Les principaux axes de la note de politique générale de la ministre Ludivine Dedonder

La ministre de la Défense Ludivine Dedonder présentera sa note de politique générale la semaine prochaine en commission (crédit-photo Malek Azoug/BE Défense)

Les principaux axes de la note de politique générale de la ministre Ludivine Dedonder. 

La ministre de la Défense Ludivine Dedonder a élaboré une note de politique générale pour l’année 2021. Celle-ci sera discutée ce mardi en commission. Depuis deux ans, il n’y en avait plus la faute à un gouvernement en affaires courantes. Elle est le premier document qui fixe les priorités de la toute nouvelle ministre de la Défense qui en avait déjà évoqué lors de visites de terrain. Elle complète l’accord de coalition du mois d’octobre. Aperçu non-exhaustif des principaux axes de la note de politique générale.

La situation du personnel reste très critique au sein de la Défense (crédit-photo Didier Authelet/BE Défense)

Priorité à la recapitalisation du personnel

Ce n’est pas une surprise mais la recapitalisation dans le domaine du personnel est une priorité. Le défi du personnel n’est pas un tabou et est ouvertement évoqué par la Défense. Le ministère compte s’y pencher après que la précédente législature ait consenti à de gros investissements en matériel tout aussi indispensables. La ministre Ludivine Dedonder veut augmenter le nombre de civils au sein de la Défense. (5 % à la Défense belge pour plus de 20 % pour les Défenses des pays voisins). Après une croissance en 2021, elle vise le chiffre de 15% en 2024. « Cette augmentation passera par un nombre structurel de 500 Rosettas (convention premier emploi) au sein de la Défense ainsi qu’une augmentation de la capacité de sélection dans le cadre du SELOR. A cet effet, la Défense formera des recruteurs supplémentaires qui pourront réaliser un minimum de 250 recrutements sur base annuelle », précise la note. Afin d’attirer des vocations dès le plus jeune âge, la ministre compte organiser des stages pour des jeunes de 14 à 18 ans dans chaque unité de la Défense durant les vacances de printemps ou d’été à partir de 2021. A voir si la logistique pourra suivre car cela demandera du personnel. L’organisation d’un troisième degré de l’enseignement qualifiant secondaire préparant aux métiers dans le secteur de la sécurité devrait être étendue à la communauté francophone après son ouverture à la rentrée 2021 en Flandres.

Dernière campagne lancée fin octobre: le recrutement de 800 sous-officiers en 2020 (crédit-photo BE Défense)

Augmentation du recrutement

La Défense accroîtra son recrutement avec un objectif de 10.000 personnes sous cette législature. La ministre compte même recruter plus que les 2.300 militaires prévus par la dernière campagne lancée pour 2021. « En effet, à politique inchangée le nombre de militaires diminuera de 24 500 à 20 500 début 2025. L’inflexion rapide de la courbe descendante est la condition sine qua none pour maintenir une Défense effective », explique-t-elle. Parmi les pistes envisagées pour rester attractif: amélioration des salaires, des mesures particulières de fidélisation pour les profils techniques, une plus grande prédictibilité des périodes d’engagement opérationnel et d’entraînement dans le cadre de l’équilibre de vie professionnelle/privée, accès élargi au télétravail etc…

Aucune nouvelle fermeture de quartier n’est envisagée sous cette nouvelle législature (photo RTL-Info)

Une meilleure répartition géographique des quartiers

Une meilleure répartition géographique des quartiers militaires sera un point crucial. Pas de fermetures mais le maintien des quartiers existants, nouvelle répartition des unités au sein de ces quartiers dans une première phase. La deuxième phase comprend la construction de nouveaux quartiers (quartiers du futur) dans les zones à faible présence militaire à savoir les provinces de Flandre orientale et du Hainaut. « Le début des travaux de construction des quartiers du futur se fera encore durant cette législature », explique la note. Ces quartiers semi-ouverts basés sur le principe de la mutualisation maximale des infrastructures auront pour but de susciter des coopérations nouvelles dans les domaines des ressources humaines et de la recherche et du développement avec les acteurs de l’écosystème.

La Composante Terre se retirera progressivement de l’Afghanistan en 2021 (crédit-photo Daniel Orban/BE Défense)

