La Défense fait son retour d’expérience de l’opération Red Kite en Afghanistan

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L’opération Red Kite en Afghanistan est pleine d’enseignements (crédit-photo SF Gp)

La Défense fait son retour d’expérience de l’opération Red Kite en Afghanistan.

Dans le dernier numéro de la Revue Militaire belge, un article revient longuement sur le bilan et les enseignements de l’opération Red Kite en Afghanistan d’août 2021. Il est écrit par le colonel Tom Bilo, alors chef du Special Operations Regiment (SOR); le lieutenant-colonel Jean-Christophe Delhaie, membre du SOCOM déployé en tant que chef de l’équipe opérationnelle de reconnaissance et de liaison ainsi que le major Tim Bosseloo, chef du détachement aérien lors de l’opération.

Si l’article raconte les conditions extrêmement difficiles et éprouvantes de l’opération d’évacuation pour les militaires belges, il est intéressant sur les conclusions qui en sont tirées. Certes les opérations d’évacuation de civils sont une des tâches principales du SOR, la situation en réel a été bien différente malgré tous les exercices qui sont souvent axés sur l’Afrique. Les autorités pakistanaises avaient instauré un cadre de travail très strict. « Ainsi, plutôt que de déployer tout le détachement de manière centralisée aux abords de l’aérodrome, il a fallu redoubler d’ingéniosité pour loger tout le monde à différents endroits, organiser un état-major, mettre en place un centre d’accueil pour les ressortissants en transit à Islamabad, instaurer un système de ravitaillement en eau et en nourriture ou encore organiser un système de transport », expliquent les auteurs qui rappellent l’importance de disposer de moyens de communication individuels et sécurisés. La capacité d’adaptation sur le terrain reste cruciale.

Les auteurs recommandent également de pousser un peu plus la préparation conjointe entre les différents acteurs, principalement la Composante Terre et la Composante Air mais aussi la Composante Médicale. « Ceci permettrait de mieux connaître les capacités respectives des différents intervenants, de palier certains manques et d’optimiser l’interopérabilité », constatent-ils. Il en est de même pour les partenaires internationaux. Au vu de la situation très confuse sur place, chaque pays a dans un premier temps cherché des solutions en interne avant que la coopération internationale ne se mette en place. « Afin de gagner en efficacité en début de crise, des mécanismes de coopération internationale pourraient être mis en place et exercés bien en amont », recommandent-ils. De son côté, le Benelux a bien coopéré durant l’opération notamment entre la Belgique et le Luxembourg.

Les auteurs mettent aussi l’accent sur l’apport important de la nouvelle équipe au sein du Special Forces Group: le Deep Development Capability mais aussi les équipes de chien pour les fouilles. Le manque de moyens aériens est un autre axe d’étude.  » Même si le plan d’évacuation belge ne prévoyait pas au départ des points de rassemblement en dehors de l’aérodrome, il est vite apparu qu’aller chercher des ressortissants à l’extérieur par voie aérienne aurait pu constituer une alternative extrêmement intéressante à la situation précaire voire désastreuse qu’on a pu observer aux accès à l’aéroport où se tassaient des milliers de personnes en attente d’un ticket pour quitter le pays », écrivent-ils. En fin d’article, les auteurs abordent également l’importance du soutien psychologique dès le retour face à des images très dures.

Depuis sa création en 2018, les nouvelles unités du Special Operations Regiment poursuivent leur transformation et mènent des exercices dans ce sens afin d’être évaluées. Le retour d’expérience de l’opération Red Kite sera sans aucun doute un autre apport dans son évolution.

 

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