[Rétrospective] Les moments marquants 2017 de l’armée belge

photo d’illustration (Fraternelle Royale des Chasseurs Ardennais)

Retour sur les moments marquants de l’année 2017 de l’armée belge.

1. Une première loi de programmation militaire

Le 11 mai 2017, la Chambre des Représentants a voté la première loi de programmation militaire belge. Elle prévoit 9,2 milliards d’euros d’investissements militaires jusqu’en 2030. Le texte de loi est accompagné d’annexes précisant les différents achats de façon très détaillé avec les années.  Les premiers effets doivent se faire sentir à partir de 2019.  Elle n’est pas normative et les crédits alloués à chaque programme devront être inscrits annuellement dans le budget. Sa réalisation totale est incertaine puisqu’elle dépendra du bon-vouloir des prochains gouvernements qui peuvent la modifier. Toutefois les trois plus gros achats auront déjà été enclenchés: Air, Terre, Marine. Au sein de l’armée, on reste prudent sur sa réelle concrétisation. Cependant la symbolique reste forte.

Le général Devogelaere et le général Deconinck entourés par le général Compernol, chef de la Défense, et le ministre Vandeput (crédit-photo Malek Azoug/BE Defence)

2.  Trois généraux belges à la tête de missions en Afrique

Le 19 décembre 2017, le général de brigade Peter Devogelaere succédait à son compatriote le général de brigade Eric Harvent à la tête de l’EUTM Mali. Il passera lui-même le flambeau au général de brigade Laurent Bart le 12 juillet dernier. Le 14 janvier dernier, le général Herman Ruys prenait la tête de l’EUTM RCA en Centrafrique pour une période de six mois tandis que 3 mars 2017, l’ancien chef de la Composante Terre, le général Jean-Paul Deconinck était désigné comme le prochain chef de la mission de l’ONU au Mali: la Minusma. Il a pris ses fonctions le 11 avril dernier et doit rester en place au mois jusqu’en avril prochain. Pendant une période de trois mois, trois généraux belges se sont donc trouvés à la tête de missions importantes en Afrique, une fierté pour la Défense belge qui n’a pas hésité à les mettre en avant.

Crédit-photo Armée de Terre FR

3.  Une coopération accrue entre la Composante Terre et l’Armée de Terre française

Prémices d’un début de coopération appelée à s’intensifier, le général-major Marc Thys, chef de la Composante Terre, signait avec le chef d’État-Major de l’Armée de Terre française, le Général d’armée Jean-Pierre Bosser une lettre d’intention pour un partenariat entre la Brigade Médiane et la 7ème brigade blindée française le 7 avril dernier. Ce partenariat s’est accompagné de jumelages entre différentes unités des deux pays en plus de ceux déjà existants. Le 22 juin, le ministre Steven Vandeput annonçait que la Belgique avait choisi le programme français Scorpion pour le remplacement de ces véhicules blindées, un contrat de 1,1 milliard d’euros. Les deux armées mettaient en avant leur partenariat renforcé à l’occasion d’un exercice interarmes conjoint en milieu urbain qui a eu lieu du 20 novembre au 1er décembre à Sissonne. La coopération belgo-française bat son plein dans le domaine militaire terrestre, un modèle du genre.

photo DGMR

4. L’armée belge en marche vers la privatisation

L’année 2017 aura marqué le début d’une politique d’outsourcing appelée à s’intensifier dans les années futures et ce dès 2018. Cette politique doit permettre à l’armée de se concentrer sur ses tâches essentielles et de faire des économies dans le cadre de la mise en place de la vision stratégique du ministre Steven Vandeput. Une procédure de marché public, remportée par Securitas le 16 novembre, était lancée le 10 février pour le gardiennage du quartier Hemptinne à Heverlee. Depuis le mois d’août, la restauration de l’École Royale Militaire est prise en charge par Sodexo. Lors du dernier Conseil des Ministres de 2017, une nouvelle procédure de marché public a été lancée pour la gestion du camp d’Elsenborn. Le ministre ne compte pas s’arrêter là et a déjà prévenu que le recours à l’outsourcing était inévitable, le début d’une privatisation à grande échelle ?

photo BE Defense

5. Mention spéciale aux pilotes des F-16 de l’opération Desert Falcon

Il n’aura pas été facile d’être pilotes de F-16 belge, déployés en Jordanie dans le cadre de l’opération Desert Falcon, en 2017. Déjà faussement accusés par les Russes en 2016, ils ont cette fois-ci été pointés au mois de mars comme en partie de responsables de la mort de civils lors d’un raid aérien de la coalition le 17 mars à Mossoul. L’emballement médiatique a été immédiat et le mot « bavure » a même été prononcé. Ce sera même l’occasion d’une polémique politique, obligeant le gouvernement à convoquer en urgence la commission du suivi des opérations à l’étranger. Ils seront finalement lavés de tout soupçon au mois d’avril mais le mal était fait et les excuses ne sont pas réellement venus notamment de la part de certains responsables politiques. Lors de leur retour le 26 décembre, le chef de la Composante Air, le général Frederik Vansina, a tenu à saluer leur professionnalisme et leur travail et à leur rendre hommage devant la presse. Malgré les derniers efforts de communication de la Défense pour mieux expliquer la mission, les critiques notamment de certaines ONG sur le manque de transparence ne s’arrêtent pas. De retour en Belgique, les pilotes vont pouvoir profiter d’un repos mérité après une mission intense et compliquée de 18 mois.

Comme en 2016, malgré les incertitudes, l’armée belge aura su accomplir ses missions avec ses succès. Elle reste toujours présente dans les rues dans le cadre de l’opération Vigilant Guardian alors que le gouvernement a lancé le processus de création d’un nouveau corps de sécurité, qui ne sera pas pleinement opérationnel avant 2019. Place à 2018 !

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