Devenue officiellement observateur du programme SCAF, la Belgique investit 60 millions d’euros

Devenue officiellement observateur du programme SCAF, la Belgique investit 60 millions d’euros.

Le mercredi 24 avril, la Belgique a officiellement obtenu le statut d’observateur du programme « Future Combat Air System » (FCAS ou SCAF). Ce statut a été concrétisé par la signature d’un accord avec les leaders du programme, la France, l’Allemagne et l’Espagne. Ce n’est toutefois pas une surprise, la participation de la Belgique avait en effet été annoncée lors du dernier Salon du Bourget en juin 2023.  

Selon la ministre de la Défense Ludivine Dedonder « Ce statut d’observateur nous permettra de suivre de près le développement de ce programme crucial pour l’avenir de la Défense belge, mais surtout européenne, et de prendre une décision éclairée sur notre éventuelle participation aux phases de développement ultérieures. » avant de rajouter : « […] La participation aux différentes étapes du programme fera l’objet de propositions de décision au Conseil des ministres, en fonction de son évolution. » C’est donc là une position plus contrastée que prend la ministre, qui avait été critiquée pour le manque de débats politiques sur le choix du programme d’avion de chasse de sixième génération, tout en étant poussée par le secteur aéronautique belge à se positionner le plus rapidement possible sur le sujet. 

Pour le secteur industriel de défense du pays, il est crucial de ne pas répéter les erreurs dans la participation au programme F-35 et de pouvoir être impliqué davantage et en amont. C’est pour ces raisons qu’un programme de recherche et développement de 60 millions d’euros a été lancé en parallèle afin de soutenir les entreprises belges dans le développement de technologies pertinentes. Dans cette perspective, comme le disait Stéphane Burton (CEO d’Orizio, qui regroupe Sabca & Sabena Engineering) lors d’une interview au journal l’Echo en février dernier, quatre secteurs avaient été préalablement identifiés : moteurs, structures, systèmes de communications et nouvelles technologies. Maintenant que le statut d’observateur de la Belgique est officialisé, des informations techniques cruciales seront délivrées aux industriels belges et permettront de définir plus précisément et conjointement l’orientation à prendre. 

Pour rappel, le SCAF est un programme de recherche et de développement mené par la France, l’Allemagne et l’Espagne à parts égales. Le programme vise à développer un « système de systèmes » qui interagissent les uns avec les autres. Il combine plusieurs composants, tels qu’un avion de combat de nouvelle génération, des plates-formes volantes sans pilote, une nouvelle génération de capteurs et une infrastructure de réseau. 

3 commentaires

  1. Et donc, le SCAF sera habilité au transport de la bombe nucléaire US dans le cadre de l’OTAN ? Je pense que non.

    Alors, soit la Belgique ne choisit pas le SCAF dans une trentaine d’année et garde le potentiel nucléaire de l’OTAN, soit elle le choisit et alors les Américains retirent leur arsenal nucléaire ou la Belgique achète un nouvel avion US en quelques exemplaires pour la bombe nucléaire… je ne sais pas …

    Mais alors, n’aurions nous pas mieux fait d’acheter Rafale au français aujourd’hui et quelques F35 aux Américains pour leur bombes ? Peut-être aurions nous eu une flotte plus importante d’avions de chasse, …. ou mieux encore acheter européen RAFALE et quelques F16 dernier cri pour la mise en œuvre des bombes nucléaires pour ne pas trop surcharger les programmes d’entretien relatifs à 2 avions, la Belgique maîtrisant bien celui du F16.

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  2. « définir plus précisément et conjointement l’orientation à prendre » … :-)))))))

    Je vois bien un industriel belge aller expliquer à Dassault ou à Airbus comment faire sur une cellule ou sur les commandes de vol …

    Rappelons que mettre un démonstrateur en l’air coûtera (approx) 9 Mrd € et que les 3 pays membres en paient un tiers chacun. La Belgique se proposant d’injecter 3§à Mio € sur la période 2024-2030 …

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  3. […] La recherche et le développement (R&D) font également partie intégrante de ce plan STAR. 1,8 milliard d’euros sont consacrés à une Defence, Industry and Research Strategy (DIRS). Le budget 2024 prévoit des crédits d’engagement de 100 millions d’euros pour financer des programmes de l’Agence spatiale européenne (ESA) sur la période 2024-2027. L’objectif est de favoriser le développement de capacité duales, c’est-à-dire à la fois utilisables pour des usages civils et militaires. Un investissement de 60 millions d’euros a également été décidé pour soutenir les entreprises belges dans le développement de technologies pertinentes dans le cadre du programme SCAF, pour lequel la Belgique est officiellement devenu observateur. […]

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