
Le navire de recherche Belgica a été cédé à l’Ukraine.
Le 13 septembre dernier, un accord a été signé entre les autorités belges et les autorités ukrainiennes pour le transfert du navire de recherche Belgica. Un accord de coopération a été signé en juillet 2021 entre la Politique Scientifique Fédérale (BELSPO), l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) et le Ministère ukrainien de la Protection de l’Environnement et des Ressources Naturelles. Demain, le Belgica quittera le port de Zeebruges pour rejoindre Odessa, son nouveau port d’attache en Ukraine. Il devrait arriver à la mi-octobre 2021.

Pendant le voyage de 8.600 km, les scientifiques ukrainiens seront actifs dès le début. Ils collecteront des échantillons d’eau de mer et de sédiments de fond pour analyser un large éventail de polluants, documenteront les débris marins flottants et les microplastiques, prélèveront des échantillons d’ADN environnemental pour évaluer la biodiversité et analyseront l’ADN microbien pour révéler la présence de gènes de résistance aux antibiotiques. Cet ambitieux programme scientifique, intitulé « Croisière des trois mers européennes » (Atlantique du Nord-Est, Méditerranée et mer Noire), ainsi que le transfert du navire, sont organisés et financés par le projet UE/PNUD « European Union for Improving Environmental Monitoring of the Black Sea » (EU4EMBLAS), et bénéficient du soutien scientifique du Centre commun de recherche de l’UE.
Construit en 1984, le Belgica a été aux services de la recherche scientifique belge pendant 37 ans. Il a parcouru plus d’un million de kilomètres et effectué plus de 1.000 campagnes scientifiques. Sa dernière mission a eu lieu le 25 mars 2021.

Son successeur, le Belgica II, a été mis à l’eau pour la première fois le mardi 11 février 2020 en Espagne après 28 mois de conception et de construction. Il appartiendra à l’État belge, représenté par la Politique scientifique fédérale (BELSPO). L’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) est responsable du suivi budgétaire, de la planification et de l’instrumentation scientifique. La Défense, elle, aura la charge de l’exploitation opérationnelle (port d’attache, contrat de maintenance, carburant, consommables, etc.).
De plus, la Marine fournira du personnel de commandement avec trois personnes (commandant, premier officier et navigateur) au lieu des 12 prévus à cause d’un manque de personnel. Du coup, la Belgique devra faire appel à un prestataire externe pour le recrutement du personnel ainsi que pour l’exploitation, la gestion technique ainsi que la maintenance du navire. Selon le site L’Echo, le secrétaire d’État à la Politique scientifique, Thomas Dermine, a choisi le groupe français Genavir pour cette mission après un appel d’offres mais un autre candidat, le consortium français CNN-MCO, a contesté cette décision devant le Conseil d’Etat. Le Conseil des Ministres doit encore approuver ce choix.

Afin de permettre à la Défense de faire appel à des équipages mixtes, le Code belge de la navigation a été modifié le 18 juin 2020 (M.B. 8 juillet 2020) en vue de donner une extension plus précise à la notion de « navire de souveraineté belge », comme le précise un article dans le dernier numéro de la Revue Militaire belge. De plus un cadre juridique devra également être élaboré pour le statut de l’équipage civil présent à bord de navires de souveraineté placés sous le commandement opérationnel de la Défense. Dans ce but, la Marine a créé un nouveau pavillon pour ces navires auxiliaires. Les premiers navires à l’arborer depuis le 28 mai dernier sont le navire-école Zenobe Gramme et les remorqueurs portuaires de la marine Mier, Wesp et Zeemeeuw.
Début 2020, la livraison du nouveau Belgica II était prévu au cours du dernier trimestre de la même année. Mais la pandémie Covid-19 est passée par là et la livraison aura lieu avec un an de retard sur le calendrier initial. Autre imprévu, l’inauguration devait avoir lieu le 17 septembre prochain mais cela ne se fera pas à cause de la procédure devant le Conseil d’Etat. La marraine du Belgica II sera la Princesse Elisabeth et la ville marraine Gand.