[Rétrospective] Les moments marquants 2022 de la Défense belge

Retour sur les moments marquants de l’année 2022 de la Défense belge.

L’activation de la VJTF a été un véritable défi pour la Composante Terre (crédit-photo IPR 1/3 Lanciers)

1. L’activation de la VJTF et la guerre en Ukraine: Suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février, l’OTAN a activé pour la première fois sa force de réaction rapide pour renforcer son flanc Est. La Belgique a déployé en Roumanie un SGTIA (sous-groupement tactique interarmes) d’environ 300 hommes fourni par le 1/3 Lanciers de Marche-en-Famenne et Tournai mais aussi du 4ème bataillon de génie, du 4 Group CIS, du 4 bataillon logistique, du bataillon d’artillerie et du 23ème bataillon médical. Ce déploiement en moins d’une semaine a été une vrai défi pour la Composante Terre avec déjà des premiers enseignements (lire notre reportage). Le SGTIA belge se trouvait intégré au sein d’un bataillons sous commandement français. Il est rentré au mois de juin. Cette mission est désormais devenue une opération de l’OTAN sur le fonctionnement de l’opération enhanced Forward Presence dans les pays baltes.

La ministre Ludivine Dedonder a obtenu l’accord du gouvernement pour un plan STAR qui complète la vision stratégique (crédit-photo Vincent Bordignon/BE Défense)

2.Le plan STAR: Le Conseil des ministres du 28 janvier a approuvé le plan STAR (« Security, Technology, Ambition, Resilient »). Il prévoit une enveloppe de 10,2 milliards d’euros en plus des 9,2 milliards prévus par la Vision stratégique de 2016 pour 2030 pour atteindre 1,54% du PIB. La Composante Terre en est la principale bénéficiaire avec 6,5 milliards d’euros. Des canons Caesar supplémentaires, l’acquisition d’hélicoptères légers et d’hélicoptères lourds, des petits avions de transports, un A330 MRTT sont les principaux gros investissements. Avec la guerre en Ukraine, le gouvernement belge a débloqué en mars une enveloppe supplémentaire d’un milliard d’euros pour la Défense pour cette législature pour la reconstitution des stocks de munitions, l’amélioration de la disponibilité opérationnelle des systèmes d’armes (comme la flotte de véhicules blindés), l’équipement et la protection des soldats, le renseignement et la cybersécurité, l’amélioration des infrastructures et la résilience. Ces investissements sont sans précédent mais restent insuffisants, la Belgique prévoyant d’atteindre 2% du PIB d’ici 2035.

Le général-major Michel Van Strythem est le premier commandant du Cyber Command (crédit-photo Adrien Muylaert/BE Défense)

3.Création d’un Cyber Command: Très en retard dans ce domaine, la Défense belge s’est enfin dotée d’un Cyber Command, prémisse d’une Composante Cyber qui sera pleinement opérationnelle d’ici 2030. Cette création faisait partie des annonces de la note de politique générale de la ministre Ludivine Dedonder à son arrivée en octobre 2020. En plus de son rôle de protection de systèmes d’armes et réseaux militaires de cyber-attaques, elle pourra mener des actions offensives. Le Cyber Command travaillera en étroite coordination avec des partenaires nationaux et internationaux tels que l’OTAN, le Centre pour la sécurité Cyber en Belgique (CCB), la Sûreté de l’Etat (VSSE) et la police fédérale.

Le multicam remplace le woodland (crédit-photo FB BCDS)

4.L’arrivée de nouvelles tenues de combat: En 2022, la Défense belge a abandonné son traditionnel camouflage « woodland » pour adopter le multicam de plus en plus à la mode au sein des troupes de l’OTAN. Le contrat du programme « Belgian Defence Clothing System » (BCDS) a été remporté par le consortium de trois industriels SSC (Sioen, Seyntex, Crye Precision). Les distributions ont commencé au début du mois de décembre. Les tenues des marins belges sont aussi en train de changer d’apparence dans un autre programme commun avec la Défense néerlandaise. A la fin du mois d’août 2023, la transformation visuelle sera terminée.

L’amiral de flottille Tanguy Botman a été à la tête de l’opération Agenor durant 4 mois (crédit-photo FR EMA)

5.Le commandement de l’opération Agenor: de mars à juillet, l’amiral de flottille belge Tanguy Botman a été à la tête de la Task Force 474 de l’opération Agenor, le volet militaire de la mission européenne EMASOH (European Maritime Awareness in the Strait of Hormuz) dans le détroit d’Ormuz. Il a été le deuxième commandant non-français de cette opération après le Danemark. Cette mission s’est faite en coopération avec la Marine néerlandaise, qui a fourni le chef d’état-major ainsi que trois officiers d’état-major.

La Composante Médicale compte désormais deux bataillons médicaux (crédit-photo Composante Médicale)

6.Un nouveau bataillon pour la Composante Médicale: le 2 EMI (Elément Médical d’Intervention) de Bourg-Léopold et le 3 EMI de Marche-en-Famenne ont officiellement fusionné pour former le 23ème Bataillon Médical. Ce nouveau bataillon médical comprend trois compagnies basées à Rocourt, Bourg-Léopold et Marche-en-Famenne. Il assure l’appui médical pour les bataillons de la Brigade Motorisée de la Composante Terre.La création de ce deuxième bataillon médical finalise la réorganisation de la Composante Médicale décidée par la Vision Stratégique de 2016. Un troisième bataillon pourrait voir le jour pour la gestion de l’hôpital de campagne mais on en reste encore au stade du projet.

Bonne année 2023 !

Un commentaire

  1. Un grand merci pour votre blog que je suis depuis plusieurs années. Sous-officier pendant 9 ans dans les années septantes, j’y trouve des infos qui me permettent de rester au contact de l’Armée.
    Bonne année 2023 et bonne continuation.

    Aimé par 1 personne

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