[Analyse] Quel bilan pour la ministre de la Défense Ludivine Dedonder ?

Ludivine Dedonder, ministre de la Défense (Crédit photo : Belga)

Quel bilan pour la ministre de la Défense Ludivine Dedonder ?

Près de 500 jours après les élections fédérales de mai 2019, les négociations accouchèrent de la Vivaldi – le 30 septembre 2020 – et la Tournaisienne Ludivine Dedonder (PS) devint ministre de la Défense. Arrivée en poste en pleine pandémie du COVID-19, la ministre fut confrontée à plusieurs crises ; internationales : retrait militaire d’Afghanistan et guerre en Ukraine ; mais également au niveau national : inondations de juillet 2021, affaire Jürgen Conings, incendie de Brecht, scandale des masques Avrox. Plus récemment, la mise en lumière de violences et d’humiliations au 4ème Bataillon de Génie d’Amay a entaché le département, contrastant avec l’axe principal de la politique de la ministre : la revalorisation du personnel.

Le personnel au cœur de sa politique

Dès son entrée en fonction, la ministre Dedonder a indiqué placer le personnel au centre de ses préoccupations. La déclaration s’est muée en Plan POP (People Our Priority), dévoilé début février 2021. L’ambition est d’investir quantitativement et qualitativement dans le personnel. A travers son plan, la ministre a déclaré vouloir recruter 10 000 militaires et accroître la proportion de civils au sein du département, afin qu’ils représentent 15% du personnel à horizon 2030.

Plan de recrutement par année (Recrutements effectifs)

A la lumière des chiffres disponibles, la tendance est bonne bien qu’il existe des disparités entre les différentes catégories de personnel. Malgré l’absence de données pour 2024, le pari semble tenu concernant le recrutement des militaires d’active. Dans son exposé d’orientation politique, la ministre présentait son intention de recruter plus que les 2300 militaires d’actives prévus dans le plan de recrutement, dévoilé en septembre 2020. La courbe de recrutement pour les trois premiers trimestres de l’année 2023 traduit également une tendance positive, conforme aux objectifs annoncés. Ces chiffres contrastent fortement avec ceux de la législature précédente : 700 postes d’active ouverts en 2015, 900 en 2016, 1160 en 2017 et 1570 en 2018. Les recrutements avaient été limités car le gouvernement de l’époque avait décidé de procéder à de larges économies au sein de la Défense. Le plan d’investissement de la ministre Dedonder à horizon 2030 (Plan STAR – Sécurité/Service – Technologie – Ambition – Résilience) prévoit de faire passer l’objectif annuel de recrutement de 2500 militaires d’active à 2800 dès 2026.

Prévisions de recrutement selon le Plan STAR

La Défense compte également sur la réserve pour recapitaliser le personnel. Dans une interview du Soir, le colonel Cathy Wouters expliquait que la décision d’ouvrir plus de postes aux réservistes datait de 2019 : « Auparavant, il n’y en avait que vingt par an». Malgré le très grand nombre de postes ouverts depuis 2022, le recrutement annuel actuel est de 200 réservistes tandis que l’objectif est de parvenir à 400 d’ici quelques années, selon le colonel. De plus, il convient de faire la distinction entre les réservistes inactifs et les réservistes actifs. On remarque une nette évolution de ces derniers depuis 2021.

Nombre de réservistes actifs

En revanche, la tâche semble plus laborieuse concernant le recrutement des civils. Il y a lieu de faire la distinction entre les statutaires – format le plus stable au sein de la fonction publique – les contractuels, et les conventions de premier emploi (Rosetta), contrats à durée déterminée pour les jeunes de moins de 26 ans. Dans l’actualisation de la Vision Stratégique (Plan STAR), la Défense prévoit un contingent de 700 Rosettas dès 2023. Dès lors que cet quota de conventions premier emploi aura été atteint, la proportion du recrutement annuel de ces derniers au sein de la catégorie « Recrutement des civils » devrait considérablement baisser, tandis que celle des statutaires et contractuels devrait augmenter. Or, ils n’étaient que 187 à avoir été recrutés au trois premiers trimestres de l’années 2023, bien loin des prévisions fournies par la ministre.

La courbe de croissance des civils au sein du département est largement gonflée par l’augmentation du contingent de Rosetta. Le point le plus interpellant concerne le nombre de recruteurs attitrés au Selor au sein de la Défense. Dans sa note de politique générale pour 2024, la ministre annonçait qu’ils étaient seulement trois, soit moitié moins qu’un an plus tôt. Trois recruteurs seraient en cours de certification et un appel aurait été lancé pour deux recruteurs supplémentaires, mais dans sa note de politique générale pour 2022, la ministre avait déjà effectué ce typer d’annonce, expliquant que quatre recruteurs avaient été certifiés par le SELOR en 2021 et que quatre autres le seraient en 2022. Le doute est permis quant à la réalisation de l’objectif.

