commandement allemand qui sera également disponible dans le cadre de la « Rapid Deployment Capacity » de l’Union européenne. Au début de l’année, la flotte belgo-luxembourgeoise A400M a atteint les 10.000 heures de vol. Elle devrait atteindre la pleine capacité opérationnelle (FOC) d’ici la fin de l’année.