En début d’année 2018, le gardiennage du quartier militaire d’Hemptinne sera confiée à une société de sécurité privée: la société Securitas. C’est une grande première pour l’armée belge. La nouvelle, officialisée par la société elle-même la semaine dernière, ne suscite pas forcément l’enthousiasme. Effectivement même si le gardiennage n’est pas le plus grand plaisir des militaires, il n’en reste pas moins que la privatisation de cette tâche peut-être perçue comme une perte d’autonomie mais l’armée belge a-t-elle les moyens de faire autrement ?
Il semble que non comme nous l’a expliqué le général-major Marc Thys, chef de la Composante Terre: « C’est une nécessité. Actuellement 1/6ème de ma capacité de reconnaissance est fixé pour faire de la garde au quartier. Cette solution est absolument nécessaire si on veut se déployer au Mali et en Afghanistan comme c’est planifié pour 2018. » L’armée belge, et en grande partie le bataillon ISTAR, sera mise à contribution au Mali avec l’envoi d’une cinquantaine d’hommes dans cette spécialité de la reconnaissance et de la collecte d’informations à partir du mois de juillet au sein de la Minusma. En Afghanistan, c’est un peu moins de 100 militaires qui seront présents dans le cadre de l’opération Resolute Support. C’est sans parler de l’opération Vigilant Guardian qui continuera tout au long de l’année. Sans l’outsourcing, l’armée belge ne pourrait donc pas assurer toutes ses missions en 2018 au-delà de l’argument économique.
Certains sont aussi inquiets par rapport à la menace terroriste et s’interrogeraient sur le profil du personnel même si la société Securitas a annoncé qu’elle sélectionnerait les meilleurs profils. De son côté, le général-major Marc Thys n’est pas personnellement inquiet par rapport à cette problématique. En France, le gardiennage de certains sites militaires est déjà privatisé comme la base navale de Toulon ou le Centre national d’entraînement Commando.