Proportion de civils au sein de la Défense

Plusieurs initiatives législatives – visant à accroître le recrutement et la capacité d’absorption en ressources humaines de la Défense – ont abouti sous cette législature. Initialement réservée aux sous-officiers supérieurs, la possibilité de devenir premier évaluateur est élargie aux sous-officiers d’élite, élargissant le pool d’instructeurs potentiels de 5500 personnes. De plus, les candidats volontaires ne devront plus obligatoirement être diplômés de l’enseignement primaire.

Des initiatives pour visibiliser la Défense

La visibilité – physique et virtuelle – est une des clés du succès. On pense notamment à la saison 2 de la série « Kamp Waes », diffusée sur la VRT et immergeant le téléspectateur dans la vie des forces spéciales. La Défense a également participé à de nombreux salons et événements : Batibouw, Cité des Métiers de Charleroi, Salon de l’Auto, etc. ; a ouvert plusieurs « Pop-up Store » dans différents centre commerciaux ; a organisé des  JobDays pour mettre en avant la diversité des métiers au sein du département et mis en place différents corps de cadets. D’autres initiatives plus spécifiques ont également vu le jour : les Journées de la Marine, le Cyber Security Challenge Belgium ou encore la première édition du Cyber Summerschool, stage immersif de cinq jours au cœur du Cyber Command.

Les stages de découverte au profit des jeunes de 14 à 18 ans ont été multipliés : 662 participants en 2023, répartis sur 24 stages. Pour l’année scolaire 2022-2023, 543 francophones et 1046 néerlandophones ont suivi leur scolarité dans un troisième degré de l’enseignement qualifiant secondaire pour les métiers de la sécurité, implémenté d’abord en Flandre puis en Fédération Wallonie-Bruxelles. Sur ces 1046 élèves néerlandophones, 430 étaient inscrits en 6ème année d’enseignement secondaire, et 137 au moins ont par après postulé à la Défense.

La Ministre, entourée de représentants du secteur privé, signe l’accord-cadre Reboot4You (Crédit photo : Belga)

Dans le domaine de l’éveil des vocations toujours, une initiative législative adaptant le Service d’Utilité Collective (SUC) a été concrétisée en 2023, celle-ci s’inscrivant dans le cadre du projet Reboot4You. Il s’agit d’un stage de 6 mois se déroulant en plusieurs phases : deux semaines d’intégration au sein d’une caserne militaire, une semaine de phase de découverte avec présentation des différentes formations, six semaines de formation en coopération avec des entreprises privées, et enfin, 15 semaines de stage au sein d’une caserne. Symbole de l’importance accordée au NEET (« Not In Employement, Education or Training » soit « ni en emploi, ni aux études ou en formation »), le projet n’implique pas de formation militaire. En outre, les participants reçoivent une allocation mensuelle nette de 550 euros.

La coopération avec le secteur privé est un levier essentiel pour faire croître le nombre de réservistes. Lors des discussion autour d’un projet de loi modifiant le statut des militaires de réserve, plusieurs députés soulevèrent leurs inquiétudes quant au manque de flexibilité des employeurs vis-à-vis des rappels des réservistes. Evoquant le projet Reboot4You et les accords signés avec cinq secteurs d’activité, la ministre explique que les partenariats évoquent systématiquement l’importance de la réserve et des opportunités que cette dernière offre. A noter que depuis 2021, les réservistes qui effectuent des rappels ont droit à une indemnité égale à celle des militaires d’active ainsi qu’à diverses allocations en fonction de la prestation. En outre, la réforme du statut des réservistes permet à ceux-ci de suivre une formation sur mesure et d’évoluer dans la hiérarchie militaire. De plus, les militaires ayant démissionnés ou déjà pensionnés pourront, s’ils répondent aux conditions et s’ils le demandent, intégrer la réserve. A la lumière des nombreux départs à la pension, cette possibilité de réintégrer la réserve constitue un levier pour favoriser la transmission de savoir aux milliers de nouveaux arrivants au sein de la Défense et limiter la perte d’expertise.

Des résultats mitigés pour limiter l’attrition

Selon le Plan STAR, l’objectif est de parvenir à une armée de 29 100 personnes en 2030 – dont 15% de civils – soit 5000 personnes de plus qu’à l’heure actuelle. Les départs à la retraite sont nombreux ces dernières années : 1620 en 2021, 1417 en 2022 et 1369 en 2023. Cependant, la tendance devrait progressivement s’estomper, avec 1058 départs projetés en 2024 et 441 en 2030. L’autre fuite en capital humain tient des départs précoces au sein du département. La moitié des candidats militaires s’en vont avant la fin de leur formation et en 2021 et 2022, ce sont respectivement 1624 et 1642 militaires qui ont quitté la Défense par démission ou par résiliation. Les justifications des budgets 2023 et 2024 projettent d’ailleurs les départs (hors pensions) de 1478 et 1785 militaires. En mars 2023, le chef d’état-major de la Défense annonçait une attrition de 41.5% pour les volontaires, 28,6% pour les sous-officiers et 23% pour les officiers. Les différentes opérations de visibilisation visent, notamment, à endiguer le phénomène. En effet, nombreux sont les départs liés à une projection erronée des fonctions militaires et de la vie à l’armée, et ce type d’initiative permet d’y remédier partiellement. La loi du 2 juin 2022, modifiant diverses dispositions relatives au statut des candidats militaires du cadre actif des forces armées, vise également à améliorer la rétention des candidats militaires. Cette dernière permet aux candidats de garder leur grade après un échec et de valoriser les diplômes obtenus avant leur entrée en service.

