La Belgique et les Pays-Bas ratifient l’achat en commun de quatre nouvelles frégates

La signature de ce nouveau MoU pour l’achat en commun de nouvelles frégates est la clôture d’un long et épineux dossier (crédit-photo Marie-Madeleine Courtial/A l’Avant-Garde)

La Belgique et les Pays-Bas ratifient l’achat en commun de quatre nouvelles frégates.

En marge de la visite d’Etat du roi Willem-Alexander et de la Reine Maxima accompagnés du roi Philippe et de la reine Mathilde, la ministre de la Défense Ludivine Dedonder et son homologue néerlandaise Kajsa Ollongren ont signé le protocole d’accord final pour l’achat en commun de quatre frégates ASWF à bord de la frégate néerlandaise De Ruyter au port d’Anvers. Le commandant de la Composante Marine, l’amiral Jan De Beurme, et le commandant de la Koninklijke Marine, le vice-amiral René Tas, étaient également présents. Ce protocole d’accord était accompagné d’un accord de retours industriels à hauteur de 355 millions d’euros. La Défense néerlandaise a annoncé sur son site qu’il y avait déjà eu une première commande. Il s’agit d’un contrat de 111 millions d’euros avec la FN Herstal pour des mitrailleuses MAG pour l’Ukraine.

Ce nouveau Memorandum of Understanding est un amendement du premier MoU qui avait été signé en juin 2018 avec le nouveau montant de l’achat. « On voit ici avec cette signature à nouveau d’un projet avec nos voisins des Pays-Bas, une autre façon évidemment de travailler. En premier, on apporte notre pierre à l’édifice, dans la construction de l’Europe de la défense. Et ensuite, on renforce nos bases industrielles. C’est extrêmement essentiel aujourd’hui pour une Europe de la défense plus forte, dans un contexte géopolitique volatil, de renforcer notre autonomie stratégique », a déclaré la ministre Ludivine Dedonder à la presse. Les signatures contrats avec Damen et Thales auront lieu d’ici la fin du mois avant la date de l’expiration des offres.

Les frégates ASWF, spécialisées dans la lutte sous-marine, mesureront 145 mètres de long, plus de 17 mètres de large et compteront un équipage de 117 personnes au lieu de 150 pour les frégates actuelles. De plus, elles pourront accueillir 35 militaires supplémentaires qui pourront être ajoutés pour effectuer des missions spécifiques comme le déploiement d’un NH90. Elles auront un déplacement d’environ 6.400 tonnes contre les 5.700 prévus en 2020 soit 3.100 de plus que les frégates actuelles.

Un NH90 néerlandais à bord de la frégate Louise-Marie (crédit-photo Marie-Madeleine Courtial/A l’Avant-Garde)

Le NH90 NFH recevra des mises à jours qui correspondront aux équipements des frégates ASWF. Il pourra ainsi intercepter et combattre les sous-marins sur une distance plus grande avec une portée de 800 kilomètres. Le capteur le plus important sera le dipping sonar. Le NH90 aura la possibilité d’embarquer deux torpilles légères afin de pouvoir mener une attaque si nécessaire en coordination avec les frégates. A bord de l’hélicoptère, le TACCO (Tactical Officer) sera responsable du combat. Le premier TACCO belge sera formé cette année avec des collègues néerlandais. Les formations des pilotes belges et néerlandais ont effectivement lieu à Den Helder sur des simulateurs communs. Ainsi l’équipage d’un hélicoptère NH90 NFH pourra être binationale.

La construction des nouvelles frégates ASWF débutera en 2025. La première nouvelle frégate sera livrée à la Marine néerlandaise en 2028 pour une mise en service en 2029. La Marine belge recevra la sienne au second semestre 2030. Ensuite, ce sera à nouveau le tour des Pays-Bas et la quatrième frégate arrivera à la base navale de Zeebruges au second semestre 2031.

La Composante Marine retirera du service la frégate Léopold Ier fin 2028 et la frégate Louise-Marie au troisième trimestre 2031. De son côté, la Marine néerlandaise retirera du service ses deux dernières frégates polyvalentes encore opérationnelles en 2026 et 2030.

7 commentaires

  1. Bon avec 04 Frégates la permanence opérationnelle ( Soit au moins 2/4 bâtiments groupés et disponibles au très grand large pour la mission  » chasse aux submersibles » ) se fera au moins en jouant avec l’ensemble du parc des 04 nouveaux flotteurs Belgo/Nldais. Côté Belge et si la commande d’une troisième Frégate avait eu lieu, ce pays aurait aussi pu être présent et simultanément dans le déploiement d’une autre « Task Force » alliée : Armada, Marina, Marine Nationale, R.N, USN……
    Certes avec cette commande, il y a une réponse capacitaire offerte au BENELUX & l’Otan. Mais elle est à mon sens, toujours minimaliste. Enfin et pourquoi pas, parce qu’il peut y être partie, ce sujet naval n’est-il débattu en toute franchise avec le troisième partenaire régional ( oui !.. Une idée fixe) soit : Le Luxemboug. Bon dimanche.

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    • Bonsoir @ Korrigan et @ Jerry . Pour avoir les RH disponibles afin d’armer un hypothétique troisième flotteur ASWF( Belgo/Lux ) et ce en 09 ans, rien n’est insurmontable. Du moment que sont à disposition les budgets pour l’ acquisition, les formations et les appointements. Dans ce laps de temps, il est tout à fait possible de former et de détenir un matelas des « essentiels Techniciens/Marins militaires opérationnels ». Toutefois, il se pourrait effectivement qu’il y puisse y avoir un manque pour la catégorie des officiers supérieurs expérimentés ( Soit du n° 01 au n° 08 de l’équipe de commandement ). Ceux là sont d’ordinaire pleinement au point après une douzaine d’années de service en mer. Malgré l’actuelle faiblesse des effectifs aujourd’hui connue pour la composante navale, elle ne peut malgré tout rendre impossible la constitution d’un équipage ( de + ou – 117 marins ), lui même apte à servir sur cette éventuelle 03 ème Frégate, surtout qu’il ne serait être indispensable, et au plus tôt, qu’à partir de 2032 ( soit 09 ans tout de même ). Non si il y a un problème pour mener à bien aujourd’hui un tel projet, nous le savons, il n’est pas là.

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