La Défense fait passer le message: l’opération Vigilant Guardian doit trouver une fin

Des parachutistes du 3ème bataillon en opération Vigilant Guardian en 2015 (crédit-photo Patrick Brion/BE Defence)

En 24H, l’opération Vigilant Guardian est revenue sur le devant de la scène. La Défense hausse le ton sur le pourrissement de la situation. 

Tôt vendredi matin, des journaux flamands le Belang van Limburg, Gazet van Antwerpen et Het Nieuwsblad annoncent que la Défense va présenter au Conseil national de sécurité un plan visant à réduire le nombre de militaires en rue. L’information a été lâchée par le général-major Johan Peeters, chef d’état-major Opérations et Entraînement, en visite avec des journalistes ce jeudi au détachement belge déployé en Lituanie. Dans la journée, le Conseil national de sécurité n’a pas tardé à répondre en rejetant la proposition de l’Etat-Major tandis que le Conseil des ministres a comme chaque mois maintenu le déploiement des militaires dans la rue à une capacité de 550 maximum. Dans les faits, l’opération Vigilant Guardian mobilise environ 400 militaires.

Depuis plusieurs mois, l’opération Vigilant Guardian était tombée dans l’oubli du moins dans l’opinion publique. En coulisses, les discussions n’ont pas cessé entre police, armée et cabinets ministériels pour mettre à fin à la situation. Comme nous l’avait indiqué dans une interview le capitaine de vaisseau Carl Gillis, responsable de la Division Opérations de la Défense et commandant de l’opération OVG , un plan avait été préparé avec la police pour une réduction graduelle à partir du mois de janvier mais les événements politiques de la fin de l’année dernière ont fait que le plan a été stoppé net par le gouvernement. Depuis, la situation n’a pas évolué.

La Défense pousse pour que 2020 soit la dernière année de cette opération, qui entamera sa cinquième année en janvier prochain. Il y a fort à parier que l’Etat-Major de la Défense s’attendait à ce que sa demande soit repoussée surtout en période d’affaires courantes mais le message est passé et le débat à nouveau posé clairement sur la table et non dans les coulisses de cabinets ministériels loin du grand public. Que ce soit en Syrie ou au Sahel, la contribution de l’armée belge est réclamée par ses alliés mais il lui est difficile de pouvoir répondre favorablement à toutes les demandes alors qu’elle est déjà au maximum de ses possibilités avec 1.315 militaires déployés en opérations dont environ un tiers en Belgique. Les politiques devront faire un choix malgré les risques et ne plus se cacher derrière un niveau de menace qui n’est plus respecté par rapport au contrat de départ de l’opération.

La solution viendra aussi de la Police fédérale mais celle-ci n’est pas prête à pouvoir assumer toutes les missions des militaires dans la rue. La direction de la Sécurisation (DAB), qui doit remplacer l’opération Vigilant Guardian, ne sera sans doute pas pleinement opérationnelle avant fin 2020 dans le meilleur des scénarios.

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