Signature d’une nouvelle convention entre la Défense et Assuralia (Crédit photo : Malèk Azoug)

Le plan POP prévoit une revalorisation du personnel afin de rendre les fonctions de la Défense plus attractives. L’augmentation du revenu salarial des militaires ; l’introduction de chèques repas, d’abord pour les militaires, puis pour les civils ; et l’introduction d’une allocation mensuelle de 80 euros nets pour les instructeurs aboutirent durant la législature. Des initiatives législatives pour améliorer le statut des militaires ont également abouti : uniformisation des interventions octroyées aux militaires ou à leurs ayants droits en cas d’événement grave en opération, que ce soit à l’étranger ou sur le territoire national ;  appui aux familles des militaires stationnées à l’étranger ou la couverture des activités de haut risques, avec une intervention à charge de l’Etat si l’assurance refuse le dédommagement. Cette dernière loi s’inscrit dans le cadre de la convention signée entre la Défense et le secteur des assurances. Plusieurs formes de promotions internes ont également été introduites.

Un des défis majeurs de la Défense est de pouvoir attirer et garder des profils techniques, pour lesquels la rémunération est souvent plus intéressante dans le secteur privé. Depuis 2023, il est possible d’étudier comme officier ou sous-officier – dans une université ou dans une école supérieure civile – aux frais de la Défense, et en étant simultanément rémunéré. En contrepartie, le militaire doit prester un certaine période au sein de la Défense, au risque de devoir rembourser les frais scolaires. Dans sa note de politique générale (NPG) pour 2024, la ministre indique qu’en 2023, 62 Sous-Officiers de niveau B ont été recrutés via cette voie, avec un accent particulier sur le recrutement de fonctions techniques. La ministre explique également qu’il est possible, depuis 2024, d’utilise le mécanisme « Fast Lane » du SELOR, notamment pour les fonctions cyber.

Ouverture de la Cyber Defense Factory au coeur d’A6K (Crédit photo RTBF)

Cette dimension étant de plus en plus importante, un Cyber Command a été créé au sein du Service Général du Renseignement et de la Sécurité (SGRS) en octobre 2022. Ce dernier doit servir de noyaux qui, une fois renforcé, permettra la création d’une Composante Cyber à part entière. Le 16 avril dernier, le Cyber Command avait inauguré la Cyber Defense Factory à Charleroi. L’initiative constitue la première implantation officielle du Cyber Command en milieu civil. Dans sa NPG 2024 – présentée en novembre 2023 – la ministre annonçait qu’un projet d’arrêté royal relatif à la structure de l’état était en cours de finalisation et qu’il ancrerait la Composante Cyber dans la nouvelle structure, marquant officiellement le lancement de la cinquième composante de la Défense. Cet arrêté royal n’a toujours pas vu le jour. De plus, aucune donnée n’est disponible sur le personnel du Cyber Command, la ministre invoquant des raisons de sécurité dans une réponse à une question écrite de Hendrik Bogaert (CD&V).

Il n’est donc pas aisé d’évaluer la capacité de la Défense à attirer ce type de profils. En revanche, peu a été fait pour les garder, tandis que le marché de l’emploi de l’IT fonctionne à flux tendu, avec des salaires généralement plus attractifs dans le secteur privé. Dans sa NPG 2024, la ministre évoque la traduction en textes règlementaires d’une étude relative à l’amélioration de certaines allocations de qualification, pour une mise en œuvre possible en 2024. Elle mentionne également la traduction en textes règlementaires qui a été réalisée pour la création d’une prime au recrutement et à la rétention pour les métiers en pénurie, ajoutant que ces textes doivent encore être « soumis au processus de contrôle administratif et budgétaire ». Les travaux n’ont toujours pas abouti.

Outre les aspect purement pécuniers, la revalorisation du métier passe par le bien-être de ses membres. L’affaire Jürgen Conings, du nom du militaire d’extrême droite ayant mis fin à ses jours après avoir menacer d’assassiner plusieurs personnes,  a remis la question de l’accompagnement psychosocial des militaires à l’ordre du jour. Dans la foulée, une proposition de résolution – coécrite par Jasper Pillen (Open VLD), Tania De Jonge (Open VLD), Hendrik Bogaert (CD&V) et Hugues Bayet (PS) – fut déposée pour approfondir l’accompagnement psychosocial des militaires avant, pendant et après les missions. Par le passé, l’armée belge a déjà expérimenté des sas de décompression en fin de mission. Dans sa NPG 2024, la ministre reprend à son compte la nécessité de mettre en place un tel sas au retour des opérations, « qui sera concrétisée dans des directives claires et précises ». Le dispositif n’a donc pas encore été rendu pérenne.

