Volet Défense de l’Arizona : le cas de la défense aérienne.

Parmi les domaines les plus pauvres de la Défense, se trouve la défense aérienne. Depuis le retrait des derniers Mistral en 2017, la défense aérienne au sein de la Composante Terre ne peut être assurée qu’à la mitrailleuse de 12,7. On constate bien le retard de la Belgique en la matière. Le Plan STAR prévoyait l’acquisition d’une batterie Short Range (qui est bien lancée avec la réacquisition de missiles Mistral) ainsi que d’une batterie Long Range intégrée au système de défense de l’OTAN

Désactivé en 2017, le retour de la capacité Mistral avait été annoncé en 2020 sous la forme d’une capacité intégré VSHORAD (Very Short Range Air Defense) / C-UAS (Counter – Unmanned Aerial Systems). Le contrat pour l’acquisition des missiles Mistral par la Belgique (ainsi que par l’Estonie, Chypre et la Hongrie) avait été signé en juin 2024. Si le volet courte portée était prévu, rien n’était encore à l’ordre du jour pour une défense à longue portée.

On se souvient qu’en septembre 2024, Bart De Wever alors encore formateur et bourgmestre d’Anvers, plaidait pour un déploiement de l’armée pour assurer la protection aérienne du port d’Anvers, point critique du territoire belge et plaque tournante d’importance européenne, y compris pour le transport de matériel militaire. Le formateur prévoit dès lors une coopération au niveau du Benelux pour le développement d’un « système commun de défense aérienne » (Ground Base Air Defense). Si le Luxembourg a annoncé en 2024 se doter d’une défense anti aérienne et anti-missile, il part d’encore plus loin que la Belgique.

La protection de l’espace aérien du Benelux est déjà bien intégrée grâce au traité Renegade établissant que l’espace aérien des trois pays sera assuré en alternance par les forces aériennes belges et néerlandaises. En matière de Défense aérienne, les Pays-Bas sont les mieux équipés. Ils disposent d’une gamme complète allant de la courte portée via missile Stinger (tiré de l’épaule ou depuis des véhicules Fennek), à la longue portée via les missiles Patriot en passant par la moyenne portée assurée par des systèmes NASAMS norvégiens (armés de missiles AIM-120 américains). Récemment, les Pays-Bas ont récemment annoncé l’acquisition de nouvelles batteries de NASAMS ainsi que de deux nouveaux systèmes anti- aériens : le NOMADS et le Skyranger 30. Le premier est une version mobile du système NASAMS sur châssis chenillé alors que le second consistera en un montage d’une tourelle équipée d’un canon de 30mm (ou 35mm) avec radar et optique sur le même châssis que le NOMADS et destinée à la défense à courte portée contre les drones et autres aéronefs opérant à basse altitude. La Belgique (et le Luxembourg) pourrait certainement profiter de l’expertise néerlandaise en la matière (qui repose toutefois sur du matériel américain). Une piste davantage européenne (française ou allemande) pourrait également être étudiée.

Plus loin dans la note, on constate la présence d’une référence à des « investissements dans un système de défense aérienne à plusieurs niveaux » (donc au minimum deux). Entre la courte portée (déjà bien entamée) et la longue portée citée, reste à espérer que le niveau intermédiaire (celui dans lequel évolue le NASAMS par exemple) soit également couvert afin de pouvoir offrir une couverture complète.