Aux Pays-Bas, des maires veulent faire appel à l’armée pour pallier aux manques d’effectifs policiers

Un militaire et un policier néerlandais lors d’un exercice d’attaque terroriste de grande ampleur au champ de tir de Harskamp en novembre 2018 (crédit-photo NL Defensie)

Le débat de l’utilisation de militaires pour des missions de police fait son apparition aux Pays-Bas.

Des maires de la province d’Utrech ont évoqué la possibilité dans la presse de recourir à l’armée pour faire face aux manques d’effectifs policiers. De plus en plus sollicités, les policiers néerlandais sont sous pression et ne peuvent accomplir toutes leurs tâches. Les maires de trois communes de la province d’Utrech ont présenté une motion ce vendredi lors de l’assemblée générale de l’Association des communes néerlandaises avec la demande d’une « contribution en capacité opérationnelle » au ministère de la Défense. Toutefois, les contours de cette demande restent floues surtout quant au mandat qu’auraient les militaires néerlandais pour une mission de police et les règles d’engagement. Il s’agirait essentiellement de missions de surveillance et de sécurité. L’armée néerlandaise ne peut appuyer la police que dans des cas très graves comme lors d’une attaque terroriste.

Des militaires néerlandais patrouillent dans le métro d’Amsterdam lors d’un exercice d’attaque terroriste grandeur nature en novembre 2017 (crédit-photo NL Defensie)

Si le cabinet de la Défense néerlandaise n’a pas répondu dans l’immédiat à cette information en attendant d’en savoir plus, la ministre Ank Bijleveld-Schouten a réagi le vendredi en indiquant qu’il ne serait pas possible de répondre à une telle demande. « Dans certains cas, nous apportons une assistance, mais nous n’allons pas assumer les tâches de police habituelles. Nous n’avons ni le personnel, ni les moyens pour cela », a-t-elle déclaré à l’agence de presse ANP. Son collègue du ministère de la Justice et de la Sécurité, Ferdinand Grapperhaus, n’y est pas favorable non plus estimant que les missions de la police doivent être assumées seulement par la police. Une réaction, volée au passage sur Twitter d’un ancien de la Landmacht, montre aussi que les militaires néerlandais n’ont pas envie de se retrouver dans la situation de leurs collègues en Belgique. Tout comme en Belgique, l’armée néerlandaise fait face à un manque de personnel.

Depuis 2015, les militaires belges sont déployés dans les rues dans le cadre de l’opération Vigilant Guardian sur la base d’un protocole d’accord entre l’armée et la police. En janvier, l’opération va entamer sa cinquième année. Selon les derniers chiffres officiels, l’opération Vigilant Guardian mobilise toujours 382 militaires et l’opération Spring Guardian 32 militaires de l’armée belge.

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