Afghanistan, Mali, Etats Baltes, Niger: tour d’horizon des principales opérations de l’armée belge en 2019

Des militaires du bataillon ISTAR en patrouille de reconnaissance en Afghanistan en mai 2018 (crédit-photo Daniel Orban/BE Defence)

Le nouveau ministre de la Défense, Sander Loones, a présenté au Conseil des Ministres le plan opérationnel 2019 de l’armée belge. Le gouvernement belge a décidé de porter son attention sur des théâtres d’opérations en Afghanistan, Mali, Niger dans le cadre de la lutte contre le terrorisme mais aussi dans les Etats Baltes. En revanche, l’armée belge va pratiquement se retirer de l’Irak qui va devenir une opération secondaire. Tour d’horizon des principales opérations de l’armée belge en 2019.

Afghanistan

Depuis le mois d’avril, l’armée belge a augmenté sa contribution à l’opération Resolute Support avec le déploiement d’un peloton de 39 hommes du bataillon de Chasseurs à Cheval à l’aéroport de Mazar-E-Sharif qui sera poursuivie en 2019 par une autre unité. Un peloton de reconnaissance de 45 hommes avec l’Allemagne continuera d’assurer le processus Train, Advise, Assist Command – North (TAAC-N). L’engagement d’un détachement d’environ 135 militaires du nouveau Special Operations Regiment, qui comprend des parachutistes et des commandos et donc non des Forces Spéciales comme d’abord indiqué dans la presse, est prévu pour septembre 2019 pour une durée d’un an. Leur mission reste à définir. La Défense sur son site a précisé que ce déploiement était toujours à l’étude. On pourrait avoir jusqu’à plus de 200 militaires en Afghanistan. L’armée belge n’avait plus engagé autant d’hommes dans ce pays depuis 2013.

Mali

En plus de l’EUTM Mali où 15 militaires seront toujours présents, la Belgique continuera d’apporter sa contribution à la MINUSMA. La mission des militaires du bataillon ISTAR sera maintenue avec 55 hommes déployés au sein d’un détachement allemand. En plus de ce peloton, 6 spécialistes (analystes et travailleurs de terrain) seront présents au sein de l’unité allemande de renseignement, surveillance et reconnaissance (ISR) à Gao. Déployé depuis le mois de mai, le C-130 avec un détachement de 60 hommes sera présent jusqu’au mois de mai comme cela était prévu dans le plan des opérations de 2018. Les deux détachements à Bamako (EUTM Mali et MINUSMA) seront appuyés durant toute l’année par un National Support Element (NSE) composé d’environ 10 militaires. Le Joint Support Detachement (JSD) à Gao sera composé d’environ 25 militaires. Au plus fort de la mission environ 150 militaires seront déployés au Mali.

Niger

Morcelée mais conséquente, la contribution belge sera marquée au Niger en plus de sa participation annuelle à l’exercice Flintlock avec environ 20 militaires durant six semaines. La Belgique mettra en œuvre un programme d’entraînement tactique avec les unités nigériennes et développera un centre d’entraînement national avec le déploiement de 35 militaires durant plus ou moins quatre mois. L’armée belge fournira également une assistance militaire sous la forme d’une formation complémentaire au profit d’une unité d’intervention des forces nigériennes avec 40 hommes durant quatre mois, une mission qui pourra être prolongée jusqu’à maximum un an.

Des Lanciers, déployés dans un battlegroup allemand en Lituanie, s’entraînent avec des militaires allemands, belges, lithuaniens, néerlandais et tchèques lors de l’exercice Beowulf en octobre 2018 (crédit-photo Vincent Bordignon/ BE Defense)

Etats Baltes

Toujours focalisée sur la menace russe à l’Est, l’armée belge va renforcer sa présence dans les Etats Baltes au sein de l’opération “enhanced Forward Presence”(eFP). Elle fournira une compagnie de manœuvre de 250 hommes durant toute l’année. Durant le premier semestre, elle sera intégrée dans un battlegroup britannique en Estonie et durant le deuxième semestre dans un battlegroup allemand en Lituanie. Le déploiement stratégique du contingent au sein du Battle Group britannique sera utilisé pour parfaire la connaissance et l’habileté de la Belgique dans le domaine Reception, Staging and Onwards Movement and Integration, via la Lituanie et la Lettonie. Il nécessitera l’engagement supplémentaire de 100 militaires pendant une période d’environ deux semaines. La Composante Air fournira encore 4 F-16 dans le cadre de la mission Baltic Air Policing à partir de septembre pour quatre mois et une prolongation en 2020.

Irak

L’information avait filtré en octobre et c’est confirmé. L’armée belge ne sera pratiquement plus présente en Irak au sein de la coalition internationale, le gouvernement estimant que l’EI est battu sur le terrain et qu’il faut soutenir la formation des troupes irakiennes. Les 100 militaires actuellement déployés plus les 30 hommes de l’opération Desert Falcon vont rentrer au pays. Il n’y aura également plus de F-16 belges puisqu’ils ne reprendront pas la mission des Néerlandais qui ont déjà annoncé en septembre leur retrait définitif. Durant toute l’année, l’armée belge enverra entre autres 4 militaires pour la formation professionnelle des officiers.

La frégate Louise-Marie lors de l’exercice Trident Juncture en novembre 2018 (crédit-photo Jorn Urbain/BE Defense)

Les autres contributions

La Composante Marine déploiera une frégate avec 175 hommes et un chasseur de mines avec 45 hommes au sein de la flotte de déminage de l’OTAN  (SNMCMG1), l’un pour une durée de quatre mois et l’autre pour neuf mois. Pour cette année, elle ne participera ni à l’opération Sophia ni à l’opération Sea Guardian et ne sera pas présente en Méditerranée. Le Godetia tiendra encore une campagne « Maritime Capacity Building » (MCB) dans le golfe de Guinée durant dix semaines d’octobre à décembre. Les missions de stand-by seront également importantes avec 450 hommes mis à disposition de la VJTF (Very High Readiness Joint Task Force) pilotée par l’Allemagne durant toute l’année et 250 hommes au sein du battlegroup européen commandé par la France durant le premier semestre.

En dernier, l’opération Vigilant Guardian se poursuivra. Elle mobilise toujours actuellement 500 hommes sur tout le territoire national.

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