Plus récemment, la question de la lutte contre le harcèlement et contre les violences faites au travail a été mise en avant suite au scandale d’Amay. Des faits de bizutages et d’humiliations furent reportées au cabinet de la ministre, par un membre de la famille d’une victime. La discussion parlementaire qui suivit ce scandale mit en avant la nécessité de mettre en place un service de signalement externe pour contourner l’omerta parfois présente dans certains pans du département. Des solutions avaient été proposées – à travers une proposition de résolution approuvée à l’unanimité en janvier 2023 – mais comme le souligne Kris Verduyckt (Vooruit), « nous voyons que ça n’a pas été mis en application. La Ministre se retranche vers la possibilité de se tourner vers la Médiateur fédéral mais ce point de contact externe constitue une aide de seconde ligne seulement. En effet, celui-ci n’est compétent qu’après avoir utilisé toutes les possibilités de recours interne. Il n’existe donc toujours pas de point de contact externe de première ligne, malgré l’adoption à l’unanimité de la résolution précitée.

Le SGRS (Renseignements militaires) et la VSSE (Renseignements civils)

Enfin, l’aboutissement d’un statut des vétérans, dépassant le cadre d’une simple reconnaissance honorifique, et la mise en place d’un statut unique pour le personnel civil des différents services de renseignement paraissent plus épineux. Selon la dernière NPG de la ministre, le premier dossier « poursuit actuellement son processus de contrôle administratif, budgétaire et de gestion », tandis que l’ambition pour le second « demeure de réaliser le statut unique du personnel pour la VSSE, l’OCAM et le personnel civil du SGRS avant la fin de cette législature ». Un projet d’arrêté royal ciblant « la création d’un statut administratif et financier unique et coordonné pour le personnel des services de renseignement et de sécurité » a été approuvé par le Conseil des Ministres de vendredi dernier. Néanmoins, un tel statut n’est introduit, dans un premier temps, que pour la VSSE. L’OCAM et le SGRS, « pour lesquels il n’est pas possible d’introduire le statut unifié à court terme », pourront le faire dans une seconde phase, par la mise en place d’un autre arrêté royal.

Une meilleure répartition géographique

Enfin, ce vaste plan de recapitalisation du personnel s’accompagne d’un Plan Quartier, présenté par la Défense après avoir été approuvé par le Conseil des Ministres en octobre 2021. L’objectif est d’obtenir une meilleure répartition géographique, de pouvoir accueillir les nouvelles acquisitions en matériel majeur et d’adapter les infrastructures aux nouveaux systèmes. La première phase du plan est achevée et visait à réancrer des unités de la Composante Terre dans le Hainaut et en Flandre orientale. La seconde mixe la rénovation de certains quartiers et la construction de nouvelles infrastructures.

La plus grande originalité repose sur la création de deux Quartiers du Futurs, l’un à Charleroi, l’autre à Grammont Ces casernes semi-ouvertes sont axées sur la coopération entre la Défense et le monde civil. L’approche permet d’accroître l’ancrage local de la Défense et de stimuler les coopérations avec les milieux de la recherche et des industries. De plus, ces quartiers s’inscrivent au centre du processus de renforcement des capacités logistiques du département. Concernant le Quartier Sud, le dossier semble avancer, en vue d’assurer l’acquisition par la Défense des terrains où implanter la caserne, sur le site de la Porte Ouest. En revanche, le projet du Quartier Nord patine, entravé par une opposition locale et par la ministre Zuhal Demir (N-VA), estimant qu’une partie du processus revient au gouvernement flamand. L’approche est pleinement intégrée dans l’actualisation de la Vision Stratégique.

Plan STAR et loi de programmation militaire

En janvier 2021, la ministre mit en place un comité stratégique – composé de 10 experts universitaires et d’un militaire – chargé d’actualiser la Vision Stratégique de 2016. Son rapport fut transmis au parlement en juin 2021. S’en suivit une présentation en commission défense nationale, largement boudée par les parlementaires. Le dossier fut ensuite négocié au sein de la majorité, jusqu’à aboutir au plan STAR et à une loi de programmation militaire actualisée en 2022. Elle permet d’inscrire dans une loi certains achats en matériel majeur pour la période 2023-2030. Le montant de l’investissement est évalué à 10,4 milliards d’euros (euros constants 2022), plus un montant de 798,17 millions d’euros restant de la loi de programmation précédente et transféré dans la nouvelle. L’ambition est de parvenir à un effort de défense correspondant à 1,54% de PIB d’ici 2030.

