John Cockerill Defence et la FN Herstal montent à bord du projet de char du futur MARTE

Le MGCS, futur char franco-allemand, pourrait bénéficier des résultats de recherche du programme MARTE (Crédit-photo : KNDS France)

John Cockerill Defence et la FN Herstal montent à bord du projet de char du futur MARTE.

La FN Herstal est au centre de l’attention médiatique après qu’une lettre d’intention ait été signée par les ministres de la défense belge et français en vue d’un accord stratégique sur le développement d’une filière de petites munitions (accord que les Pays-Bas devraient bientôt rejoindre). De son côté le français Arquus s’apprête à être racheté par John Cockerill Defense pour créer un “champion franco-belge » des véhicules blindés médians. Les deux entreprises wallonnes vont désormais participer à l’un des projets de développement de main battle tank, ou char principal de combat. 

La Commission Européenne vient en effet de financer à hauteur de plus d’un milliard d’euro 54 projets collaboratifs de recherche et développement (R&D) dans le domaine de la défense au moyen du Fonds Européen de Défense (FED). Parmi ces projets particulièrement variés, la Belgique est présente au sein de 26 d’entre eux et au travers de 29 entreprises et instituts différents. 

Le budget pluriannuel 2021-2027 du Fonds européen de Défense prévoit 8 milliards d’euro à investir sur la période. (Crédit_photo : Commission Européenne)

Deux de ces projets concernent donc immédiatement le développement de technologies propres au développement d’un char de combat du futur : Le projet MARTE (Main ARmoured Tank of Europe) coordonné par la société allemande MARTE ARGE GbR (formée par Rheinmetall et KNDS Allemagne) et le projet FMBTech, coordonné par Thales SIX GTS France, filiale du français Thales. 

C’est au premier des deux programmes que la FN Herstal et John Cockerill participent. Disposant au total d’une enveloppe de près de 20 millions d’euro et devant s’étaler sur une période de 24 mois, le projet, qui réunit non moins de 47 acteurs venus de toute l’Europe a pour objectif « de poursuivre le développement d’une nouvelle plateforme de char de combat principal (MBT) qui réponde aux menaces et aux besoins actuels et futurs, en intégrant des technologies innovantes et de rupture.” 

De plus, le projet “étudiera également l’utilisation de ces technologies pour moderniser les chars de combat actuels, le cas échéant. Le projet vise à offrir des capacités supérieures de protection, de détection et de puissance de feu, tout en améliorant la rentabilité et l’efficacité du cycle de vie de la plateforme par rapport aux solutions MBT existantes.” 

Les résultats de développement de ces deux projets assez similaires serviront probablement tous deux aux recherches en cours sur le MGCS, le projet germano-français de char du futur. Un programme majeur que le Comité Stratégique formé en vue de la mise à jour de la Vision stratégique de 2016 avait enjoint de rejoindre. 

John Cockerill Defence propose aujourd’hui une large gamme de tourelles. L’alliance avec Arquus et l’investissement en R&D devraient les rendre plus compétitifs sur un marché aujourd’hui saturé. (Crédit-photo : John Cockerill)

A noter que la FN Herstal sera également présente avec Thales Belgium autour du projet E-CUAS, dirigé par l’italien Léonardo et bénéficiant d’un budget de 71 millions d’euro. Ce projet “vise à développer des solutions pour contrer les systèmes aériens sans pilote en intégrant des technologies telles que des capteurs passifs et actifs, des technologies d’effecteurs à faible et à fort pouvoir de nuisance”.

Pour revenir aux munitions, signalons qu’un autre nom de l’industrie militaire belge, le seneffois MECAR (KNDS Belgium), partenaire du programme CaMo, participe au projet FIRES 2. L’objectif ? Développer à l’horizon 2030 une famille de munitions pour les systèmes de tir indirect, afin de parvenir à une portée de plus de 60 km tout en parvenant à réduire la probabilité d’erreur circulaire (CEP) sous 10m, ainsi “qu’une roquette d’une portée minimale de 150 km et d’une classe de CEP de 10 m.

Thales offre différents types de roquettes de 70 mm guidées ou non et intégrées à des systèmes divers, terrestres ou aériens. (Crédit Photo : Thales groupe)

Dans la même catégorie, Thales Belgium, possédant le monopole européen de la production de roquettes de 70mm, embarque à bord de DEMAROCK en vue de concevoir un lanceur électromagnétique innovant pour les roquettes de 70 mm. Cela permettra une portée plus étendue aux roquettes air-sol et “ouvrira éventuellement de nouvelles applications pour les capacités de défense aérienne.”

Chars de combat, défense anti-drones, roquettes, autant de capacités dont la Défense belge est encore dépourvue, alors même que la base industrielle et technologique de défense nationale possède des savoir-faire clés sur la question.

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