Comment sera répartie l’enveloppe supplémentaire d’un milliard d’euros pour la Défense

Une grande partie de l’enveloppe d’un milliard d’euros sera consacrée à l’achat de munitions (crédit-photo Marie-Madeleine Courtial/A l’Avant-Garde)

Les détails de la répartition de l’enveloppe supplémentaire d’un milliard d’euros dans la période 2022-2024.

En mars 2022 peu après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le gouvernement belge avait annoncé le déblocage d’une enveloppe supplémentaire d’un milliard d’euros dans la période 2022-2024 avec pour objectif d’augmenter le niveau de préparation et de réactivité de la Défense. Elle était destinée prioritairement à la reconstitution des stocks de munitions, l’amélioration de la disponibilité opérationnelle des systèmes d’armes (comme la flotte de véhicules blindés), l’équipement et la protection des soldats, le renseignement et la cybersécurité, l’amélioration des infrastructures et la résilience. Un peu moins de la moitié a déjà été dépensé l’année dernière: 450 millions d’euros. Le restant est réparti en 2023 et 2024 avec 275 millions d’euros par an.

En réponse à une question écrite du député Georges Dallemagne, la ministre Ludivine Dedonder a détaillé la façon exacte dont serait utilisée cette enveloppe. « Concernant la première dimension, le stock en munitions doit être augmenté pour pouvoir mener des opérations dans le cadre d’une crise majeure. En outre, l’augmentation des activités d’entraînement afin d’accroître l’opérationnalité de la Défense à court terme va de pair avec une consommation accrue des stocks existants de munitions », explique-t-elle. C’est ainsi que 750 millions d’euros seront alloués pour l’achat de munitions au profit des Composantes Terre, Air et Marine. Un deuxième montant de 120 millions d’euros servira à la maintenance des systèmes opérationnels de la Défense, dont une partie sera effectuée par des partenaires industriels civils.

Une troisième partie comprendra des commandes supplémentaires sur la base de contrats existants afin d’augmenter l’appui au soldat comme des tenues résistantes aux agents chimiques, bactériologiques et nucléaires; des vêtements de pluie ou bien encore du matériel optique et médical pour un montant de 67 millions d’euros. Un montant de 53 millions d’euros sera dédié à l’acquisition de matériel CIS (Communication and Information Systems) pour renforcer l’efficacité d’échange des capacités de la Défense dans le domaine CIS ainsi que de la capacité Cyber. Les 10 millions d’euros restants serviront à réaliser plusieurs améliorations urgentes dans les infrastructures notamment envers des bâtiments sensibles du SGRS.

Selon le Strategic Level Report présenté en début d’année, la Belgique vise un budget de Défense à 1,35 % du PIB pour 2026 mais reste encore loin des 2% qu’elle compte atteindre en 2035. L’écart s’agrandit encore avec les autres pays de l’OTAN en tête du peloton. Lors du dernier sommet de l’OTAN à Vilnius le 14 juillet, les Pays-Bas ont annoncé qu’ils atteindraient les 2% du PIB en 2024.

7 commentaires

  1. J’ai honte pour la Belgique quand je lis le texte de l’adresse URL suivante : https://fr.businessam.be/chars-leopard-1-belges-ukraine/.
    Pour le gouvernement, c’est la politique du « cacher ce sein que je ne saurais voir » avec le soutien des hauts grades de l’armée qui, en commerce, leur emboîtent le pas. Le prix de ce matériel est jugé normal par les autres, mais pas chez nous. Quand on ne veut pas, on ne peut pas.
    La Belgique, un partenaire loyal de l’OTAN???

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  2. Faut-il absolument accepter les conditions de rachat de ces tas de ferraille émises par le proprio qui veut se faire du gras sur le dos du contribuable belge ?