Vision d’artiste de ce que pourrait être le programme VBAE (Crédit photo : DGA)

La moitié de cet investissement est alloué à la Composante Terre. Entre autres : le renforcement de la Brigade Motorisée et l’achat d’une capacité de transport aérien tactique pour le SOR. La décision de participer et d’acquérir des véhicule blindés léger d’aide à l’engagement (VBAE) semble sur de bons rails puisqu’un contrat de préconception a été signé en novembre dernier. Un montant de 250,8 millions d’euros est alloué pour une quinzaine d’hélicoptères légers (LUH), pour lesquels le Conseil des ministres a approuvé la procédure d’acquisition via l’agence de soutien et d’achats de l’OTAN en mars 2023. Le choix du H145M est pressenti mais le contrat – attendu pour cette année – n’a toujours pas été passé. Le Conseil des ministres a également marqué son accord, en janvier 2024, pour le lancement de marchés publics pour l’acquisition d’avions à décollage et atterrissage court (STOL). Cinq appareils sont évoqués. Il est également prévu d’acheter une capacité d’hélicoptères plus lourds, pour 612,8 millions d’euros.

MQ-9B SkyGuardian (Credit image : General Atomics Aeronautical)

La Composante Air est bénéficiaire de la deuxième plus grosse enveloppe. Il n’a pas été décidé d’acheter des F-35 supplémentaires mais 839,79 millions d’euros seront consacrés au développement d’un environnement d’entrainement opérationnel  et d’une capacité de génération de données de mission avec d’autres utilisateurs européens du F-35, ainsi que d’un renforcement de la capacité de simulation. Deux batteries de missiles sol-air seront achetées, l’une à longue portée, statique sur le territoire belge, et l’autre à courte portée, qui pourrait être déployée en opération. La capacité d’hélicoptères de sauvetage en mer (SAR) sera renouvelée à très court terme selon le Plan STAR. 181,59 millions d’euros sont alloués pour l’acquisition de 4 nouveaux appareils. Le mois passé, la ministre a déclaré que « la prospection militaire pour l’achat des hélicoptère SAR est terminée et la Défense peut passer les différentes étapes de la procédure d’adjudication ». Il sera également fait acquisition d’un troisième système MQ-9B SkyGuardian, bien que cet investissement fasse partie de l’enveloppe « Intelligence-Cyber-Influence ». Il a d’ailleurs été décidé de ne pas les armer, contrairement aux recommandations indiquées dans le rapport des experts du comité stratégique. Une récente discussion parlementaire a démontré que la sensibilité de cette question est toujours d’actualité.

Vision d’artiste des futures ASWF belges et néerlandaises (Crédit image : Ministère de la Défense néerlandais)

Plus modeste, l’investissement prévu à destination de la Composante Marine s’élève à 527 millions d’euros. Il est prévu de renforcer les ports, en y intégrant certains capteurs notamment. Les deux patrouilleurs seront également renforcés dans le domaine de la guerre électronique. La passation d’un marché public pour la maintenance des systèmes optiques a d’ailleurs été approuvée en Conseil des Ministres ce 17 mai. La nouvelle unité de fusiliers marins – évoquée dans le plan STAR –  a finalement vu le jour en juin 2023. Bien qu’il n’y ait pas été initialement budgété, le Conseil des Ministres a marqué son accord pour l’acquisition d’un troisième patrouilleur en janvier dernier. Ce dernier a également donner son feu vert à la construction des deux frégates « Anti Submarine Warfare » (ASWF) pour un montant de 2,25 milliards d’euros, soit le double du budget initialement prévu dans la loi de programmation militaire de 2017. Outre les causes liées à l’inflation, la ministre déclare que ces dernières disposeront d’un équipement identique à celui des frégates néerlandaises. Dans un communiqué de presse, Ludivine Dedonder précise que des compensations ont dû être trouvées « avec la mise en attente des projets ».

La recherche et le développement (R&D) font également partie intégrante de ce plan STAR. 1,8 milliard d’euros sont consacrés à une Defence, Industry and Research Strategy (DIRS). Le budget 2024 prévoit des crédits d’engagement de 100 millions d’euros pour financer des programmes de l’Agence spatiale européenne (ESA) sur la période 2024-2027. L’objectif est de favoriser le développement de capacité duales, c’est-à-dire à la fois utilisables pour des usages civils et militaires. Un investissement de 60 millions d’euros a également été décidé pour soutenir les entreprises belges dans le développement de technologies pertinentes dans le cadre du programme SCAF, pour lequel la Belgique est officiellement devenu observateur.

Dans le cadre de la DIRS toujours, le gouvernement fédéral a approuvé un partenariat stratégique entre la FN Herstal et la Défense belge. Le deal, à 1,7 milliards d’euros – dont 1,333 milliard d’euros de participation de la Défense et 384 millions d’euros de la Police – vise à assurer la capacité d’approvisionnement en munitions. Le but est d’accroître la production de munitions et de réintroduire la production de munitions de calibre 5.56 et 7.62.

Une trajectoire budgétaire encourageante

L’actualisation de la vision stratégique et de la loi de programmation « consacre » un effort de défense de 1.54% du PIB à horizon 2030. Rappelons que l’effort de défense se compose du budget de défense (5.1 milliards d’euros budgétés en crédits de liquidation pour 2024), des pensions des militaires (1.8 milliards en 2024) et de certaines dépenses ayant un lien avec les missions de la Défense mais payées par d’autres départements (157,3 millions en 2024).

