A l’Avant-Garde fait le point sur le dossier des véhicules Pandur de l’armée belge.
Le Pandur au centre d’une polémique politique et médiatique
Les véhicules Pandur de l’armée belge sont au centre de l’attention médiatique depuis deux jours. Le parti Groen en est à l’origine via plus particulièrement son député Wouter De Vriendt. La sortie de ce dossier semble bien préparé car notre article sur le Pandur d’août est référencé dans un wiki du parti Groen en date du 12 décembre. Le parti écolo flamand accuse le ministre de la Défense Steven Vandeput d’avoir allouer une enveloppe de 31 millions d’euros pour moderniser les Pandur qui souffraient de plusieurs défauts alors que cette mise à jour est un échec. Quatre Pandur rénovés sont récemment sortis de l’usine mais ceux-ci seraient devenus “inutilisables.” La direction et les freins ne fonctionneraient pas correctement et l’équipement supplémentaire installé au véhicule le rend difficile d’accès. “Quatre des cinq membres de l’équipage doivent mesurer moins de 1,70m pour opérer à l’intérieur du véhicule, ce qui est tout bonnement hallucinant”, dénonce Wouter De Vriendt à Het Laatste Nieuws. Les blindés sont dès lors considérés comme non opérationnels. L’affaire fait le tour des médias belges et même de médias outre-Quiévrain qui reprennent allègrement les articles sans chercher plus loin. Le titre « Rénovés à coups de millions, ces blindés de l’armée belge sont désormais… inutilisables » est repris partout sur le web, une bonne histoire belge et un bashing facile.
Un dossier complexe qui remonte aux années 2000
La réalité de ce dossier n’est pas si simple. En premier lieu, l’expert Joseph Henrotin, interrogé par la RTBF, estime que la mise à jour n’est pas si catastrophique qu’on le dépeint et que le problème de freinage n’empêche pas son fonctionnement pour des missions de reconnaissance. Idem pour le fait de sélectionner des militaires d’1m70, un standard qui est également appliqué par toutes les armées européennes pour les pilotes de blindés. Le général-major Marc Thys, chef de l’équipe de transition, a tenu également à réagir sur son compte Twitter car l’un des acteurs de ce dossier. « En 1996, j’ai été autorisée à participer à l’étude et aux spécifications pour le remplacement du CVR-T. Ce dossier a finalement été intoxiqué et est décédé au bureau du ministère de la Défense vers 2000. On a manqué l’occasion d’une coopération approfondie avec les Pays-Bas et l’Allemagne. Finalement, l’option a été prise pour une conversion du Pandur. D’autres options de remplacement ont été étudiées, mais ne cadraient pas avec le budget », explique-t-il. La vision stratégique du ministre Steven Vandeput faisait le même constat: une modernisation était la meilleure solution. « Une étude menée par l’état-major de la Défense est arrivée à la conclusion que la poursuite du développement du véhicule de combat Pandur reste la meilleure solution pour rendre engageable cette capacité le plus rapidement possible dans un théâtre d’opérations complexe », indique le document. Une enveloppe de 31 millions d’euros pour une période comprise entre 2020 et 2024 a été allouée dans ce cadre.
Het Pandur verhaal ligt me nauw aan het hart. In 1996 mocht ik meewerken aan de studie en lastenboek ter vervanging van de CVR-T. Dat dossier werd uiteindelijk geïntoxiceerd en stierf op het bureel van de MoD rond 2000.
— General Marc Thys (@general_thys) December 18, 2019
Une modernisation à plusieurs niveaux
La modernisation des véhicules Pandur se fait en plusieurs étapes distinctes. Il y a d’un côté la mise à jour des systèmes ISR, le remplacement du bloc moteur obsolète et l’intégration d’un nouveau tourelleau téléopéré et de l’autre la production d’une mise à niveau du blindage de ces véhicules. En 2015, l’Autriche et la Belgique ont signé un contrat de développement avec RUAG Defence avec l’installation de kits de protection ballistique, anti-mine et anti-IED. Ce projet doit se terminer fin 2020. Interrogé hier en commission de la Défense, le ministre Philippe Goffin a donné des chiffres financiers sur le projet de modernisation. « La mise à niveau du matériel contient quatre éléments: la protection balistique et le blindage: 8 millions d’euros; les moteurs et la transmission: 15 millions d’euros, en ce compris l’intégration du système d’armes télécommandé; la plate-forme d’observation et de reconnaissance, 7 millions d’euros; l’installation du filet de protection RPG , 1 million d’euros », a-t-il précisé. L’amiral Yves Dupont, responsable des systèmes d’armes de la défense, a tenu à assurer que le projet de modernisation irait à son terme.
