La Défense luxembourgeoise lance de grands travaux de modernisation de ses infrastructures.

Le 4 mai dernier, le ministre de la Défense luxembourgeois François Bausch a présenté à la presse le projet de réaménagement du camp militaire du Waldhof qui est vétuste. Les bâtiments datent des années 1950 et ne répondent pas aux aux besoins fonctionnels d’une armée moderne ni ni aux standards de l’OTAN en terme de gestion de stockage de munitions. Le camp militaire du Waldhof abrite le service de déminage (SEDAL) de l’armée luxembourgeoise. Le 14 février 2019, deux sous-officiers luxembourgeois avaient été tués et deux autres grièvement blessés par l’explosion d’un obus de la Seconde Guerre mondiale au camp. Ce drame a confirmé la nécessité de poursuivre le réaménagement du site pour répondre aux dernières mesures de sécurité, explique le dossier de presse. D’ailleurs une enquête est toujours en cours.

Le réaménagement complet du site a plusieurs objectifs dont la création d’une capacité suffisante de stockage de munitions pour les années à venir, la restructuration fonctionnelle de la zone de stockage conformément aux contraintes sécuritaires imposées par les normes de l’OTAN et la gestion de stockage des munitions conforme aux normes en vigueur de l’OTAN. Une nouvelle clôture de sécurité d’une longueur d’environ 1,9 km sera construite. Le camp militaire du Waldhof se situe en partie dans la zone spéciale de conservation « Grunewald », faisant partie intégrante du réseau « Natura 2000 ». Tout en augmentant les capacités de stockage du site, une réduction de la zone de stockage de 26,5 ha à 16,5 ha est prévue pour la renaturation de la zone résiduelle en dehors du site clôturé. Le coût global des travaux du projet s’élève à 81,5 millions d’euros.

Quelques semaines auparavant le 20 avril, le ministre François Bausch accompagné du général Steve Thull, chef d’état-major de l’armée, et le colonel Alain Schoeben, commandant des Forces, avait posé la première pierre du réaménagement et de l’extension du centre militaire de Diekirch qui datait aussi des années 1950. Ce dernier regroupe toutes les unités et services de l’armée luxembourgeoise à savoir un commandement, une compagnie de commandement et d’instruction, les deux compagnies de reconnaissance ainsi que les détachements UAV et communications (SATCOM, …), les services logistiques et le service médical.

Le projet consiste en la modernisation des 27 bâtiments existants vétustes et la construction de 7 nouveaux bâtiments en trois phases consécutives pour permettre à l’armée luxembourgeoise de poursuivre ses activités. Les travaux préparatoires ont commencé en 2021. La mise en service de la troisième phase finale est prévue pour 2029. Les nouvelles constructions seront un nouveau hall des sports qui pourra accueillir jusqu’à 350 personnes, un bâtiment de restauration et de loisirs, une infrastructure de chauffage et stockage, un nouveau hangar couvert pour une trentaine de véhicules militaires ainsi que de plus grands parkings pour les voitures militaires de service et les voitures des soldats volontaires. Les coûts du projet sont estimés à 183 millions d’euros.

Ces grands investissements ont été décidés et planifiés en 2018 dans le cadre d’un vaste programme de modernisation et de restructuration des infrastructures militaires de l’armée luxembourgeoise. Le champ de tir de Bleesdall, lui aussi, en fera partie. Le dossier du centre militaire de Diekirch a fait l’objet d’un projet de loi qui a été voté en juillet 2018. Le premier projet de 2009 avait été mis en veille en 2010 suite à des restrictions budgétaires avant d’être repris en 2014.