L’Arizona en désaccord sur la rapidité du déploiement des patrouilles mixtes policiers-militaires

Operation Vigilant Guardian (Crédit-photo : La Défense – DG StratCom)

L’Arizona en désaccord sur la rapidité du déploiement des patrouilles mixtes policiers-militaires

Le « plan grandes villes » du ministre de l’Intérieur Bernard Quintin (MR) – dévoilé au début du mois de septembre – prévoit le déploiement de patrouilles mixtes policiers-militaires dans les rues de la capitale afin de lutter contre le narcotrafic. Tandis que le ministre de l’Intérieur projette un éventuel déploiement dans les semaines à venir, le ministre de la Défense Théo Francken (N-VA) tempère les ardeurs de son collègue en commission parlementaire du 24 septembre, évoquant l’horizon du 8 avril 2026, date à laquelle pourrait être finalisé le Code de la Défense.

Lors de cette même séance, le ministre de la Défense a tenté de ménager la chèvre et le choux, s’exprimant en faveur du principe du déploiement de militaires en rue, tout en précisant certaines conditions et quelques arguments à charge d’une telle décision. « Il existe également de nombreuses raisons de ne pas le faire. Notre force terrestre est en pleine mutation, nous manquons de personnel, nous allons recevoir beaucoup de nouveau matériel et nous nous préparons à mener des opérations militaires sur le flanc est du territoire de l’OTAN ».

Conditions d’un déploiement des militaires en rue

Dans son exposé d’orientation politique, le ministre mentionne les conditions sous lesquelles « la Défense pourra également être amenée, de manière non structurelle, à assurer des missions de sécurité intérieure ».

Tout d’abord, le ministre précise que « des militaires professionnels […] ne devraient en principe pas être déployés dans des missions de surveillance statique [et mobiles] à l’intérieur du pays » car cela nuit à l’opérationnalité de l’armée. Autrement dit, le déploiement de militaire professionnels impacte le core business de la Défense. La mission devrait donc être dévolue à une réserve territoriale, telle que présentée dans l’accord de gouvernement. Or, les premières recrues ne devraient être opérationnelles qu’au début de l’année 2027 selon le ministre. Ce sont donc bien des militaires professionnels qui devraient être mobilisés dans un premier temps. Signe d’un infléchissement en ce sens, le député Axel Weydts (Vooruit), a déclaré que Vooruit était disposé à abandonner cette condition.

L’autre condition mentionnée par le ministre de la Défense est l’établissement d’un cadre juridique clarifiant les modalités d’engagement, « notamment en ce qui concerne les conditions dans lesquelles la force peut être utilisée en dehors des situations de conflit armé ». En commission parlementaire, le ministre Francken exprime que « la Défense est donc disposée à apporter son aide, si nécessaire dans le cadre de patrouilles mixtes ». Toutefois, la question mérite d’abord un débat approfondi, afin que le déploiement se fasse correctement et que les risques soient bien évalués ». Sur ce point, Axel Weydts explique que son parti sera intransigeant.

Bien qu’une telle mesure agisse sur le sentiment de sécurité, selon le professeur Philippe Manigart (ERM), rien n’indique que la sécurité intérieure bénéficie réellement d’un tel déploiement. Par contre, l’incidence sur les missions principales de la Défense est clairement établie. A la lumière de ces faits, une telle décision politique pourrait donc étonner. Mais le dernier Grand Baromètre « Le Soir – RTL- Ipsos – Het Laatste Nieuwe – VTM » permet d’y voir plus clair. Selon le sondage, 79% des électeurs du MR et 75% de ceux de la N-VA sont favorables à la mesure.

5 commentaires

  1. Si c’est simplement pour ajouter des militaires dans les rues afin de donner une impression de présence sans réelle efficacité, cela s’avère inutile et contre-productif. Si l’on estime que cette mesure est nécessaire en raison d’une insécurité à laquelle les forces de police ne parviennent plus à mettre fin, alors les militaires doivent être en mesure d’intervenir avec des protocoles distincts, potentiellement plus stricts et efficaces que ceux déjà appliqués par la police, qui n’ont pas donné de résultats concluants. Les règles d’engagement doivent être clairement définies et différer des pratiques habituelles des polices locales et fédérales. Dans le cas contraire, il serait inutile de poursuivre cette initiative, risquant de devenir une source de moqueries pour ceux qui n’attendent que çà : une confrontation, même face à des militaires armés, car eux aussi sont équipés pour riposter !

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  2. Et si on rétablissait une gendarmerie plutôt que de réquisisionner les maigres ressources humaines de la force terrestre ?

    Il convient de se rappeler de cette interview du commandant de la force terrestre qui a expliqué il y a quelques semaines que surveiller les centrales nucléaires lui demande déjà l’équivalent d’un bataillon en nombre d’hommes…

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  3. On avait une gendarmerie qui était une force militaire avec compétence de police ,on a commencé par démilitarisé la gendarmerie . l ‘affaire Dutroux a été la mise a mort de la gendarmerie , police locale , police fédérale , cela n’a rien amélioré.Que des décisions politique stérile .Mettre des militaires en rue pour accompagner des policiers , l’armée n’a aucune compétence de police.La police militaire n’a aucune compétence de police . D’autres pays on conservé leur gendarmerie force militaire avec compétence de police , France , Espagne , Italie .

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    • Cependant, il serait envisageable de leur accorder cette autorisation par le biais d’une réforme législative, puisque, en cas de guerre officiellement déclarée, ce type de déploiement est déjà prévu dans les textes. Cela nécessiterait une action concertée entre le pouvoir législatif et exécutif pour adapter les cadres juridiques existants. Ainsi, les pacifistes idéalistes pourraient continuer à rêver sur les principes fondamentaux de l’État de droit, tout en permettant une réponse plus adaptée aux situations d’urgence ou de crise.

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      • C’est effectivement faisable mais ça ne règle qu’un seul problème tout en ajoutant un nouveau : on ajoute des missions qui vont mobiliser des ressources déjà bien maigres, ce qui va affecter négativement la préparation opérationnelle. Tout ces hommes qui feront je ne sais quoi à Bruxelles, ce sont autant d’homme qui ne pourront pas partir en exercices à l’étranger

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