Fin du cantonnement obligatoire en caserne pour les recrues: la Composante Terre répond et précise

Des élèves-officiers de l’ERM en formation en janvier 2015 (crédit-photo Jürgen Braekevelt/BE Defence)

La semaine dernière, le média flamand Het Nieuwsblad rapportait que l’armée belge envisageait de mettre fin au cantonnement obligatoire en caserne durant la formation militaire afin de répondre à certains besoins modernes et d’éviter le départ croissant des recrues lors de la période de formation ces dix dernières années. La nouvelle a provoqué beaucoup de réactions négatives d’où la volonté de la Composante Terre de communiquer sur le sujet.

Si la Défense a précisé qu’aucune décision finale n’avait été encore prise, la Composante Terre a répondu sur sa page Facebook officielle pour préciser les informations sorties dans la presse confirmant plutôt cette éventualité en parlant de changements sur l’internat. « Il a été décidé par le DG HR, le directorat-général des Ressources Humaines, de rendre ce passage plus progressif pendant la formation de base par l’introduction de quelques adaptations au programme et par l’introduction de certaines facilités. C’est-à-dire, occasionnellement les jeunes recrues peuvent profiter d’un week-end complet. Cela signifie que de temps en temps, les élèves pourront partir en week-end le vendredi après-midi et retourner à la caserne le lundi matin. En plus, des moments libres en soirée seront également prévus hebdomadairement pour offrir des possibilités de détente aux recrues », est-il écrit. La question de l’accès à internet est également évoquée en réponse à des articles de presse qui indiquaient que le motif invoqué par certaines recrues pour leur départ était le manque de réseaux sociaux.

Cette annonce n’a pas été accueillie par un grand enthousiasme, certains s’inquiétant de ne pas préparer les recrues à la réalité du terrain une fois dans leur unité ou bien en opérations à l’étranger. C’est pourquoi la Composante Terre adopte un ton rassurant dans sa communication. « Cela ne veut pas dire que la vie en internat et la cohésion de groupe, qui sont tellement typiques pour notre formation de base, seront abolies. Apprendre à fonctionner en groupe et la camaraderie resteront des notions clés pour chaque recrue. On ne touche pas à la connaissance, ni aux aptitudes physiques ou intellectuelles que chaque recrue doit posséder après sa formation de base. On leur donne seulement un peu plus de temps pour digérer cette transition du civil vers militaire », précise le communiqué.

Si cette communication voulait éteindre la polémique, le pari n’est pas gagné au vu des réactions sous le post. « Des jeunes avec une force mentale en berne ? Et la défense qui leurs donne raison…. c’est paroxysme de la culture de l’échec !!! En prônant cela, notre belle entreprise, notre belle famille, à nous tous soldats voit sont avenir encore une fois de plus se noircir ! Nous allons devoir collaborer avec des jeunes qui malgré eux ne seront pas préparé à la réalité de la charge travail réelle. La quantité au lieu de la qualité ? C’est un choix, sans doute le mauvais a mon sens, ils ne tiendront pas la longueur… N’oubliez pas qu’il n’y a pas que les jeunes à motiver ou à garder motiver.. Salutations », écrit Christophe Beluffi qui semble être un militaire. « Ridicule ! Lorsque l’on embrasse la vie de militaire, c’est dans son entièreté et c’est ce qui rend cette vie si particulière et inoubliable ! L’armée forge le caractère, crée des liens indestructibles et développe le potentiel de chacun ! Rapprocher l’armée de la vie civile n’a aucun intérêt si ce n’est de la rendre moins inoubliable et particulière ! », s’indigne un autre internaute. Les 46 commentaires ont à peu près tous la même teneur. Vraisemblablement cette nouvelle mesure ne passe pas.

Cette colère et cette incompréhension peuvent s’expliquer par le fait qu’également cette annonce a fait de l’armée belge la risée de la presse anglo-saxonne. « Les cadets belges sont des fils à maman », publie le quotidien britannique The Telegraph tandis que le quotidien américain The New York Times titre: »Rejoignez l’armée et dormez à la maison ».  L’armée belge n’avait sans doute pas besoin de cette publicité à l’internationale. Il n’empêche que le problème récurent de recrutement de ces dernières années est toujours là.

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