Rappelons également la distinction entre les crédits d’engagement et ceux de liquidation : « Le crédit d’engagement détermine le montant des obligations pouvant être contractées au cours de l’année budgétaire. Alors que le crédit de liquidation d’une année permet de liquider des dépenses provenant d’obligations nées tant au cours de l’année budgétaire qu’au cours des années précédentes » (SPF BOSA).

Evolution du budget de défense en dépenses de liquidation

On constate une évolution nette du budget de défense depuis l’entrée en fonction de la ministre Ludivine Dedonder. Cette dernière n’hésite d’ailleurs pas à attaquer ses prédécesseurs, qui auraient laissé le département en ruine. Les relations houleuses en commission défense nationale, entre la ministre et le député Théo Francken (N-VA), traduisent – notamment – une tension quant à l’attribution du mérite vis-à-vis de cette évolution positive. Celui-ci prétend que la croissance du budget serait le fruit du travail sous le mandat de Steven Vandepute (N-VA), tandis que Ludivine Dedonder soutient qu’elle a doublé le budget de la Défense. Soyons de bon compte, tous deux ont tort.

Projection des budgets de défense selon la Vision Stratégique du ministre Steven Vandepute (N-VA) (Ceci est une estimation)

Ce « doublement » du budget est une surestimation, basée sur la comparaison entre deux budgets, exprimés en valeur nominale et en euros constants de deux années différentes. Premièrement, il convient de tenir compte des investissements déjà engagés sous la législature précédente, en comparant la projection indiquée dans la Vision stratégique de 2016 – pour l’année 2024 par exemple – avec les crédits de liquidation effectivement budgété pour cette même année. Cela permet de mieux rendre compte des décisions budgétaires  qui reviennent effectivement à la ministre actuelle. Enfin, la comparaison entre ces deux valeurs nominales ne tient pas compte de l’inflation. Le budget projeté par la Vision Stratégique (2016) pour l’année 2024 est une valeur exprimée en euros constants de 2015, tandis que les crédits de liquidation pour la défense dans le budget de 2024 sont exprimés en euros constants de 2023. Une comparaison reposant sur une même base en euros constants est plus pertinente, d’où l’intérêt de l’indice d’inflation. La manipulation permet d’obtenir une estimation de la croissance budgétaire relevant simplement de l’augmentation générale des prix, bien que toutes les catégories de ce budget ne soient pas impactées de la même manière.

En comparant l’estimation budgétaire pour 2024 – corrigée par l’indice d’inflation – avec le budget présenté pour 2024, on constate qu’il existe tout de même une croissance conséquente, fruit du travail sous la législature actuelle. Et comme le précise la Cour des Comptes, les effets budgétaires du Plan STAR ne seront significatifs qu’à partir de l’année 2025, donc la tendance devrait être à la hausse pour les prochaines années. D’un point de vue budgétaire stricto sensu, le bilan est bon et l’évolution du contexte sécuritaire y est probablement pour beaucoup. Suite à l’offensive russe en Ukraine, le ministère de la Défense a décidé d’augmenter le niveau de préparation de l’armée belge en débloquant une enveloppe ponctuelle d’un milliard d’euros, ventilée entre les années 2022, 2023 et 2024. Ce « Readiness Plan » s’ajoute à l’enveloppe du Plan STAR.

L’électrochoc sécuritaire : la guerre en Ukraine

Le lancement de la guerre en Ukraine a bouleversé le paysage sécuritaire en Europe. Le retour d’une guerre de haute intensité entre deux Etats a mis fin à la malnommée époque des « dividendes de la paix ». Avec une constante diminution de son budget depuis la fin de la Guerre Froide, la Défense belge est une des plus grandes victimes de cette période et malgré les efforts consentis, la Belgique figure toujours en queue de peloton parmi les alliés de l’OTAN.

Effort de défense des alliés de l’OTAN en pourcentage du PIB sur la période 2014-2024

A l’approche du sommet de Madrid en juin 2022, le gouvernement fédéral est parvenu à un accord de principe pour atteindre les 2% d’effort de défense à horizon 2035. Une telle promesse avait déjà été faite sous le gouvernement Di Rupo en 2014, les Alliés s’étant engagés à atteindre ces 2% à horizon 2024. A la lumière des chiffres actuels, un tel engagement n’est qu’une formule creuse, répondant aux impératifs diplomatiques du moment. Seul un ancrage budgétaire, traduit dans une loi de programmation militaire, permet de confirmer une telle trajectoire. En 2024, 18 membres de l’Alliance devraient parvenir à cet objectif plancher des 2% et de plus en plus nombreux sont ceux qui souhaiteraient que celui-ci soit réhaussé. Côté belge, la ministre déclarait, en mai 2022, ne pas être « fétichiste » des 2%, faisant écho à la position de son groupe politique. Ces 2% permettent pourtant d’objectiver le partage du fardeau entre les alliés. Et au-delà de cet indicateurs, parfois considéré comme arbitraire, l’acquisition de capacités nécessitent de toute manière des investissements.

