La Défense belge aura un quatrième ministre en un an

Du 1er novembre 2018 au 1er novembre 2019, la Belgique aura eu quatre ministres de la Défense

Nommé à la Commission Européenne, le ministre de la Défense Didier Reynders va quitter son poste en novembre prochain.

Steven Vandeput (11 octobre 2014-12 novembre 2018)

Depuis un peu moins d’un an, la Défense belge aura déjà connu trois ministres et va en avoir un quatrième sous le gouvernement Charles Michel. Au lendemain de la formation du gouvernement en octobre 2014, Steven Vandeput prend le portefeuille de la Défense et ainsi que celui de « chargé de la Fonction publique ». Durant son mandat de quatre ans, il élabore la vision stratégique et mène à terme les principaux gros dossiers d’achats militaires, dont l’épineux dossier des avions de chasse, à part celui des chasseurs de mines. Son passage rue Lambermont n’a pas laissé un souvenir impérissable pour les militaires qui attendaient plus d’actions sur leur statut. En 2018, il décide de se lancer dans la course au mayorat d’Hasselt où il est élu en octobre 2018. Steven Vandeput passe alors le relais à Sander Loones.

Sander Loones (12 novembre 2018-9 décembre 2018)

Suite à la crise gouvernementale de fin novembre et au départ de la N-VA de la majorité, Sander Loones démissionne de son poste seulement 27 jours après être arrivé sans avoir eu le temps d’esquisser un moindre début de politique, soit le mandat le plus court d’un ministre de la Défense depuis 1945. Le ministre aura eu juste le temps de présenter le plan des opérations 2019 de l’armée, de visiter deux navires de la Composante Marine en action au sein de la flotte de déminage de l’OTAN et de signer un accord avec les Pays-Bas pour l’achat de 9 radars Squire block 2. La succession est prise par Didier Reynders, qui rajoute ce portefeuille à celui de ministre des Affaires Etrangères, avant de se voir confier la mission de formateur par le Roi Philippe.

Didier Reynders (9 décembre 2018-1er novembre 2019)

Malgré la charge de travail, Didier Reynders va montrer son intérêt pour la Défense avec des visites aux différentes Composantes sur le terrain et la prise de mesures sur le statut discrètes. Parmi les hommes politiques belges les plus expérimentés dans le domaine des relations internationales, il va poursuivre sa carrière au sein de la Commission Européenne, laissant le ministère de la Défense à nouveau vacant alors que le gouvernement est toujours en affaires courantes et que les négociations sont en cours. Cette ascension est plutôt logique au vu de son parcours politique. Sa prise de fonction officielle est prévue pour le 1er novembre. Le syndicat SLFP-Défense a tenu à saluer son passage de quelques mois. « Son approche a été dynamique malgré le climat difficile des affaires courantes qui rime avec prudence budgétaire. Par sa prise de responsabilité, il a démontré que le poste n’est pas celui « dont personne ne veut » », a réagi Dimitry Modaert, dirigeant-responsable SLFP-Défense. Le nom de son successeur n’est pas encore connu.

Et maintenant ?

Il faut toutefois reconnaître que le ministère de la Défense connaît une certaine instabilité depuis un an et que personne ne tient à y rester très longtemps à part Sander Loones. « N°1. Meilleur travail à Hasselt. N°2. La victime d’une décision de principe inutile. N°3. Un meilleur travail avec l’Europe. N°4. A également perdu le poste convoité durant la formation du gouvernement. Alors pourquoi investir beaucoup d’efforts ? », ironisent  les administrateurs de la page FB Belgian Military Interests en réaction à la nouvelle. « Il est essentiel que son successeur, même temporaire, poursuive des initiatives de revalorisation de l’ensemble du personnel du Département qui doivent se réaliser à court terme, voire pendant la prochaine législature indépendamment des budgets nécessaires à la loi de programmation militaire », insiste Dimitry Modaert. En attendant, la presse belge ne semble pas s’interroger sur le rocambolesque de la situation. C’est à peine s’il est fait mention du titre de ministre de la Défense de Didier Reynders. « Ministre des Affaires étrangères, du commerce extérieur et des affaires européennes de 2011 à aujourd’hui, (auquel le poste de ministre de la Défense lui est adjoint en décembre dernier), il fait figure de vétéran du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UE », peut-on juste lire sur le site de la RTBF. Fin de citation.

« Est-ce trop demandé de placer quelqu’un à la Défense qui aura à cœur de s’y consacrer au lieu de placements politiques dont l’organisation de la Défense est la victime ? », questionnent les administrateurs de la page FB Belgian Military Interests. Seront-ils entendus ? Réponse avec le prochain ministre de la Défense.

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