Où en est la stratégie de la Belgique en Irak et l’opération Desert Falcon ?

Des F-16 belges décollent de la base aérienne de Kleine-Brogel pour la Jordanie le 27 juin 2016 (photo Défense belge)
Des F-16 belges décollent de la base aérienne de Kleine-Brogel pour la Jordanie le 27 juin 2016 (photo Défense belge)

Depuis le 28 juin dernier, la Belgique a remplacé les Pays-Bas en Irak pour un an avec l’envoi de six F-16 en Jordanie dans le cadre de l’opération Desert Falcon. Les deux pays coopèrent depuis l’an dernier, en alternant les missions de combat et de surveillance. Cette coopération est unique au sein de la coalition internationale. Elle permet à ces deux pays de montrer qu’ils luttent contre Daesh, au-delà de leurs frontières, malgré des moyens budgétaires limités. Depuis juillet, la stratégie de la Belgique en Irak a-t-elle changé ou évolué ?

On a appris dernièrement que cette coopération belgo-néerlandaise en Irak ne devrait sans doute pas s’arrêter là. Les commandos néerlandais doivent aider les forces spéciales irakiennes et la formation devrait prendre une autre forme suite à leur avancée sur le terrain. Le gouvernement des Pays-Bas veut le faire en collaboration avec la Belgique, a indiqué la semaine dernière la ministre de la Défense Jeanine Hennis-Plasschaert. Hier le tout nouveau chef de la Défense, le général Marc Compernol, a rencontré pour la première fois son homologue néerlandais le général Tom Middendorp. Ils ont pu échanger sur les projets de coopération actuels et à venir. On devrait en savoir plus dans les semaines à venir.

De plus ce lundi sur la Radio 1, le ministre de la Défense Steven Vandeput a également affirmé qu’une trentaine de militaires belges se rapprocheraient de la ligne de front avec l’EI. Ces soldats ne seront toutefois pas amenés à combattre sur le terrain. Ils prêteront assistance depuis des centres internationaux fermés. « Ils ne courront pour l’essentiel pas plus de risque que dans leur environnement actuel en Irak« , où ils contribuent à la formation de l’armée, a précisé le ministre. Il a aussi indiqué que les F-16 belges prenaient part désormais à des vols au-dessus de la Syrie (10% sur le total des vols depuis la Jordanie).  La Belgique reste toutefois dans l’attente d’une demande de la coalition internationale après le dernier accord russo-américain.

Des F-16 belges en Jordanie (photo Défense belge)
Des F-16 belges en Jordanie (photo Défense belge)

Ces quelques indications donnent une idée sur la stratégie de la Belgique en Irak même si des lignes restent à définir. Peu d’informations filtrent sur les frappes des F-16 belges: fréquence, résultats etc. Dans la nuit du 5 juillet 2016, ils ont mené leurs premières frappes avec deux Rafales français. Depuis, plus rien ne sort dans les médias. Du côté de la Défense, on indique qu’une communication sera faite sur l’opération Desert Falcon, début octobre, lors d’un point-presse. Avant leur départ, les F-16 belges, en cours de remplacement, ont bénéficié d’une mise à jour logicielle pour être tout aussi performants que les autres avions de la coalition. La Belgique n’entend pas faire preuve de figuration.

Candidate à un siège de membre non-permanent du Conseil de sécurité pour la période 2019-2020, la Belgique veut augmenter sa contribution à des missions onusiennes dans des « niches » pour être plus crédible. Actuellement 120 pilotes et techniciens belges participent à l’opération Desert Falcon. La participation belge à l’opération internationale Inherent Resolve représente 5% de la coalition internationale.

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