Avancer de trois pas pour reculer de deux

Le rôle d’une organisation de défense dans notre société (Crédit schéma : La Défense)

Le 2 mars dernier, Ludivine Dedonder déclarait – dans une interview accordée à La Libre – que « l’important n’était pas de dépenser plus, mais de dépenser mieux, de façon complémentaire avec nos alliés ». Le refus de principe quant à la croissance du budget de défense est une position régulièrement défendue par certains membres du Parti Socialiste. Dans la même interview, la ministre ajoute que la question est de savoir où trouver les moyens, réagissant aux propos du Premier ministre, invitant à puiser du côté des dépenses sociales. La ministre soutient qu’il est essentiel de maintenir l’adhésion de la population et que s’en prendre au pouvoir d’achat des plus vulnérables n’irait pas dans ce sens. Soyons de bon compte, l’argument est parfaitement audible. Cependant, la sécurité physique vis-à-vis des menaces extérieures ne peut jamais être une variable d’ajustement, puisqu’elle constitue la première couche sécuritaire de notre pays. Jonglant entre le refus de principe et l’argument du manque de moyens, la Ministre tente de ménager la chèvre et le choux, face à des impératifs de sécurité évidents et à une pression partisane croissante à l’approche de l’échéance électorale.

La capacité à soutenir l’Ukraine est un autre levier majeur pour renforcer notre résilience face à la menace russe. Depuis le 24 février 2022, la contribution militaire belge dépasse le milliard d’euros. Cependant, une grosse partie est financée par le « Fonds Ukraine », lui-même alimenté par les intérêts générés par les avoirs russes gelés sur notre territoire. Environ 200 milliards d’euros d’avoirs sont en effet bloqués sur les comptes de l’entreprise belge Euroclear, qui paie des impôts sur les revenus engendrés : 1,1 milliard en 2023 et une projection à 1.7 milliard pour 2024, au bénéfice du Trésor belge. Avec 80% de l’entièreté des avoirs russes gelés présents sur son territoire, la Belgique bénéficie d’une manne unique. De plus, l’Etat belge a introduit une demande de remboursement auprès de la Facilité européenne pour la paix, pour un montant de 230 millions d’euros dont 1.8 million ont effectivement été remboursés pour la période allant du 27 février au 10 mars 2022. La contribution belge au partage du fardeau est donc toute relative.

Les capacités de projection reste une composante essentielle pour une économie ouverte comme la Belgique. L’envoi récent de la frégate Louise-Marie en mer Rouge illustre parfaitement cette nécessité. En parallèle, l’agression russe de l’Ukraine a réaffirmé le rôle central de la défense collective. Le spectre d’un éloignement de l’allié américain facilite les discours en faveur d’une croissance de l’autonomie stratégique européenne. Les partenaires européens doivent réapprendre le langage des rapports de force et de la dissuasion. Le retrait américain d’Afghanistan a donné un aperçu des difficultés d’une telle dépendance, bien que l’Opération Red Kite ait été menée avec brio malgré le chaos. Mais la voie de l’autonomie stratégique est parfois brandie – par la ministre notamment – comme solution miracle. Tel que l’explique Joseph Henrotin – chargé de recherche au CAPRI – « dans un contexte de guerre en Europe, [l’idée de la mutualisation] c’est de mettre plus pour avoir beaucoup plus ». La perception de l’urgence manque au narratif de la ministre, expliquant par exemple qu’une attaque russe sur un des pays membres de l’OTAN ne serait pas imminente. Mais faut-il attendre l’imminence d’une attaque pour adopter le langage et les instruments de la dissuasion ? N’oublions pas que ce que certains décrivent comme étant des outils d’escalade sont également des outils de désescalade et qu’une approche trop permissive peut également être un facteur de guerre. L’invasion russe de l’Ukraine nous l’a prouvé.

7 commentaires

  1. Alors que le gouvernement a donné son accord , les convoyeurs attendent tjrs. les hélicos promis tant légers que les lourds , les avions de type  » stol « , les avions d’écolage et de transport légers sont toujours manquants ?

    Une 3eme Frégate on n’en parle plus alors que nous avons pléthore de capitaines pour ce type de navire .

    Notre Ministre n’a pas rattrapé le retard pris au cours des 3/4 décennies passées loin s’en faut et on traîne des pieds pour atteindre les 02% du Pib .

    Enfin l’armement de nos 04 malheureux MQ-9B SkyGuardian a été refusé ( par. les écolos ) lors d’une dernière réunion de la commission défense nationale de ce jeudi 2 mai 2024 c’est dire que l’on doit s’attendre encore à la semaine des 4 jeudis pour décider : élections oblige !