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    • Ces tas de ferraille, comme vous dites, sont les seules armes qui intéressent l’armée ukrainienne, car elles constituent le seul matériel ayant appartenu à l’armée belge, qui peut rivaliser avec les chars russes. Le canon de 105 mm des chars Leopard 1 est suffisant pour mettre hors de combat des chars russes, contrairement aux canons de 90 mm de nos 17 DF90, qui se transformeraient rapidement en tas de ferraille sur le champ de bataille. Nos gouvernants ont choisi d’équiper nos soldats avec le DF90, préférant ainsi risquer de verser le sang de nos troupes plutôt que d’investir dans un matériel plus performant tels les chars Leopard 2.

      En ce qui concerne les Gepards, qui ont fait l’objet à l’époque d’une recherche et développement commune entre l’Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique (à cette époque, incroyable mais vrai, la Belgique s’engageait dans la R&D en matière militaire), ils ont prouvé leur efficacité en Ukraine en faisant face avec succès aux drones et aux avions de chasse russes. Cependant, nos gouvernements n’ont rien trouvé de mieux que de faire preuve d’un manque de sérieux et de prévoyance incroyables, en les vendant au prix du métal. Ce choix diffère des Néerlandais, bien plus malins, qui ont conservé leurs chars Leopard 1 et leurs Gepards dans des hangars pour le cas où.

      Pensez-vous que des pays comme la Grande-Bretagne rachèteraient ce matériel à ce prix s’il n’en valait pas la demande ? Est-il réellement possible d’être aussi peu avisé qu’en Belgique ? À l’heure actuelle, tous les autres pays de l’OTAN ont apporté un soutien beaucoup plus important en termes de matériel lourd à l’Ukraine que la Belgique. Une assistance militaire supplémentaire conséquente a été sollicitée lors du sommet de Vilnius. La Belgique se classe en dernière position dans ce domaine et avant-dernière pour le pourcentage du PIB consacré à la défense. Est-ce réellement une source de fierté d’être devant le Luxembourg en la matière ? »
      La Belgique me fait vraiment honte.

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      • Ceux qui se font du gras sur le dos du contribuable, ce sont nos mandataires politiques surpayés et en surnombre, ainsi que les collaborateurs des gouvernements wallon (500) et bruxellois (400). Étonnamment, ils ne seraient que 267 pour le gouvernement flamand, alors que la Flandre est 1,5 fois plus peuplée que la Wallonie.

        Que dire aussi de ceux qui se prennent pour Louis XIV et qui se payent un château de Versailles à 47 millions au lieu des 16 prévus initialement au gouvernement wallon.

        Que dire aussi de l’état d’esprit des Belges qui se plaignent de l’argent du contribuable lors des dépenses militaires, mais qui ne réclament pas l’inéligibilité des politiciens concernés dans l’affaire de la Maison des parlementaires à Namur.

        Qui a vendu ce matériel pour une bouchée de pain ? Réponse : Flahaut. Voilà celui qui s’est moqué de l’argent du contribuable et assez curieusement, vous n’en parlez pas. Si ceux qui ont entreposé et rénové ce matériel demandent le prix du marché, c’est normal. Il se peut que tout le monde ne soit pas aussi peu avisé.

        D’autre part, la Belgique étant le 3ème pays le plus taxé de l’OCDE, je ne vois pas pourquoi on n’aurait pas droit à une armée convenable de 50000 hommes et pour changer de sujet, à,un stade national moderne de 50000 places avec un toit coulissant, comme il en existe au moins 3 aux Pays-Bas. Tout cela serait légitime.

        Nous sommes à ce point miséreux que nous ne pouvons même plus assurer l’intégrité du territoire avec notre armée de Saint-Nicolas. L’écart avec l’armée des Pays-Bas et l’armée française, avec qui nous faisons respectivement des manoeuvres navales et terrestres, ne fera que s’accroître au fil des ans, puisque les Pays-Bas atteindront déjà 2% du PIB en 2024 et que la France doublera son budget d’ici 2030 (dernière loi de programmation militaire). Nous n’atteindrons les 2% qu’en 2035. Ainsi, en termes de capital cumulé investi et fatalement en termes de matériel cumulé, le fossé ne fera que se creuser avec nos voisins. Accepteront-ils encore longtemps de faire des exercices militaires avec une armée qui sera de plus en plus dépassée et en retard en termes de matériel et d’effectif ?

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