Remplacement des F-16: l’offre française ne sera pas prise en considération sauf décision du gouvernement

photo agence Belga

Presque six mois après le choix de la France de ne pas participer à l’appel d’offres de la Belgique pour le remplacement des F-16 et de proposer un partenariat plus approfondi, le gouvernement Charles Michel se refuse à donner une réponse définitive affirmative ou négative. Selon le Premier Ministre, l’analyse juridique est toujours en cours alors que le mois de mars est entamé et qu’une réponse est attendue en juin-juillet. Évasif sur le dossier au départ, le ministre de la Défense Steven Vandeput a décidé désormais de s’en tenir formellement aux deux propositions britannique et américaine, laissant au gouvernement le choix de faire entrer formellement la France dans la course.

Dans un communiqué du 15 février, le ministère a indiqué avoir reçu deux offres sans faire mention de l’offre française à aucun moment. « Le 14 février 2018, les agences d’État du ministère britannique de la Défense représentant Eurofighter Typhoon et le Joint Program Office américain représentant Lockheed-Martin F-35A ont introduit leur best and final offer (BAFO) à l’équipe d’achat pour le remplacement de notre capacité de combat aérien. Ici débute la phase d’évaluation de la procédure où en principe aucun contact ne pourra être pris avec les autorités publiques ou les entreprises », est-il écrit. Le communiqué donne des précisions sur le mode d’évaluation qui sera confiée à la cellule ACAP (Air combat capability program) et 33 experts, répartis en 7 équipes.  Chacun de ces experts n’a accès qu’à la partie de l’offre qu’il évalue.  L’équipe d’achat, composée de 5 personnes, a un rôle de supervision sur l’ensemble. Les offres sont évaluées dans un quartier sécurisé de l’état-major de la Défense.

crédit-photo SIRPA AIR

Interrogé de nouveau à ce sujet cette semaine en commission de la Défense, le ministre Steven Vandeput n’a pas souhaité s’exprimer sur la proposition française qu’il a ignoré malgré les questions insistantes de l’opposition. « Le 14 février 2018, les représentants de l’Eurofighter Typhoon britannique et du F-35A, de l’entreprise américaine Lockheed Martin, ont remis leur ultime offre. Aucune autre offre n’a été introduite », a-t-il déclaré. Il s’est contenté de rappeler dans le détail la procédure, précisant qu’il n’avait pas accès aux offres transmises et qu’il n’aurait aucune influence sur le travail d’évaluation. « Le résultat de l’évaluation des offres sera présenté au gouvernement, qui prendra la décision finale », s’est-il contenté de répondre sans varier d’un ton même lorsque  la député PS Julie Fernandez Fernandez lui a demandé si la proposition française était écartée: « J’ai reçu deux offres, et je continue la procédure », a-t-il répondu succinctement sans s’étendre plus.

Le ministre Steven Vandeput semble décidé désormais à ne plus s’exprimer sur la proposition française, confirmant un peu plus que seule une décision politique forte du gouvernement pourrait inclure le Rafale dans la course. Au sein du gouvernement, seul le MR semble le plus partant pour étudier la proposition française mais même le député Richard Miller dans sa dernière déclaration fait du Rafale une solution de dernière chance si l’évaluation des deux autres candidats ne sont pas concluantes. De son côté le premier ministre Charles Michel n’est pas pressé de donner une réponse définitive officielle donnant l’impression que le gouvernement joue la montre alors que la France assure de son côté que la Belgique  peut interrompre son appel d’offres sans crainte de répercussions juridiques. Sa dernière déclaration sur le sujet date de mi-janvier et se résume en une seule phrase:« D’abord, la clarté juridique. Ensuite, l’appréciation politique ».

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