
Deux semaines après l’annonce-surprise du ministre Steven Vandeput du retrait des militaires en rue, le gouvernement a fait marche arrière dans l’indécision la plus totale.
Certains militaires pensaient déjà passer des Fêtes de fin d’année sans avoir à patrouiller dans les rues. Pour l’instant, cela ne sera pas le cas mais difficile d’avoir un calendrier clair. Il semble que le ministre Steven Vandeput et la N-VA aient parlé trop vite. Le Conseil national de sécurité a décidé de ne pas modifier le déploiement des militaires en rue. Cette décision a été validée par le Conseil des ministres pour un mois supplémentaire. Au milieu de ce va-et-vient, le gouvernement manque clairement de lisibilité, laissant dans l’indécision les militaires.
« On ne sait plus qui croire : le ministre, le gouvernement, l’état-major, la presse… ? », s’insurge le syndicat ACMP-CPGM. Le flou est total. « La situation actuelle pose question », s’interroge Dimitry Modaert du syndicat SLFP-Défense. « Nous sommes convaincus qu’un plan de retrait est déjà prêt proactivement au niveau de la Défense », poursuit-il. La question est de savoir maintenant quand car la question d’un retrait est dans les tuyaux depuis plusieurs mois comme l’avait indiqué le ministre Steven Vandeput. Actuellement, aucune communication n’est faite à ce sujet entre le cabinet du ministre de la Défense et les organisations syndicales. Dans tous les cas, la décision ministérielle devra être validée par le kern qui suivra l’avis du Conseil national de sécurité. Cette indécision a cependant des répercussions sur le terrain.
Depuis le début, l’opération Vigilant Guardian pèse sur le moral des troupes. Ce n’est pas nouveau mais la situation actuelle est loin d’améliorer les choses alors qu’on a laissé entrevoir faussement la fin de l’opération aux militaires. « Ils avaient cru pouvoir enfin passer Noël en famille et prendre leurs congés mais tout compte fait, non, on va encore presser un peu plus le citron militaire », écrit le syndicat AMCP-CGMP sur sa page Facebook. « Après un déploiement rapide et efficace début 2015, des fluctuations nécessaires des effectifs suite aux attentats qui ont suivi, il semble même difficile en période de relative stabilité de permettre aux militaires et civils déployés de planifier leur emploi du temps à moyen voire court terme. Une déclaration comme celle du ministre Vandeput le 19 août a eu de mauvaises retombées sur la base qui remonte aussi vite vers nous avec de multiples questions », nous explique Dimitry Modaert. La confiance n’est pas au beau fixe.
La déclaration prématurée de Steven Vandeput semble avoir provoqué une belle cacophonie gouvernementale. Cet imbroglio n’a pas fait les gros titres de la presse simplement une courte dépêche Belga. Il en dit toutefois long sur la capacité du gouvernement à gérer l’opération Vigilant Guardian. Cette dernière est plus que jamais un sujet épineux, les militaires étant les variables d’ajustement de cette indécision d’où une certaine déception légitime.