Un contrat à 600 millions d’euros pour les infrastructures qui accueilleront les F-35

Des investissements importants auront lieu sur les bases de Florennes et Kleine-Brogel pour accueillir les futurs F-35 (crédit-photo Consortium)

Un contrat à 600 millions d’euros pour les infrastructures qui accueilleront les F-35.

La DGMR a annoncé avoir attribué le contrat de la construction des infrastructures qui accueilleront les F-35 à Florennes et Kleine-Brogel à un consortium belgo-néerlando-américain. L’entreprise  belge Jan De Nul nv en aura la charge en collaboration avec les agences de design Arcadis et Burns&McDonnell. La Défense a fait le choix de la formule « Design, Build & Maintain » (DBM) avec un partenariat public-privé, une formule déjà utilisée pour la construction du hangar de maintenance à Melsbroek pour accueillir l’A400M.

Il s’agit de construire l’infrastructure qui accueillera les F-35 belges selon les critères de sécurité exigés par les Américains. Chacune d’elle comprendra un espace pour le planning opérationnel, un espace pour l’entraînement avec 4 simulateurs de vol, un hangar de maintenance pour 6 avions, une Flight Line opérationnelle équipée d’une zone de circulation avion, de 16 abris avion couverts, une zone « Quick Reaction Alert » pour la surveillance de l’espace aérien et une enceinte avec des installations de sécurité. Il y aura également une partie administrative qui comprendra les bureaux et les salles de réunion nécessaires ainsi que toute l’infrastructure nécessaire au confort actuel du personnel : vestiaires avec douches, cafétéria, coins café, etc.

Le contrat est de 600 millions d’euros pour les deux bases de Florennes et Kleine-Brogel. En plus de la conception et de la réalisation, il comprend également une phase d’entretien qui durera jusqu’à maximum 20 ans après la réception des bâtiments (10 années fixes et 10 années supplémentaires en option obligatoire). En septembre 2020, le ministre de la Défense Philippe Goffin et le ministre de la Fonction Publique David Clarinval annonçaient des investissements à hauteur de 300 millions d’euros, dont 24 millions d’euros pour ceux liés à l’arrivée du drone MQ-9B SkyGuardian. La somme a doublé. Le marché public a été lancé à la mi-août 2020. Les deux ministres avaient à l’époque défendu ses investissements en disant qu’ils seraient profitables à l’économie belge. D’autre part, les infrastructures existantes étaient vieillissantes et dataient des années 1950-1960. La rénovation des quartiers est un axe important du plan POP de la ministre Ludivine Dedonder pour garder le personnel et leur offrir un confort de travail.

Une première livraison provisoire partielle des bâtiments à Florennes est prévue pour l’été 2024. Les travaux sont d’abord exécutés sur cette base puisqu’elle accueillera les quatre premiers F-35 en 2025. Ceux sur la base de Kleine-Brogel auront lieu entre 2024 et 2027.

Les 34 avions de chasse F-35, commandés par la Belgique, seront répartis à égalité sur les deux bases de Florennes et Kleine-Brogel. La question de la nécessité de garder les deux bases s’est posée. En 2015, une polémique avait surgi sur une possible fermeture de la base de Florennes. Pour des questions stratégiques mais aussi d’équilibre régional non avoué avec une base en Wallonie et une base en Flandres, les deux ont été gardées. Florennes recevra également les 4 drones MQ-9B SkyGuardian de quoi renforcer son importance et son maintien.

 

8 commentaires

  1. Bizarre la construction de « 16 abris avion couverts » compris dans le marché. Ceci alors que Florennes et Kleine Brogel comprennent tous les deux des dizaines de « hardened aircraft shelters » (HAS). Les F-35 seraient-ils trop petits pour ces HAS ?
    D’autre part, 300 millions par base (même si c’est le double du montant prévu unitialement) me semble peu par rapport aux besoins de modernisation de ces deux aerodromes. Notamment les clotures sont dans un bien triste état. N’importe quel commando (de spetznaz ou…d’écologistes) pourrait aisément les franchir.
    Dernière réflexion: vu le contexte actuel (guerre en ukraine), la Belgique serait bien avisée de commander les 14 avions supplémentaires envisagés à un certain moment. 48 appareils au total ne serait pas un luxe

    J’aime

    • Vu que Bruxelles à le choix incompréhensible du F-35 alors que les forces américaines font tout que celui ne les gène pas trop, ne pas s’étonner des surcouts qui étaient prévisibles vu les autres contrats déjà passé en Europe.

      J’aime

      • Choix incompréhensible pour les Français, qui centrent tout sur eux, mais certainement pas pour la Belgique pour des raisons qui ont déjà été largement été évoquées. La France a raté ce dossier notamment en sortant de l’appel d’offres. Mais encore une fois beaucoup d’encre a déjà coulé sur le sujet. Ceci étant dit, la question des infrastructures est un dossier qui a été géré de A à Z par la Belgique et qui ne fait pas partie de l’achat en tant que tel. Le surcoût des infrastructures est plutôt une responsabilité belge s’il fallait faire un reproche.

        J’aime

  2. Effectivement, Dassault, tout comme Saab et Boeing sont sortis de l’appel d’offres. Si Eurofighter l’avait aussi fait, vous vous seriez retrouvé avec un seul candidat.

    En ce qui concerne le F-35, les exigences de sécurité pour le stockage et la maintenance sont connus depuis le départ. Tous les pays clients doivent s’y conformer, c’est donc tout sauf une surprise.

    J’aime

Répondre à Amateur d'aéroplanes Annuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.