
Les effectifs du SGRS sont en manque de 20%.
Dans un article au mois de novembre, le journal L’Avenir indiquait qu’un rapport du Comité R, l’organe de contrôle des services de renseignement et de sécurité, soulignait que les services de renseignement ne partageaient pas assez leurs informations. Ce rapport a été présenté à la commission spéciale chargée de l’accompagnement parlementaire du Comité permanent P et R. Les discussions de la commission ont fait l’objet d’un rapport parlementaire rédigé à la fin du mois de décembre. Il permet de tirer quelques éléments intéressants sur l’état du SGRS (Service Général de Renseignement et de Sécurité), l’unique service de renseignement de la Défense.
Un manque d’effectifs
Serge Lipszyc, président du Comité R, explique que l’enquête sur le département HUMINT (collecte sur le terrain) du SGRS a révélé que ce service souffrait d’un manque de personnel et que, de surcroît, il connaissait une forte rotation du personnel. De plus, la fiabilité d’un nombre considérable de sources n’est pas toujours établie, est-il précisé. En général, les effectifs du SGRS sont en manque de 20%, un chiffre qui est conséquent. Son homologue civil, la Sûreté de l’Etat (VSSE), a des chiffres similaires avec un manque entre 10% et 20%. Pour y faire face, le SGRS réclame un cadre complet et la VSSE le doublement de ses effectifs et le triplement de son budget. « Ce problème du manque d’effectifs pourrait être relativement compensé par la création d’une banque carrefour de la sécurité. Le Comité R a encouragé les deux services à développer des outils informatiques communs », écrit le rapport. En pleine réforme, le service de renseignement de la Défense a la volonté de mettre sur un même pied d’égalité le personnel militaire et civil.
Vœux du Général-major Philippe Boucké ce 1er Janvier à son personnel.
Il les a remercié pour leur soutien et leur dévouement durant l’année 2020.
Il leurs a adressé ses bons vœux de Bonheur et une excellente Santé et leurs a demandé de rester prudent en toutes circonstances. pic.twitter.com/h3kUb8lr1K— SGRS – ADIV (@SgrsAdiv) January 1, 2021
Des chiffres en hausse
Malgré son manque d’effectifs, le SGRS a été plutôt actif durant l’année 2019 avec des chiffres en hausse pour l’utilisation des méthodes de surveillance tant celles spécifiques (de 102 à 138) que celles exceptionnelles (de 28 à 76, soit plus du double). « Les deux tiers des méthodes spécifiques et exceptionnelles sont utilisés par le SGRS dans le cadre de ses missions relatives aux activités des services de renseignement étrangers sur le territoire belge, c’est-à-dire l’espionnage », explique Laurent Van Doren, conseiller au Comité R. Le dernier tiers est consacré à l’ingérence. Quant à la VSSE, elle se focalise sur le terrorisme et le processus de radicalisation, suivi par l’espionnage.
Le cas du bataillon ISTAR
Les débats sont revenus sur la situation du bataillon ISTAR. Un accord avait été signé entre la Composante Terre et le SGRS pour que ce dernier se charge de contrôler les activités notamment HUMINT du bataillon dans sa collecte de renseignement. Un membre de la commission a relevé que dans le rapport du comité R, ce dernier n’avait reçu que quatre rapports de contrôle qui ont montré que le bataillon ISTAR déployait peu d’activités entrant dans le champ d’application du protocole d’accord. « Selon le SGRS, les activités de renseignement développées par le bataillon ISTAR répondaient aux réglementations et directives », précise ce membre. L’analyse de ces rapports fera l’objet d’une enquête ultérieure. Compte tenu du fait que le bataillon développe peu d’activités HUMINT, le Comité R n’en a pas fait une priorité. Serge Lipszyc, président du Comité R, a indiqué qu’il ne peut pas légalement contrôler le bataillon même s’il souhaiterait aller plus loin.
En décembre dernier, la ministre de la Défense, Ludivine Dedonder et le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne ont annoncé que le SGRS et la VSSE allaient encore renforcer leur coopération par un engagement formel et inédit souscrit par les deux ministères.
La sûreté de l’Etat et « le caporal stratégique » ou lanceur d’alerte:
https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_violation-du-secret-professionnel-une-perquisition-chez-un-ancien-agent-de-la-surete-de-l-etat?id=10673917