L’armée belge inquiète sur la mise en place réelle de la vision stratégique

crédit-photo Belga
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La réforme de la pension militaire, annoncée au mois d’octobre par le gouvernement et qui avait provoquée colère et incompréhension dans les rangs de l’armée belge, semble mettre véritablement mettre un frein à la mise en place de la vision stratégique du ministre Steven Vandeput de quoi donner raison aux craintes du général Marc Compernol. Après les beaux espoirs du début de mandat, certaines inquiétudes justifiées commencent à poindre.

Des achats ont pris du retard

Au début du mois de novembre, le  journal L’Écho soulignait très justement que l’appel d’offres du gouvernement pour le remplacement des F-16 se faisait attendre. Ce fameux appel d’offres, tant attendu par les constructeurs, devait être lancé avant Noël pour que le gouvernement Charles Michel puisse prendre sa décision avant la fin de son mandat. Il s’est fait attendre tout le mois de novembre et celui de décembre…en vain. La Libre Belgique a confirmé cette semaine qu’il n’interviendrait pas avant 2017. En cause ? La fameuse réforme de la pension qui a retardé la rédaction du cahier des charges. Les autres achats de matériel militaire semblent également gelés en attendant d’en savoir plus sur les modalités de la réforme, qui doit rentrer en vigueur à partir de 2018.

L’exemple du passé

Le général Marc Compernol avait déjà fait part de ses craintes devant la commission de la Défense nationale à la Chambre. Il estime que la réforme va coûter dans 3,1 milliards d’euros et qu’elle pourrait anéantir la vision stratégique. Dans l’éditorial du dernier numéro du mois de décembre de la Revue Militaire Belge, l’ancien général de brigade Jo Coelmont se montre aussi très pessimiste, se basant sur des exemples passés:« Nous ne pouvons oublier que tous les plans stratégiques ayant précédé celui-ci ont capoté étant donné que – à peine approuvés – le budget de la Défense fut systématiquement érodé lors du premier ajustement budgétaire semestriel qui suivit. Il importe maintenant de mettre fin à cette « habitude ». » Pour lui, il faut éviter que la Défense ne soit amenée en unité de « soins palliatifs » et elle doit absolument relever le défi de surmonter les difficultés:« Nous n’avons pas le droit d’échouer. Nous ne pouvons en effet pas nous le permettre. »

La loi de programmation militaire recalée par le Conseil d’État

Le dernier avis juridique du Conseil d’État, qui a recalé la loi de programmation de militaire, n’est pas là pour rassurer les militaires même si le ministre de la Défense a voulu relativiser. Cette loi était simplement là pour amener plus de clarté mais elle ne change en rien les investissements militaires décidés. Le  Directeur Général des Ressources Matérielles, le Général-major Thijs, qui a reçu dernièrement le syndicat PROdef.be, confirme qu’il a fallu encaisser cette nouvelle et que rien empêche les prochains gouvernements de « détricoter » la vision stratégique. Toutefois, il sera difficile de recaler les achats bilatéraux mais pour le reste, rien est certain. Dans ses vœux de fin d’année, Steven Vandeput ne dit pas vraiment autre chose: » Après des décennies d’âpres économies, nous avons décidé de travailler avec le gouvernement afin de réaliser de gros investissements », tout en ajoutant plus loin, « Les investissements prévus dans notre département ne sont naturellement pas un bien acquis ».

Le site Le Vif parle d’« une grosse claque à la suédoise » pour évoquer l’avis juridique du Conseil d’État sur la loi de programmation militaire et se montre très critique. Avec la réforme de la pension, les investissements décidés par le gouvernement Michel ne sont plus aussi certains malgré la volonté affichée du ministre Steven Vandeput. Cette situation n’est pas là pour rassurer les militaires belges, déjà très inquiets pour leur avenir.

 

2 commentaires

  1. Depuis la fin de la seconde Guerre, aucun gouvernement Belge n’a été favorable à L’Armée.
    Des généraux de haute valeur, avec le sens de la responsabilité vis-à-vis des hommes, ont préféré donner leurs démissions avant la mise à la retraite. À cause de la politique, toujours à court du moyen.
    Excepté l’augmentation de leur rémunération de 25% annuellement.
    Pour chaque militaire belge, envoyé en mission Ops. avec l’accord de L’Otan, L’État prend 50% de cette prime payé par L’Otan.
    Car tous militaire de L’Otan touche la même prime nette, excepte les cons Belges, qui eux se contenta avec la moitié de la prime en main.
    Je me pose la question : que fait la Suédoise avec nos milliards paye par le contribuable .

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