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  2. Madame la Ministre est loin d’avoir résorbé le retard pris au cours des dernières décennies loin s’en faut ! Les convoyeurs attendent tjrs. les hélicos lourds et légers , les avions de transports complémentaires , les stols , le remplacement des Marchettis, pas de 3eme frégate alors qu’il y pléthore de Capitaines pour ce type de navire ! Nos chars n’ont tjrs pas de canons de gros calibres quant aux F35 aux 34 F35 il faut déjà en déduire HUIT qui resteront aux USA pour formation des pilotes sur place ! Nous sommes donc encore très loin des 2% du Pib annoncé et voulu par l’ OTAN et l’optimisme affiché ds. cet article serait plutôt un bon point accordé à notre Ministre et son parti en vue des élections prochaines !

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    • Monsieur Georges,

      Je partage comme vous vous en doutez votre avis.

      On notera comme d’habitude beaucoup de verbe au futur proche ou au futur mais rien grand chose au présent pour les achats ou l’arrivée de nouveau matériel. A noter aussi comme pompon, l’achat des hélicos H145 M non encore finalisé et leur armement non encore décidé. Quelle lenteur!

      Le caractère délibérément positif du texte se plie à la dictature du positivisme actuel qui évite à tout prix la moindre critique (Livre de référence « Le pouvoir de la pensée positive » de Norman Vincent Peale 1952).

      Ceux qui ont vu le débat sur l’armée dans l’émission « Déclic » sur la 3 belge (animé par Julie Moreel) ce mardi 21 mai, auront été sidérés par la médiocrité du débat : d’un côté Ludivine Dedonder avec son bagout creux habituel essayant tant bien que mal de dégager du positif de son action qui laisse la Belgique avant-dernière de l’OTAN et de l’autre Denis Ducarme sensé représenter un parti parti favorable à la Défense et qui ne pouvait pas être trop agressif par rapport au P.S. vu que leurs anciens ministres de la Défense Reynders et Goffin se sont montrés encore plus nuls que Dedonder, le MR ne respectant même plus ses fondamentaux.

      Quant au 3ème larron du débat , le PTB , il en est encore à vouloir négocier avec Poutine et la Chine. Messieurs du PTB, sachez qu’on ne négocie pas avec Poutine, on se met à plat ventre devant lui et sans armée, point de diplomatie (Talleyrand).

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  3. Monsieur Francisjosefgeorge, rien à redire, je suis tout à fait d’accord avec vous ! On est encore loin du compte. Si on avait consacré 2% du PIB , tout ce que vous venez de citer, on l’aurait doublé ! Et là la Belgique serait redevenu un partenaire sérieux et fiable ! Alors, oui, pour éviter des commentaires, avec les militaires en plus, bien sûr ! Le service RH de l’armée doit se transcender.

    Merci à nos militaires de faire un max avec ce qu’ils ont !! Ce sont ces hommes et femmes qui défendent la vie des Belges, ma vie.

    Des objectifs à 2030, 2035… alors que la menace et la guerre c’est maintenant et demain ! Affolant.

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  4. Vu le retour que j’ai de jeunes sous-officiers engagés dans l’armée, le quantitatif prévaut sur le qualitatif.

    Les officiers fraîchement sortis de l’ERM n’ont aucune expérience de terrain, le management est du 19ème siècle ou inexistant, certains préfèrent même s’occuper d’activités non lucratives que de coacher leur staff et les mutations des sous-off se font sans l’écoute de leurs préférences.

    Conséquences : personnel démotivé voir dépressif.

    Croyez-vous sérieusement que cela se ferait dans une grande entreprise ? L’investissement dans les jeunes recrues n’a-t-il aucune valeur et avez-vous déjà communiqué à vos cadres la politique de rétention de personnel de qualité ?

    Du gâchis pour des jeunes qui se sont engagés pensant servir leur pays et voulant donner un sens à cet engagement.

    Comme j’ai lu récemment sur LinkedIn, la base connaît 100% des problèmes, en faisant preuve d’empathie, en les écoutant et en les impliquant vous aurez une équipe travaillant pour un objectif commun.

    Tout ceci est du management basique.

    Bonne soirée

    De Bruycker S

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  5. « Le refus de principe quant à la croissance du budget de défense est une position régulièrement défendue par certains membres du Parti Socialiste. Jonglant entre le refus de principe et l’argument du manque de moyens, la Ministre (Dedonder) tente de ménager la chèvre et le choux, face à des impératifs de sécurité évidents et à une pression partisane croissante à l’approche de l’échéance électorale ».

    Une approche aussi minable est-elle vraiment de mise dans la situation d’urgence actuelle. Manisfestement , la ministre n’a pas pigé la mission que lui a confié le pays.Les commentaires de Joseph Henrotin qui est pour moi une référence, sont critiques à son égard en mettant le doigt sur son « oubli » de l’urgence. GRAVE.

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  6. Dedonder et Delplanche sont sur une frégate Asoif qui a finalement coûté 3 milliard et n’a pas sa dotation complète d’Aster…

    Delplanche tombe à l’eau…

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