Un premier aperçu du plan des opérations 2021

La note permet d’avoir un premier aperçu des opérations 2021 qui feront l’objet d’un autre document plus détaillé. On sait déjà que la Composante Terre fera son retour en Lituanie au sein de l’opération enhanced Forward Presence avec sans doute l’envoi d’une compagnie de manœuvre, dont les Carabiniers-Grenadiers seront la principale unité. La frégate Léopold 1er pourrait être à nouveau déployée au sein du groupement aéronaval français (GAN). La Défense fournira au moins une participation en personnel aux opérations telles que l’Irini de l’UE et le Sea Guardian de l’OTAN. « Une participation ad hoc aux opérations maritimes pourrait être envisagée en cas de présence ou de passage d’unités dans la zone », précise la note. La contribution belge à la MINUSMA sera réorientée vers le soutien à la formation ciblée des unités de l’ONU. Comme déjà évoqué précédemment, la Défense envisage bien le déploiement d’un SGTIA au sein de l’opération française Barkhane. Cet engagement opérationnel doit faire l’objet d’une étude plus avancée et le cas échéant d’un débat parlementaire. En revanche, la Composante Terre prévoit un retrait progressif et conditionnel de l’opération Resolute Support (RSM) de l’OTAN conformément aux décisions attendues du Conseil de l’Atlantique Nord (CAN). « Le retrait pratique des unités belges se fera en étroite coordination avec le partenaire allemand », explique la note. Sur le territoire national, l’appui de la Défense dans la lutte contre la pandémie Covid-19 restera primordial. La fin de l’opération Vigilant Guardian est toujours d’actualité.

La Défense belge compte rattraper son retard dans le domaine de la cyberdéfense (crédit-photo BE Défense)

Mise en place confirmée d’une Composante Cyber

Un point d’attention particulier est accordé à la capacité cyber de la Défense. La vision stratégique de 2016 y accordait déjà une place. Elle doit devenir à terme une cinquième composante en plus des quatre traditionnelles (Air, Marine, Médicale et Terre). Le nouveau site de la Défense y accorde d’ailleurs une place dans une rubrique: l’évolution de notre organisation. En premier lieu, il s’agira de renforcer la capacité cyber existante au sein du SGRS, le service de renseignement militaire, par le recrutement de cyberprofils hautement spécialisés. « À partir de cette cybercapacité renforcée au sein du SGRS, une composante cyber de la Défense peut être développée à un horizon de cinq ans, sans affaiblir la capacité de cyber-renseignement du SGRS », détaille la note. Un cadre juridique devra être mis en place durant cette législature afin d’encadrer les opérations de la future Composante Cyber.

La note de politique générale indique que la mise en œuvre de la vision stratégique et de la loi de programmation militaire sera poursuivie. Un montant total de 1,896 milliard d’euros sera dégagé dans ce cadre. Un chantier d’actualisation de la vision stratégique et de la loi de programmation sera toutefois entrepris dès fin 2020 avec la mise en place d’un comité stratégique qui sera chargé de définir le cadre sécuritaire prospectif dans lequel la Défense devra opérer à l’avenir. « Un débat parlementaire sur  les missions clés de la Défense aura lieu ainsi qu’une actualisation du portefeuille capacitaire de la Défense à l’horizon 2040 », précise le document. Le but est toujours d’arriver à 1,24% du PIB en 2024.

Note-politique-générale-2021

 

15 commentaires

  1. Dans notre pays qui est menacé par l’ islam Politique et conquérant , il y aura bientôt plus de facteurs que de militaires alors qu’on pleure après eux un peu partout !
    Dans nos rues et devant nos beaux Ministère rue de La LOI par exple . pour palier aux déficiences de notre Police Fédérale réformée mais impuissante . Inutile aussi de rappeler les appels au secours des hôpitaux et des EHPAD .
    Alors qu’on ns. parle sans cesse de l’ EU. de la Défense qu’allons nous bien pouvoir aligner si déjà notre Armée a toutes les peines à assumer ses missions à l’intérieur du pays . Je rappelle ici qu’ avant l’ Armée avait en son sein ce qu’on appelait les  » Forces de l ‘ Intérieur  » qu’il faudrait si les menaces se répètent réhabiliter d’ urgence , il y va de la sécurité de tous les citoyens ………. belges bien entendu !

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  2. La dénucléarisation fait l’objet de grosses discussions à l’heure où le traité FNI a été déchiré et où le traité New Start est sur le grill:
    https://www.lalibre.be/belgique/politique-belge/le-desarmement-nucleaire-divise-la-majorite-federale-5fc6960b9978e23b12d99a87

    Dans le civil, en renonçant au nucléaire et à terme au charbon, cette question se pose avec encore plus d’acuité et pas qu’en Allemagne:
    https://www.7sur7.be/belgique/engie-electrabel-arrete-ses-investissements-lies-a-la-prolongation-du-nucleaire~a0d7c26c/

    En renonçant également aux centrales à charbon, cela met la Belgique en situation de dépendance au gaz naturel russe ou au gaz de schiste américain.

    Car si on a beaucoup parlé du gazoduc Nordstream 2 et de la dépendance allemande au gaz russe, les Etats-Unis sont intéressés pour vendre leur gaz de schiste:
    https://www.atlantico.fr/decryptage/3590902/nord-stream-2–le-pipeline-voulu-par-l-allemagne-qui-met-le-feu-aux-relations-entre-les-etats-unis-et-l-europe-gaz-energie-geopolitique-de-l-energie-lionel-taccoen

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