
Quelque 350 militaires belges, provenant principalement du 1er/3e bataillon de Lanciers, sont déployés pour un mois environ en Lituanie pour un exercice organisé dans le cadre des «mesures d’assurance» prises par l’Otan pour répondre à l’inquiétude de ses membres est-européens à la suite de la crise ukrainienne.
Durant un mois, du 1er au 27 octobre pour l’essentiel des militaires, la composante Terre de l’armée dépêchera ainsi un «groupe de combat» (en jargon «Combined Arms Task Group», CATG) dans ce pays balte, à deux pas de l’enclave russe de Kaliningrad, pour s’entraîner dans le cadre du «plan d’action pour la réactivité» («Readiness Action Plan», RAP) de l’Otan.
Ce dernier, élaboré en septembre 2014 pour rassurer les alliés d’Europe centrale et orientale face à une Russie plus agressive, prévoit notamment le déploiement de troupes alliées par rotation — mais sans présence «permanente» afin de ne pas fâcher définitivement Moscou en violant l’«Acte fondateur» des relations Otan-Russie.
La contribution belge, sous la forme de cet exercice baptisé «Baltic Piranha 2016» (combinant l’aspect balte et le nom donné aux blindés utilisés par l’unité engagée, le 1er/3e bataillon de Lanciers (1/3 L) de Marche-en-Famenne), représente le second déploiement dans un environnement opérationnel de nouveaux véhicules de combat de type AIV (Armored Infantry Vehicles), des Piranha IIIC 8×8, a expliqué le commandant de l’unité, le lieutenant-colonel Philippe Hoggart, à l’agence Belga.

Les lanciers seront appuyés par différents contingents (logistique, médical, de génie, de transmissions) et même deux hélicoptères de transport tactique NH90, a précisé l’officier. Le 12/13ème de Ligne y a également envoyé un détachement de snipers en soutien.
C’est le seul exercice majeur auquel le bataillon participera cette année, en raison de son engagement constant depuis des mois dans l’opération Vigilant Guardian (OVG) de soutien à la police fédérale dans les grandes villes belges, a ajouté le lieutenant-colonel Hoggart. D’ailleurs lors d’un récent point presse sur les opérations de l’armée belge, le capitaine de frégate Guy Schotte avait également évoqué cette conséquence de Vigilant Guardian: « La Composante Terre est lourdement impactée par cet engagement. L’opération Baltic Piranha, dont un des buts est d’entraîner l’interopérabilité internationale aux portes de la Russie, est l’unique occasion pour les soldats de cette Composante de réellement entraîner leurs compétences interarmes et internationales. »
L’arrière-garde du bataillon restée en Belgique — une cinquantaine d’hommes — continuera à être présente en rue. Et les militaires du 1/3 L de retour de Lituanie rejoindront rapidement leurs collègues d’OVG, a souligné l’officier.
Source: Belga, Défense belge, Sudpresse