
Le feuilleton du remplacement des F-16 continue. La proposition du gouvernement français et de Dassault étaient de nouveau à l’ordre du jour de la Commission de la Défense. Le ministre Steven Vandeput a dû encore une fois s’expliquer face aux attaques de l’opposition, qui s’est servie des informations sorties dans la presse sur les dissensions au sein de la majorité. La N-VA ne se montre pas convaincue par l’offre de coopération française qu’il n’estime pas assez claire et poussée pour être réellement intéressante.
« La nouvelle stratégie suivie par la France en matière de Défense a été publiée il y a une semaine. À mon grand étonnement, ce document n’évoque aucune coopération stratégique avec la Belgique », a déclaré Karolien Grosemans, députée N-VA présidente de la Commission de la Défense Nationale. Un argument qu’a repris Steven Vandeput même s’il s’est montré plus nuancé: « La proposition française de partenariat m’intéresse car je soutiens une défense européenne avec un ancrage capacitaire. Nous l’examinons juridiquement car nos besoins s’inscrivent à l’horizon 2023-2030. La stratégie de défense française dont j’ai également pris connaissance, ne précise pas comment organiser une stratégie de coopération pour les projets de remplacement », a-t-il expliqué.
Mais plus tard en commission, le ministre s’en est à nouveau pris à la méthode française, qu’il ne semble toujours pas apprécié :« Si la proposition française était si intéressante, nous aurions parfaitement pu la soumettre selon la procédure adéquate et au sein du RfGP. Je ne peux écarter une procédure transparente et consensuelle simplement parce que j’ai reçu d’un pays une lettre de quatre pages. » De son côté, la députée Karolien Grosemans a mis fin au débat en expliquant qu’elle n’avait rien contre une coopération avec la France mais qu’il fallait respecter les règles: « Par le passé, la coopération avec la France a toujours été excellente et j’espère qu’il en sera toujours ainsi. Nous soutenons, par ailleurs, la demande française de mise en place d’une Défense européenne. Une coopération stratégique n’est envisageable que dans le cadre d’un respect mutuel des institutions des uns et des autres, du cadre réglementaire et de l’État de droit. »
La N-VA a dans sa ligne de mire la publication en France de la Revue stratégique, parue la semaine dernière et qui doit servir de base pour l’élaboration de la prochaine Loi de programmation militaire 2019-2025. Il est vrai que la Belgique n’est pas mentionnée contrairement à d’autres pays européens. Une absence que ne semble pas apprécier la N-VA alors que la France fait le forcing pour décrocher le contrat de remplacement des F-16.