Intervention de différents acteurs industriels
Plusieurs industriels interviennent donc dans le cadre de la mise à jour des véhicules Pandur. En plus de RUAG Defence, l’entreprise suisse Mowag participe à la modernisation du Pandur. Ce sont les modifications que cette dernière aurait apporté qui seraient à l’origine des problèmes actuels. Des discussions sont en cours avec Mowag pour trouver une solution. « La seule chose qui est particulière à ce programme-ci, c’est qu’en fait comme on a des industriels différents (qui interviennent) ce n’est pas l’ancien véhicule qui rentre au début de la chaîne et qui sort complètement fini à la fin, ce que l’on a ce sont des étapes intermédiaires, et clairement après la première étape, le véhicule n’est pas directement utilisable. Dire que ce véhicule-là est le véhicule que l’on va mettre en opération, ça n’a pas de sens. Il ne sera prêt qu’une fois qu’il aura subi l’ensemble des modifications« , a réagi l’amiral Yves Dupont auprès de la RTBF. Il ne s’agit donc pas de la version finale. « 7 des 44 véhicules ont été livrés aujourd’hui. Aucun véhicule n’est dans son état final. Nous comptons sur les garanties de la société pour identifier les problèmes de qualité », explique également de son côté la DGMR sur son compte Twitter. En attendant, on n’est pas prêt de voir un véhicule Pandur sur un théâtre d’opérations belge.
Pas de déploiement du véhicule Pandur avant avril 2021 au mieux
En avril 2018, le bataillon de Chasseurs à Cheval a entamé une mission de reconnaissance en Afghanistan puis au Mali à partir de novembre de la même année. Ces deux missions vont durer au moins jusqu’à fin 2020 et même 2021 pour le Mali. Privé de son véhicule organique, le bataillon ISTAR effectue pour l’instant ses missions avec le véhicule Dingo. L’arrivée du véhicule Pandur sur le théâtre d’opérations du Mali est prévue pour avril 2021 mais on parle désormais de 2022.
Un dossier révélateur de sous-investissements chroniques
La question se pose: pourquoi une telle sortie de Groen sur ce dossier ? On a pu en avoir des éléments de réponse à la Chambre. « Tous ces bricolages sont peut-être la conséquence d’économies nécessaires après l’achat d’avions de combat dont la facture s’élève à plusieurs milliards. Le bataillon ISTAR dont la réputation n’est plus à faire doit pourtant se contenter depuis des années de ce type de véhicule », s’est indigné le député Wouter De Vriendt bien décidé à garder le mot « fiasco ». Loin d’être un scandale, ce dossier est une fois de plus l’illustration des difficultés de la Défense à garder ces véhicules opérationnels avec les moyens du bord à cause de sous-investissements chroniques. Facile de parler d’achat de nouveaux véhicules de reconnaissance surtout venant d’un parti dont la Défense était absente du programme électoral, quand on voit le temps qu’il a fallu pour débloquer le dossier du remplacement des véhicules Lynx qui vient juste de démarrer. Ainsi la Composante Air estime qu’il est indispensable de remplacer les Marchetti mais pour l’instant rien à l’horizon, pas de budget.
On peut ajouter qu’entre les coûts d’adaptation à la mission ISR puis de modernisation (soit plus de 51 mios en 20 ans), des véhicules de reco optimaux étaient disponibles. Mais c’est le politique qui décide du budget… pour aujourd’hui s’en plaindre. https://t.co/5zwjELzrha
— Joseph Henrotin (@JosephHenrotin) December 18, 2019
L’éventualité d’un remplacement des véhicules de reconnaissance et d’un développement commun d’une nouvelle capacité autour d’une même plate-forme technique entre les pays du Benelux a été évoquée dans le dernier numéro de la Revue Militaire belge.
[…] seems likely, however, according to subject experts, it is a delay of at least a year on the engagement of these vehicles in Mali, which was expected […]
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[…] qui semble probable, en revanche, selon des experts du sujet, c’est un retard d’au moins un an sur l’engagement de ces véhicules au […]
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[…] y a un an, le Pandur avait fait l’objet d’une tempête médiatique, des députés aujourd’hui dans la majorité dénonçant le […]
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