La DAB peine toujours autant à attirer les militaires

Peu de militaires sont attirés par la nouvelle Direction de la sécurisation (crédit-photo Emmanuel Dunand/AFP)

Les chiffres de recrutement de candidats militaires pour la nouvelle Direction de sécurisation sont encore plus bas en 2019.

En réponse à une question écrite du député PS Christophe Lacroix, le ministre de la Défense Didier Reynders a donné les chiffres de recrutement du DAB au niveau des militaires. En 2018, 27 militaires ont été effectivement transférés dans ce nouveau corps de sécurité. A juin 2019, seulement quatre militaires ont fait définitivement le pas. Mais selon nos informations, certains ont également fait le chemin inverse et sept militaires ont décidé de réintégrer la Défense, déçus majoritairement en raison de promesses non tenues par la DAB concernant le choix d’affectation possible après la formation de base.

Pourtant en 2019, les critères de candidature pour les militaires ont été élargis au statut BDL ayant cinq ans de service. D’ailleurs, 11 premiers militaires dans ce cas ont posé leurs candidatures cette année. Ces chiffres sont toutefois loin des 150 espérés par an. Ce dernier chiffre est déjà fortement en baisse alors qu’au départ ce nouveau corps devait être constitué à 75% d’anciens militaires mais face à la pénurie de personnel, à laquelle est confrontée la Défense, les ministre Jan Jambon et Steven Vandeput ont fait marche arrière. Tout comme au niveau global du DAB, ce sont les militaires francophones qui sont le plus attirés par ce changement de carrière.

En plein débat sur l’opération Vigilant Guardian, la presse se faisait l’écho du mal-être du militaire déployé dans les rues et enclin à quitter l’armée pour se diriger vers la police afin d’avoir de meilleures conditions sous un autre uniforme. Dans la réalité, la DAB n’a pas ses faveurs en tout cas. Pour le syndicat SLFP-Défense, les raisons sont doubles à ce désintérêt. Premièrement, les groupes ciblés sont peu pertinents. « Des volontaires de carrière de plus de 40 ans sont moins enclins à changer de carrière et à repasser des tests de sélection ou à suivre une nouvelle formation de base sans avoir la certitude d’obtenir le poste souhaité. Les BDL sont déjà soumis à une forte attrition avec une possibilité de prolongation quasi automatique jusqu’à 12 ans de service. Enfin, les sous-officiers de carrière sont exclus en raison du déficit conjoncturel dans cette catégorie », explique Dimitry Modaert, dirigeant du syndicat SLFP-Défense. De plus, la Défense communique de façon parcimonieuse sur cette possibilité de mobilité. Si on se fie aux informations sur le site de la Défense, la dernière réunion d’informations remonte à mars dernier et peu de militaires y avaient participé. Pour le syndicat, il est impératif de modifier le cadre légal et de revoir les protocoles d’accord pour la mobilité externe au sein de la fonction publique au risque de voir s’éteindre plusieurs possibilités.

En avril 2020, tous les postes francophones devraient être remplis au sein du DAB mais les difficultés de recrutement restent au nord du pays, à cause de la concurrence de certaines grandes entreprises recrutant dans le même secteur. C’est pourquoi les postes néerlandophones ne seront sans doute pas pourvus avant la fin de l’année prochaine. Depuis octobre 2018, la DAB a pris en charge la surveillance de 40 sites dont les centrales nucléaires.

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