Le suivi psychologique des militaires au centre d’une audition en commission

Des militaires du bataillon de Chasseurs Ardennais partent pour le Mali en septembre 2016 (Photo TV Lux)

Les députés belges se penchent aujourd’hui sur le suivi psychologique des militaires en opérations.

Les députés socialistes de la commission de la Défense nationale ont déposé au début de l’année une proposition de résolution pour la mise en place d’un véritable suivi psychologique pour les militaires en opérations. Avec cette proposition de résolution, les députés veulent lancer un grand chantier avec une évaluation complète du dispositif actuel et suggèrent de créer un sas de décompression permanent. Après en avoir discuté en commission en juillet dernier, les députés ont décidé d’organiser une audition pour en débattre. En plus de représentants syndicaux, seront auditionnés aujourd’hui le major Jeroen Van den Bossche, psychologue et chef du Centre pour la santé mentale de l’Hôpital Militaire Reine Astrid; le colonel Erwin Dhondt, le major Sylvie Aerens et le colonel Bert Van Vlerken du département d’état-major ACOS Well Being entre autres. Des délégués de la Défense néerlandaise et de la Défense française seront également entendus par les députés.

Interrogé à plusieurs reprises durant son mandat, l’ancien ministre de la Défense Steven Vandeput n’a jamais donné de chiffres précis de militaires souffrant de stress post-traumatique mais seulement un pourcentage. Ainsi 2,5% des militaires du Centre de Santé Mentale (CSM) de l’Hôpital Militaire souffriraient de SPT. Sous la précédente législature, un sas belge de décompression à Paphos à Chypre, sous la forme d’un “test case” avait été proposé par l’état-major pour une centaine de militaires qui revenaient d’Afghanistan. Le projet n’avait pas été pérennisé par le ministre Pieter De Crem. A partir de septembre 2017 et jusqu’en décembre, les pilotes de l’opération Desert Falcon mais aussi le personnel de l’équipe de la Red Card Holder, chargée de donner le feu vert ou pas de chaque frappe aérienne belge, ont bénéficié d’un sas d’adaptation (SAS) de 24H à Amman ou à Doha avant leur retour en Belgique. Chaque session SAS consistait en une discussion de groupe avec deux membres de l’équipe psychosociale et de courts moments de repos. En tout, six ont eu lieu. En 2016, le ministre Steven Vandeput indiquait qu’il n’était pas possible de faire structurellement un suivi post mission de tous les militaires à cause de la composition très changeante des détachements.

Le stress post-traumatique est une maladie de plus en plus prise en compte par les armées ces dernières années. Après 2008 et le traumatisme de l’embuscade d’Uzbin, l’armée française a mis en place un sas de fin de mission à Chypre pour son personnel sur le modèle anglo-saxon. Le dispositif s’est élargi et a perduré. La Défense néerlandaise a également mis en place un suivi de chaque militaire après son retour d’opération.

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