
Des véhicules Griffon supplémentaires et des Serval pour la Force Terrestre.
Mercredi 3 décembre, la commission Achats et ventes militaires a tenu une réunion à huis clos concernant quatre marchés publics pour le Défense, dont un relatif au programme CaMo 3 (Capacité motorisée), dernière mise à jour du partenariat stratégique entre la Belgique et la France.
Il est question de l’acquisition de 92 véhicules blindés multirôle (VBMR) Griffon supplémentaires ainsi que de l’acquisition de 128 VBMR-L Serval, version “légère” du blindé multirôle français. Sont également compris des “kits opérationnels” et le matériel radio associés, élément central de la capacité de combat collaboratif Scorpion propre à ces véhicules. Selon le journal L’Echo, la valeur du contrat est de 495,6 millions pour les véhicules Griffon et de 656,4 millions pour les véhicules Serval.
Si le premier modèle est déjà bien connu de la Force terrestre, les premiers exemplaires ayant été livrés en juillet dernier, c’est la première fois que le second est commandé par la Défense. Cet achat n’a toutefois rien d’une surprise, un tel besoin ayant été formellement exprimé dans la Vision stratégique de la Défense 2025. Pour autant, le document n’annonçait qu’imprécisément les quantités de véhicules nécessitées.
- Le VBMR Griffon
Future épine dorsale de la brigade motorisée interarmes médiane (1e Brigade), le Griffon avait jusqu’alors été commandé à 382 exemplaires en différentes variantes auxquels s’ajoutent 24 Griffon MEPAC, équipés d’un mortier de 120 mm embarqué. La Vision stratégique 2025 ne précisait de manière quantifiée qu’à 11 le besoin en Griffon, exclusivement destinés au futur bataillon de reconnaissance belgo-luxembourgeois. Sans préciser de nombre, la Vision stratégique indiquait également que sous la législature actuelle, la montée en puissance du pilier opérationnel de l’appui médical se traduirait par l’achat de véhicules sanitaires blindés Griffon et Serval, assurant de la sorte la mobilité des Role 1 et 2 et l’évacuation sanitaire par voie terrestre. Les autres véhicules seront probablement ventilés entre les unités d’infanterie (version transport de troupe), du génie (version génie) et d’artillerie (version C2 et VOA, pour command & control et véhicule d’observation d’artillerie), toutes devant être renforcées.
- Le VBMR-L Serval
Véhicule le plus léger de la gamme Scorpion, il est aussi le plus déclinable en différentes versions et sera pour cette raison le fer de lance des unités de combat support et de combat service support jusqu’ici fort dépourvues en véhicules protégés. Véhicule 4×4 conçu par KNDS France et Texelis, il présente une masse au combat allant de 15 à 17 tonnes, là où le Griffon et ses 6 roues motrices atteint les 24 à 28 tonnes selon les configurations.
Au sein de la Force terrestre, si l’on se réfère toujours à la Vision stratégique défense 2025, il devrait équiper les futurs escadrons de renseignement au contact, qui appuieront la brigade motorisée interarme médiane, l’escadron multi-senseur pour l’appui au renseignement et l’escadron de drones tactiques armés.
Il devra également équiper le bataillon de transmission (en version guerre électronique), la compagnie de police militaire et le détachement d’engagement civil-militaire, CIMIC et PsyOps qui appuieront directement la brigade. Comme déjà évoqué, sa version évacuation sanitaire renforcera l’appui médical.
Par ailleurs, le véhicule multirôle est particulièrement attendu sur le segment de la défense sol-air très courte portée (VSHORAD) et de la lutte anti-drône (C-UAS ou LAD), comme l’annonce déjà le bataillon d’artillerie sur son site internet. En termes de défense sol-air, il n’est pas précisé si les missiles MISTRAL seront embarqués à son bord ou s’ils équiperont une tourelle dédiée. S’agissant de lutte anti-drône, par contre, les Serval version LAD devraient disposer d’une tourelle dédiée armée d’un canon de 30 mm. Rien n’indique que ce sont là toutes les versions que la Force terrestre devrait utiliser.
Enfin, toujours concernant le programme CaMo 3, d’autres commandes sont encore à venir, en particulier celles concernant la tranche supplémentaire d’EBRC Jaguar pour les unités de cavalerie.

L’infanterie belge est tombée bien bas : elle sera la seule dans l’Otan à s’équiper exclusivement d’automitrailleuse (Griffon). Ce n’est pas l’appui de quelques véhicules de reconnaissance (Jaguar) qui fera d’un bataillon d’infanterie une réelle force de réassurance en Ukraine. L’infanterie surveillera des ponts, des gares mais « assurer » ou « défendre » … c’est un autre débat.
L’opportunité existait pourtant d’acquérir une plateforme 8×8 (ou chenillé) identique au futur véhicule skyranger 30.
Il y a une contradiction à propos du futur canon anti drone sur Serval : sur le site du bataillon d’artillerie, on lit le canon 30 mm (113 cal) et le général Baugnée évoque (heureusement) le canon de 25 mm (cfr l’entretien par Xavier Tytelman « les forces terrestres belges : le grand réveil », vers les 8 min). Existe-il un projet de joindre à ce Serval la roquette FZ 123 de Thales Belgium ?
Pourquoi ne pas équiper les unités de défense aérienne du Serval ? Ce véhicule semble approprié.
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Il est vrai que quelques Boxers équipés d’un 105 mm aurait pû remplacer les DF90. Le Boxer étant aussi compatible avec la tourelle du skyranger
Je ne comprends même pas pourquoi n’a même pas pris la peine de réfléchir à l’acquisition d’un ifv
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