La Défense luxembourgeoise augmentera ses dépenses de 102 millions d’euros en 2025

Le Luxembourg poursuit ses investissements au sein de sa Défense (crédit-photo LU Arméi)

La Défense luxembourgeoise augmentera ses dépenses de 102 millions d’euros en 2025.

La ministre de la Défense luxembourgeoise Yuriko Backes a présenté cette semaine aux députés le budget de la Défense pour 2025. En 2024, le budget était de 696 millions d’euros et il sera porté à 798 millions d’euros l’année prochaine soit une augmentation de 15%. L’effort le plus important concernera le Fonds d’équipement militaire avec un montant de 305 millions d’euros dont 80 millions d’euros seront destinés à l’Ukraine. Le fonds alloué à l’Ukraine ne sera pas comptabilisé dans la trajectoire pour atteindre les 2% du RNB. Il proviendra d’une ligne budgétaire non-limitative, à gérer par la Direction de la Défense, dont le montant sera arrêté annuellement par le gouvernement. De plus, le budget de la Défense indique désormais la partie qui est allouée à la police, un peu moins de 10 millions d’euros. Cette dernière a été ajoutée à l’armée en 1952 avec la gendarmerie, les deux ayant fusionné en 1999.

Les investissements concernent tous les domaines: Terre, Air, Espace, Cyber et infrastructures. La ministre a listé les projets déjà en cours et fait le point sur leur avancée:

  • Les véhicules « Command liaison et Reconnaissance » (loi budgétaire de 367 millions d’euros).
  • L’avion de transport A400M (budget de 120 millions pour l’acquisition et 420 millions pour le fonctionnement). 
  • L’avion A330 MRTT (598,4 millions d’euros).
  • Le satellite LuxGovSat (budget combiné de 150 millions d’euros).
  • Le projet de satellite d’observation LUXEOSys (309 millions d’euros). 
  • Le projet de drones AGS (Alliance Ground Surveillance) dans le cadre de l’OTAN (budget de 120 millions d’euros).
  • L’acquisition de capacités satellitaires MEO (Medium Earth Orbit) et MGS (Global Services) (budget de 195 millions d’euros sur 10 ans).
  • Le Luxembourg Cyber Defence Cloud (budget de 250 millions d’euros).
  • La Warehouses Service Agency de l’US Air Force (WSA) pour le stockage de matériel militaire, maintenance et extension (budget de 225 millions d’euros).
  • Le Projet stratégique d’infrastructure (SIP) de la NSPA à Capellen (budget de 200 millions d’euros)

Mais les investissements les plus importants concerneront le futur bataillon de reconnaissance médian belgo-luxembourgeois et ses véhicules ainsi que ses infrastructures pour un montant de 2,6 milliards d’euros sur une période de 30 ans. Les premiers montants seront versés à partir de 2025. Le Luxembourg envisage aussi de se doter d’un système de défense aérienne et antimissile. « En tenant compte des enseignements tirés de la guerre en Ukraine et sur base des premières indications reçues de la part de l’OTAN, la Défense luxembourgeoise étudiera, ensemble avec des pays partenaires, le développement de capacités dans le domaine de la défense aérienne et antimissile intégrée de l’OTAN », explique le projet de loi sur le budget 2025. La Belgique devrait faire également l’acquisition de tels systèmes mais le dossier sera du ressort du prochain gouvernement qui se fait attendre.

Après avoir obtenu l’accord de l’OTAN au sommet de Vilnius en 2023, le Luxembourg calcule désormais son effort de Défense sur le RNB (revenu national brut) et non plus le PIB (produit intérieur brut). En 2025, les dépenses militaires représenteront ainsi 1,32% du RNB. Selon la trajectoire actuelle, elles dépasseront le milliard d’euros en 2027, l’objectif étant d’atteindre le 1% du PIB en 2028 et les 2% du RNB en 2030. En mai 2024, une note de recherche de la Cellule scientifique de la Chambre des Députés sur l’effort de défense du Luxembourg indiquait que le pays consacrait environ 2% de son budget étatique à la Défense et qu’il devrait atteindre les 7,5% pour réaliser l’objectif des 2% du PIB.

3 commentaires

  1. Voilà encore une mesurette budgétaire qui n’augure rien de bon pour l’avenir stratégique de l’Europe. Rappelons qu’avec la Belgique, les Luxembourgeois sont les pires élèves de l’Otan et que leur avarice les ont poussé a utilisé le RNB au lieu du PIB comme référence budgétaire pour leur investissement dans leur armée pour investir moins et pouvoir continuer tel Harpagon à faire sonner leurs petits sous. Cela n’aurait jamais dû être accepté.

    Le Luxembourg et la Belgique symbolisent l’Europe bourgeoise qui dort depuis 2014 (invasion de la Crimée) en freinant des quatre fers leurs investissements militaires. Ils font partie d’une petite dizaine de pays qui ne sont pas aux 2% minimum du PIB et qui négligent les signaux clairs qui devraient nous alarmer : la présence de troupes de deux puissances nucléaires hostiles sur le territoire européens.

    Avec l’élection de Trump, un nouveau signal d’alarme fort est donné à l’Europe de la défense. Va-t-elle se réveiller ou va-t-elle encore rester dans sa torpeur et montrer à quel point elle se trouve en situation de faiblesse? La Belgique, bancale comme toujours est même sans gouvernement alors que la situation s’aggrave de jour en jour avec l’internalisation du conflit.

    Conclusion : la situation actuelle est une énorme invitation à la Russie pour déclencher la 3ème guerre mondiale. Faudra-t-il cela malheureusement pour que l’Europe bourgeoise se mobilise enfin et prenne la mesure de ce qui se joue en Ukraine?

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  2. Ce qui saute aux yeux, dans la liste des projets présentés par la ministre, c’est qu’aucun mais alors aucun, n’augmente la puissance de feu de l’armée Luxembourgeoise.

    Le Luxembourg pense-t-il que la guerre du future sera une guerre de Bisounours?

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