Les contrôleurs aériens militaires gèrent désormais l’espace aérien belge avec skeyes

Les contrôleurs aériens militaires de l’ATCC ont intégré les locaux de skeyes à Steenokkerzeel (crédit-photo Composante Air)

L’espace aérien belge est désormais géré conjointement par les contrôleurs aériens civils et militaires. 

Une gestion conjointe ATCC-skeyes

Le 2 décembre, les contrôleurs aériens militaires de l’Air Traffic Control Center (ATCC) de Semmerzake ont déménagé dans les locaux de skeyes, anciennement Belgocontrol, à Steenokkerzeel. L’espace aérien belge est désormais géré avec une meilleure efficience. « Notre aptitude à gérer encore mieux ensemble, et de manière encore plus sécurisée, l’espace aérien belge constitue un avantage supplémentaire dans la concurrence internationale pour l’espace aérien et les services de contrôle aérien » , a expliqué Johan Decuyper, CEO de skeyes. « D’autres pays tels que les Pays-Bas, l’Allemagne et le Danemark, ont une synergie comparable entre contrôles aériens militaire et civil. Nous aussi, nous allons désormais tirer parti d’une telle collaboration. Nous serons plus forts dans un contexte international, où nous voulons tenir nos engagements militaires », s’est félicité de son côté le général-major Frederik Vansina, commandant de la Composante Air. L’arrivée des contrôleurs aériens militaires a nécessité des adaptations dans les infrastructures de Skeyes avec la rénovation de l’ancienne ops room pour accueillir cette nouvelle équipe de 22 militaires qui a une station de travail distincte. La formation restera distincte avec la création d’une nouvelle salle à cet effet.

Mise en place d’un système commun pour les trois entités de gestion

En novembre 2018, skeyes, Eurocontrol et la Défense ont signé un accord pour l’utilisation d’un système unique (crédit-photo MUAC)

Cette mise en oeuvre conjointe est le fruit d’une volonté politique Belgian Airspace Vision 2030. La nouvelle organisation a été préparée minutieusement ces derniers mois. Depuis la signature en décembre 2016 de l’accord entre la Défense et l’Eurocontrol MUAC, l’autre entité qui gère l’espace aérien civil, la Composante Air a développé la mise en place du système SAS2 sur ses bases aériennes afin de se calquer sur le civil. En mars dernier, l’ATTC a passé avec succès l’essai d’acceptation sur site (SAT), une étape importante vers l’utilisation de SAS2 pour le contrôle limité du trafic aérien militaire  prévue effective depuis le début du mois. L’ensemble du système de contrôle de la circulation aérienne militaire pourra être assuré par le système SAS2 en mars 2020. La prochaine étape sera l’utilisation d’un système unique par les trois entités: SAS3. A cette fin, la Défense, skeyes et Eurocontrol MUAC ont signé un accord en novembre 2018. Le nouveau système SAS3 doit être prêt pour 2024.

Inquiétude chez les syndicats pour le statut du contrôleur aérien militaire

Si la Défense présente cette nouvelle organisation comme une nouvelle avancée, les syndicats sont inquiets face à ce déménagement car les différences de statut n’ont pas été réglées. « Considérant que les militaires bénéficient d’un revenu nettement  inférieur à leurs homologues civils, il sera compréhensible que ces militaires choisissent alors de changer d’employeur pour bénéficier d’un meilleur salaire ! Comment la Défense va-t-elle pouvoir endiguer ces éventuels départs dans une filière de métier déjà en pénurie sans engendrer une nouvelle menace d’externalisation ? », s’interrogeait Dimitry Modaert du syndicat SLFP-Défense dans un communiqué fin octobre. Depuis, la Défense et skeyes ont organisé une réunion d’informations le 20 novembre avec les syndicats notamment sur l’accord des ressources humaines qui doit être signé à une date non définie pour l’instant. Cette réunion n’a pas convaincu le syndicat SLFP-Défense qui craint également que les contrôleurs militaires soient utilisés en cas de grève.

Le 16 mai dernier, une grève « sauvage » de quelques heures a eu lieu à skeyes ce qui a eu pour effet l’annulation d’une centaine de vols. La direction de skeyes demande au prochain gouvernement fédéral des règles claires sur un service minimum comme c’est le cas pour la SNCB depuis mi-2018.

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